Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants :

 - Nigéria : La Banque centrale autorise le retrait en USD des envois de fonds de la diaspora; le terrorisme aurait représenté un coût de 11,4 Mds USD en 2019 ; l’Etat Fédéral prévoit la conversion d’un million de véhicules au gaz naturel ; la Banque mondiale subventionnera le projet d’électrification solaire nigérian à hauteur de 28 Mds NGN (74 M USD).

Le chiffre de la semaine

62 millions

C’est le nombre de cas de paludisme enregistrés au Nigéria en 2019. Il s’agit ainsi du pays le plus touché au monde avec 27% du total des cas.

Source: Organisation mondiale de la santé, Nigerian Centre for disease control

 

Nigéria

La Banque centrale autorise le retrait en USD des envois de fonds de la diaspora.

La Banque centrale a annoncé ce lundi 30 novembre la possibilité pour les receveurs de fonds de la diaspora nigériane de retirer les sommes perçues en USD. Jusqu’à présent il n’était possible que de disposer de cet argent en monnaie locale alors que maintenant les bénéficiaires de ces transferts auront le choix entre un retrait en nairas ou en dollars. L’objectif de cette réforme est la libéralisation et la simplification de la gestion des transferts d’argent en provenance de la diaspora. La Banque centrale souhaite également améliorer la liquidité dans le marché des changes et réduire ainsi l’écart entre le taux de change officiel et celui du marché parallèle. Ces dernières semaines le naira s’était fortement déprécié face au dollar du fait de la difficulté à se procurer la devise américaine. Alors que le taux de change du marché était de 395 NGN/USD et celui de la Banque centrale toujours à 379 NGN/USD, le dollar s’échange sur le marché parallèle aux alentours de 500 NGN/USD. Pour rappel, le Nigéria est le premier pays d’Afrique en termes de fonds reçus de la diaspora et arrive septième au niveau mondial. En cette année 2020, les transferts de la diaspora devraient représenter 21 Mds USD, en recul de 2 Mds par rapport à 2019, selon les estimations de la Banque mondiale.

Le terrorisme aurait représenté un coût de 11,4 Mds USD en 2019.

Selon l’édition 2020 du Global Terrorism Index de l’Institute for Economics and Peace, le terrorisme aurait représenté un coût de 11,4 Mds USD en 2019 au Nigéria, soit l’équivalent de 2,4% du PIB. Le Nigéria subirait plus de 90% de coût total du terrorisme en Afrique subsaharienne (12,5 Mds USD en 2019). Les estimations pour cette année sont tout de même en baisse de 9% (-1,1 Mds) par rapport à celles de 2018, le terrorisme aurait alors coûté 12,5 Mds USD. A noter que ce chiffre se réduirait d’année en année depuis 2014, lorsqu’il avait atteint son maximum, et aurait déjà diminué de 65% depuis. Le nombre de morts liés au terrorisme en 2019 au Nigéria serait de 1 245, soit 9% des victimes mondiales. Ce chiffre est également en forte baisse par rapport aux 2 043 victimes fatales de 2018 mais reste tout de même la deuxième estimation la plus élevée au monde derrière celle pour l’Afghanistan. Le Nigéria serait ainsi le troisième pays le plus touché économiquement par le terrorisme au monde derrière l’Afghanistan et l’Irak mais devant la Syrie, la Somalie et le Yémen. Il reste le pays où l’impact économique du terrorisme est le plus élevé au niveau continental. De 2007 à 2019 le terrorisme aurait coûté 142 Mds USD au Nigéria soit 83% du total en Afrique (172 Mds USD sur cette même période).

L’Etat Fédéral prévoit la conversion d’un million de véhicules au gaz naturel.

Le gouvernement a annoncé vouloir convertir un million de véhicules essence au gaz d’ici fin 2021. Ces conversions pourront se faire grâce à des modifications pour un coût d’environ 200 K NGN (524 USD) pour un véhicule standard, ce qui permettra de réaliser des économies : le litre de gaz naturel compressé (GNC) étant estimé à 97 NGN (0,25 USD) contre 161 NGN (0,42 USD) le litre d’essence. Le programme prévoit le déploiement de 9 000 stations de gaz à travers le pays ainsi qu’un service de transport par bus fonctionnant au GNC. Le projet répond à deux problèmes actuels : la hausse des prix de l’essence suite à la décision du Gouvernement de mettre fin aux subventions et la contrebande qui sévit dans le pays. Le gaz naturel nigérian a quant à lui redoublé d’importance alors que le septième train de liquéfaction à Bonny Island doit être livré en 2024, ce qui permettra au pays de produire 30 MT de GNL chaque année. Le gaz moins polluant que l’essence, doit aussi permettre de réduire la pollution de l’air. La Banque mondiale estimait en 2018 le coût de la pollution dans la métropole de Lagos à 2,1% de son PIB et chiffrait à 11 200 le nombre de morts prématurées liées à celle-ci. Les taux de particules fines de Lagos sont comparables à ceux de mégapoles comme Le Caire, Pékin ou Mumbai.

La Banque mondiale subventionnera le projet d’électrification solaire nigérian à hauteur de 28 Mds NGN (74 MUSD).

Dans le cadre du projet baptisé Solar Power Naija, le Gouvernement fédéral nigérian vise à améliorer l’accès à l’électricité de 25 millions de nigérians, notamment en zones rurales ou périurbaines, via l’installation de cinq millions de kits solaires domestiques. Ce projet sera coordonné par la REA, l’agence nationale d’électrification rurale et entre dans le cadre de l’Economic Sustainability Plan proposé par le Gouvernement pour la relance de l’économie nigériane en juin dernier. Une première série d’installation des kits solaires hors réseau aura lieu à travers le pays à partir du mois de décembre 2020. Ce projet d’envergure nationale nécessite un investissement de 140 Mds NGN (370 MUSD) et sera subventionné à hauteur de 20% par la Banque Mondiale. Pour rappel, près de 45% des ménages n’ont pas accès à l’électricité au Nigéria, cette proportion monte à 77% en milieu rural.

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