Actions des bailleurs : modalités d’intervention et perspectives

Editorial - Numéro 3 Novembre 2020 

Merci d’abord à Gaelle Siu Jeng, qui a été la coordinatrice de ce numéro, et à nos collègues des services économiques d’Addis-Abeba, Dar es Salam, Kampala, Khartoum, Tananarive, et la VIA de Kigali, pour ce panorama complet de l’action des bailleurs sur cette région Afrique de l’Est-Océan Indien. On pourra regretter que les seules données chiffrées complètes datent de 2018, mais c’est la condition pour avoir les données harmonisées. En tout état de cause, elles restent significatives avec un total d’APD de 18,6 Mds USD sur les 15 pays de la région, 1/3 de l’APD totale sur l’Afrique, 3 des quatre plus grands bénéficiaires de l’APD sur le continent (Ethiopie, Kenya, Tanzanie). A défaut d’un bilan chiffré consolidé, l’année 2019/20 aura vu le basculement des bailleurs vers l’aide budgétaire, basculement accéléré par les conséquences de la pandémie Covid-19, qui a généré des besoins en comblement des déficits budgétaires qui se sont creusés dans la plupart des pays. Gageons que ce basculement vers l’aide budgétaire massive justifié par les conséquences de la pandémie, est aussi justifié par les faibles taux de déboursement des aides projets, là où l’aide budgétaire se décaisse au contraire rapidement. Autre tendance intéressante : on remarquera que l’aide humanitaire monopolise plus du tiers de l’APD sur notre région. Enfin, une dernière remarque, qui n’est pas sans conséquence sur les types d’instruments mobilisables : 11 des 15 pays de la région couverte par le SER de Nairobi ont basculé ces dernières années (avec une accélération en 2020) dans les catégories des pays à risque de surendettement modéré ou élevé selon les évaluations du FMI.
Cette Lettre mensuelle est aussi la dernière production de Gaelle Siu Jeng, qui pendant ses deux années de VIA au SER de Nairobi aura suivi le dossier de l’aide au développement, multipliant les avis sur les projets des bailleurs sur lesquels nous sommes consultés par nos autorités. Elle aura acquis durant ces deux années une parfaite connaissance de l’activité des bailleurs. Sa bonne humeur communicative, son engagement et ses compétences nous manquerons. Qu’elle en soit publiquement remerciée et souhaitons-lui Bon vent pour une nouvelle étape de sa vie professionnelle qui va s’ouvrir. J’en profite pour souhaiter la bienvenue à notre nouveau VIA qui va la remplacer : Louis Bertrand (louis.bertrand@dgtresor.gouv.fr).
 
Jérôme Baconin - Chef du Service Economique Régional de Nairobi