Revue de presse agricole en Inde du 16 au 20 novembre 2020

Brulis de cultures 2020, pollution de l’air, loi en préparation : Le gouvernement central a pris une ordonnance fin octobre permettant d’infliger emprisonnement ou amendes aux agriculteurs qui feraient encore bruler leurs cultures, cependant le décompte des feux à partir des images satellitaires de la NASA a permis de constater une augmentation forte des brulis en 2020 dans l’état du Pendjab : plus de 73 000 constatations contre 51 000 l’an passé. Le précédent record était de 82 000 en 2016. Il semble que les agriculteurs en protestation à la nouvelle loi agricole aient décidé de boycotter les mesures alternatives au brulis… et d’enfumer Delhi.

En 2019, suite aux recommandations de la cour suprême le Pendjab et l’Haryana avaient annoncé une prime de 70€/ha, afin de couvrir les frais de fuel nécessaire au ramassage des pailles. Mais l’état des finances publiques suite à la crise du Covid ne leur ont pas permis de donner suite.

Mi-octobre 2020, la cour suprême, constatant la carence du gouvernement central avait décidé de nommer un ancien juge de la cour en expert ayant pour mission d’appuyer les états du Pendjab, Haryan et Uttar Pradesh dans leur lutte contre les brulis. Le gouvernement central a alors promis une loi d’ici quelques mois proposant de réelles mesures à ce sujet, conduisant la Cour suprême à abandonner son projet.

L’utilisation des résidus de cultures est encore à trouver. La technologie Happy seeders, mise en avant dans les campagnes officielles, permettant de semer le blé sur la paille de riz fragmentée, a déçu de nombreux agriculteurs. L’Inde cherche à diversifier les alternatives : décomposition accélérée, biochar, alimentation animale,  panneaux de constructions en paille compressée, en reprenant une technologie tribale…

Le National Agricultural Cooperative Marketing Federation of India Ltd (NAFED) souhaite faire construire en contrat de BOT un entrepôt à température contrôlée de 10 000 tonnes. Cet entrepôt sera destiné au stockage des fruits afin de faire la césure entre les récoltes (notamment pommes et oignons). La NAFED est le premier organisme du gouvernement central d’achat et de commercialisation de produits agricoles. L’entrepôt sera positionné à Najafgarh, au sud-ouest de Delhi. Un appel d’offres est en cours jusqu’au 2 décembre. Outre les pommes et oignons, l’entrepôt doit pouvoir stocker des pommes de terres et autres fruits et légumes, pour une durée allant jusqu’à 8 mois. Une chaîne de calibrage et d’emballage en sachets de 1à 2 kg sera incluse.

Le premier prix de Concours National de l’Eau 2019 a été attribué à 5 chercheurs de l’ICAR- Institut de multiplication de la canne à sucre (Sugarcane Breeding Institut) à Coimbatore (Tamil Nadu). Ils ont mis au point un appareil électronique simple permettant aux agriculteurs d’évaluer les niveaux d’humidité dans les sols et à planifier les activités d’irrigation en conséquence.

L’ICRISAT a été autorisé à travailler sur l’utilisation des drones en agriculture. Le ministère de l’aviation civile indien a autorisé l’institut international de recherche agronomiques (ICRISAT) à utiliser des drones pour une période de 6 mois à fin de recherches dans son domaine d’activité. Ainsi le gouvernement souhaite encourager les jeunes entrepreneurs et chercheurs à produire des solutions de drones robustes et à faible coût pour les 660 000 villages indiens.

Sécurité sanitaire des aliments, FSSAI :

Le 16 novembre la FSSAI a présenté un projet de réglementation qui lui permettra, ponctuellement, de limiter des exportations de certains produits à des entreprises enregistrées, après inspection des installations de production dans le pays d’origine.  Ni les catégories de produits, ni l’évaluation du risque ne sont précisées. L’autorisation serait valable pour 5 ans. Le projet est ouvert pour commentaires jusqu’à la mi-janvier 2021.