Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Régional : l’opérateur français Orange lance un projet de réseau de fibres optiques panafricain ;

- Nigéria : les recettes de l’Etat Fédéral se sont maintenues au premier semestre malgré la Covid-19 ; la Banque mondiale pourrait accorder un prêt de 750 MUSD pour les Etats fédérés ; le Gouverneur de Lagos présente un Budget 2021 de 1 155 Mds NGN (3 Mds USD) ; Seplat et la NNPC démarrent un projet gazier de 700 MUSD dans l’Etat d’Imo ;

- Ghana : le Ghana et la Corée du Sud signent un accord cadre de coopération.

 

Le chiffre de la semaine: 

50,2

C’est le score de l’indice PMI au Nigéria en novembre. C’est la première fois depuis le mois de mars que cet indice s’établit au-dessus des 50 points, marquant la fin de la contraction de l’activité économique dans le secteur industriel.

Source: Banque centrale du Nigéria

Régional

L’opérateur français Orange lance un projet de réseau de fibres optiques panafricain.

Le 10 novembre dernier, Orange a annoncé la mise en service et le lancement de son projet de réseau de fibres optiques panafricain, baptisé Djoliba. Alors que les réseaux de télécommunication sont jusqu’à présent établis à l’intérieur de chaque pays, Djoliba a pour ambition de relier huit pays d’Afrique de l’Ouest (le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Mali, le Nigéria et le Sénégal), soit environ 330 millions d’habitants. Orange entend ainsi accroître l’interconnexion entre les pays de la région, stimuler l’économie digitale locale et faciliter l’accès aux services de santé et d’éducation digitaux. Ce projet d’un montant estimé à quelques centaines de millions d’euros comprendra 10 000 kilomètres de réseau terrestre à fibres optiques, 10 000 kilomètres de câbles sous-marins et 16 points de présence technique. En créant le premier réseau panafricain, Orange, déjà présent dans 18 pays de la zone Afrique/Moyen-Orient, aspire à devenir l’opérateur leader du continent d’ici à 2025.

                           Nigéria                           

Les recettes de l’Etat Fédéral se sont maintenues au premier semestre malgré la Covid-19.

Dans un contexte économique marqué par la crise de la Covid-19, les recettes de l’Etat Fédéral ont atteint 4 662,5 Mds NGN (soit 12,2 Mds USD) au premier semestre 2020 soit un montant équivalent à celui perçu sur la même période l’année dernière (4 694,6 Mds NGN, 12,3 Mds USD, soit -0,8%), peut-on lire dans le rapport économique de mi-année de la Banque centrale. Alors que les revenus non-pétroliers ont chuté de 9,4%, les revenus pétroliers sont eux, de façon surprenante, en hausse de 6,1%. La baisse des premiers s’explique par les mesures de confinement face à la pandémie qui ont donné lieu à une contraction de l’activité économique et par conséquent à des prélèvements plus faibles notamment de la TVA et de l’impôt sur les sociétés. Quant aux revenus pétroliers, leur hausse, alors que les cours de l’or noir ont chuté lors de la première moitié de l’année, est due à la méthodologie employée par la Nigerian National Petroleum Corporation. Celle-ci enregistre les transactions avec un décalage de 90 jours ce qui explique qu’une partie des recettes pétrolières du premier semestre 2020 provienne de transactions réalisées lors du dernier trimestre 2019, avant la chute des cours. Par ailleurs, les dépenses publiques ont diminué de 6,8% en ce premier semestre 2020. Elles sont en effet passées de 4 901,9 Mds NGN (12,9 Mds USD) lors de la première moitié de 2019 à 4 568,1 (12 Mds USD) lors de la même période cette d’année. A noter en particulier la chute des dépenses d’investissement qui ont été divisées par trois (-96%) par rapport au premier semestre 2019. Elles n’ont représenté que 444,8 Mds NGN (1,16 Md USD) soit moins d’un tiers de ce que représente le service de la dette (1 566,7 Mds NGN soit 4,11 Mds USD) qui est en hausse de 40,9%. Le poids de celui-ci ne cesse de croitre et atteint à présent 34,3% des dépenses et 81,4% des revenus disponibles de l’Etat fédéral.

La Banque mondiale pourrait accorder un prêt de 750 MUSD pour les Etats fédérés.

La Ministre des Finances, du budget et la planification nationale, Zainab Ahmed, a déclaré vendredi dernier que le gouvernement nigérian est en négociation pour obtenir un prêt de 750 MUSD en provenance de la Banque mondiale et destiné à soutenir les Etats fédérés, dans le contexte de la crise de la Covid-19. Selon la Ministre, ce financement permettrait de relancer l’activité économique au niveau local en soutenant la consommation des ménages les plus vulnérables. La pandémie pourrait faire basculer 5 millions de personnes dans la pauvreté d’après les estimations de la Banque mondiale. Pour rappel, à fin juin cette dernière demeurait le principal créancier du pays avec un total d’encours  atteignant 10,5 Mds USD. En juin dernier, la Banque avait déjà alloué un prêt de 750 MUSD à l’Etat nigérian pour le renforcement du secteur électrique et des discussions sont toujours en cours avec le gouvernement pour l’octroi d’un prêt de 1,5 Mds USD qui serait destiné à soutenir l’Etat central, en contrepartie de réformes structurelles.

Le Gouverneur de Lagos présente un Budget 2021 de 1 155 Mds NGN (3 Mds USD).

Le Gouverneur de Lagos Sanwo-Olu, a présenté le Budget 2021 devant la Lagos House of Assembly. D’un montant de 1 155 Mds NGN (3 Mds USD). Baptisé « Budget of Rekindled Hope» (« de l’espoir retrouvé »), il affiche une hausse 25,5% par rapport au Budget 2020 rectificatif signé en mai dernier : réduit de 21% du fait de la crise de la Covid-19, il était ainsi passé de 1 169 Mds NGN (3,1 Mds USD) à 920 Mds NGN (2,4 Mds USD). Ce nouveau budget ambitieux vise à allouer les ressources nécessaires pour la restauration de la stabilité économique et sortir des effets négatifs de la pandémie de Covid-19 et des récentes manifestations « #EndSARS ». Le Budget 2021 se composera de 452 Mds NGN (1,2 Md USD) de dépenses courantes et de 703 Mds NGN (1,8 Md USD) de dépenses d’investissement. Son financement reposera sur 796 Mds NGN (2,1 Mds USD) de revenus internes et 167 Mds NGN (438 MUSD) d’allocations fédérales. Le déficit subséquent, de 192 Mds NGN (504 MUSD), sera financé à 52% par l’émission d’obligations, 29% par emprunt intérieur et 19% par emprunt extérieur. Les infrastructures, notamment de transport, représentent le premier poste de dépenses du Budget 2021 avec 271 Mds NGN (711 MUSD). Elles sont suivies par le secteur de l’Éducation avec 144 Mds NGN (378 MUSD) et la Santé avec 118 Mds NGN (310 MUSD).

Seplat et la NNPC démarrent un projet gazier de 700 MUSD dans l’Etat d’Imo.

L'entreprise nigériane Seplat et la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) ont lancé le chantier d'un complexe de transformation gazier de 700 M USD à Asa dans l'Etat d'Imo, au Sud-Est du pays. L'entreprise Seplat implantée dans la région du delta du Niger, réalise 70% de ses activités dans le pétrole et 30% dans le gaz. Elle a, entre autre, comme actionnaire le français Maurel & Prom. Prévu pour s'achever fin 2021, le projet d’une capacité de 8,5 millions de mètres cubes par jour, doit permettre de répondre à 30% des besoins gaziers du pays et d'alimenter les complexes industriels demandeurs d'énergie. Le chantier est géré par AGPC, coentreprise de Seplat et de la Nigerian Gas Company (NGC), filiale de la NNPC. L'usine de traitement de gaz alimentée par pipeline se situe à moins de 100 kilomètres de Port Harcourt. Elle devra permettre à la fois de répondre aux problèmes d'accès à l'énergie que connait le pays ainsi que de créer de l'emploi alors que l'Etat d'Imo connait le plus fort taux de chômage du pays : 48,7% selon les derniers chiffres du National Bureau of Statistics. À l'échelle mondiale, le Nigéria était en 2018 le 5ème exportateur de Gaz Naturel Liquéfié avec 6,5% de part de marché et le premier africain, ses réserves prouvées atteignant 5 675 Mds de mètres cubes.  

Ghana

Le Ghana et la Corée du Sud signent un accord cadre de coopération.

Le Ghana et la Corée du Sud ont signé un accord-cadre de coopération pour la période 2020-2022 prévoyant un ensemble de prêts concessionnels pour 400 MUSD octroyés par la Corée du sud pour différents projets, soit le double du montant prévu par le précédent accord-cadre entre les deux pays. Une partie de ces financements de la Banque d’import-export coréenne concerneront le projet d’approvisionnement en eau de Techiman (100 MUSD), le projet de modernisation de la Regional Maritime University (140 MUSD) et le projet d'amélioration du système de transport sur le lac Volta (100 MUSD). En amont de cet accord, la Corée du Sud avait participé au financement de la réponse du Ghana face à la pandémie de COVID-19 par un prêt de l’Economic Development Cooperation Fund à l’Etat ghanéen de 30 MUSD, ce financement devrait être poursuivi par un second prêt de 30 MUSD. Les accords-cadres pour les périodes 2014-2016 et 2017-2019 prévoyaient tous les deux un total de 200 MUSD de financements, ils avaient été déboursés en intégralité. Sur la période 2017-2019, la Corée du Sud s’était impliquée dans des projets de coopération au Ghana pour l’électrification du nord du pays, dont la remise à niveau de la liaison Prestea-Kumasi (67,2 MUSD). La coopération coréenne a aussi participé au développement du campus de Bunso de la University of Environment and Sustainable Development (90 MUSD) ainsi qu’à la construction d’hôpitaux. Avant ces deux accords, la Banque d’import-export coréenne avait financé le projet d’approvisionnement en eau de Wa (55,5 MUSD) en 2013 et le projet d’oléoduc entre Buipe et Bolgatanga (38,2 MUSD) en 2005, participant ainsi à l’implantation des sociétés coréennes au Ghana. En 2019, le Ghana importait près de 254,5 MUSD de biens depuis la Corée du Sud contre 23,4 MUSD d’exportations.

 

Retrouvez ces informations et nos alertes au quotidien sur Twitter 

@FRTreasury_NG

 

Clause de non-responsabilité – Le Service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.