Revue de presse agricole en Inde du 31 octobre au 6 novembre 2020

Le suicide des agriculteurs en Inde continue d’être un sujet brûlant dans de nombreuses régions indiennes, que l’effacement des dettes agricoles par les états régionaux ne réduit pourtant pas.

On estime à 12000 suicides d’agriculteurs annuellement, même si la consolidation des chiffres est difficile et conduit à une très large sous-estimation des cas. En effet les données sont remontées par le National Crime Records Bureau, auquel les états régionaux ont tendance à ne pas rapporter les suicides de façon générale et où les fermiers sans terre ne sont pas inscrits dans la catégorie « agriculteurs ».

90 % des suicides des agriculteurs durant 2014-2018 se sont produits dans 5 états ; Maharashtra, Karnataka, Telangana, Madhya Pradesh et Chhattisgarh. Ces mêmes états ont annulé 10,7 Mio de dettes agricoles, soit 59% de la dette.

Cependant les réductions de dettes bancaires profitent largement aux plus gros agriculteurs, dans un pays où 85% des agriculteurs exploitent moins de 2ha et où seulement 15% des petits agriculteurs ont accès au crédit bancaire. De nombreux système de crédits informels ont cours, notamment au Maharashtra. De façon générale moins les agriculteurs ont de surface agricole, plus ils dépendent du secteur informel.

On estime que 85 % des crédits agricoles formels sont utilisés pour les intrants dévolus aux cultures.

Les enquêtes conduites afin de mieux comprendre les raisons de suicide des agriculteurs, mettent en avant le coût élevé des intrants, le manque d’eau ou les attaques de ravageurs comme causes de détresse.

Pour contribuer à améliorer le revenu des agriculteurs, le gouvernement central a introduit en 2019 le programme PM-KISAN d’aide directe aux petits agriculteurs de 70 euros par an, en quatre versements trimestriels. Cependant il sera difficile de voir son effet sur le suicide agricole, le gouvernement central annonçant ne plus consolider les chiffres depuis quelques mois.

Aides et initiatives gouvernementales

Le gouvernement prévoit de transférer les organismes de promotion des exportations de ces produits - Agricultural and Processed Food products Export Development Authority (APEDA) et Marine Products Export Development Authority (MPEDA) - à leurs ministères respectifs. Ils relèvent actuellement du ministère du commerce et de l'industrie. Cette mesure permettra de rationaliser les procédures et de stimuler les exportations de produits agricoles et marins. L'APEDA est responsable de la promotion et du développement des exportations de 14 groupes de produits agricoles et alimentaires transformés et surveille l'importation de sucre. Le MPEDA encourage les exportations de toutes les produits de la pêche et aquaculture.

La Food Corporation of India (FCI) s'associe aux moulins à riz en vue de distribuer du riz enrichi en fer, en acide folique et en vitamine B12,  pour le "programme central sur le riz enrichi et sa distribution via le système de distribution publique (PDS)". La FCI est un organisme gouvernemental qui met en œuvre les objectifs de la politique alimentaire nationale, comme la distribution d’aide alimentaires et le maintien de stocks tampons de céréales alimentaires. Jusqu'à présent, 15 États ont été identifiés pour le programme central sur le riz enrichi, parmi lesquels l'Andhra Pradesh, le Gujarat, le Maharashtra, le Tamil Nadu et le Chhattisgarh ont commencé la distribution dans leurs districts respectifs. Le gouvernement évalue également la chaîne d'approvisionnement et d'autres besoins logistiques afin d'étendre le programme pour couvrir le programme de développement intégré de l'enfant (ICDS) et le programme de repas de midi à l’école (MDM). La disponibilité actuelle du riz enrichi (FRK) est inférieure à 15 000 tonnes par an et son approvisionnement devra être porté à 130 000 tonnes pour répondre aux besoins des 15 états. Près de 28 000 moulins du pays devront être équipées de mélangeurs pour mélanger le FRK avec du riz normal. Le projet pilote est mis en œuvre avec un budget de 1 746 millions INR (20 millions d’euros) pour une période de trois ans à partir de 2019-20.

Le ministère de la consommation a assoupli les normes d'emballage et a autorisé les entreprises à utiliser des matériaux d'emballage ou des emballages dont les dates sont préimprimées jusqu’à mars prochain. En raison du confinement dû au Covid 19, de nombreux fabricants n'ont pas pu épuiser leur stock de matériel d'emballage avec des dates préimprimées. Afin d'éviter le gaspillage, le gouvernement a autorisé les fabricants à estampiller ou coller des autocollants rectifiant les détails du mois et de l'année corrects de fabrication et d'emballage.

Entreprises

Le salon de thé Ladurée prévoit d'ouvrir son premier point de vente en mars-avril prochain à Delhi. Le groupe CK Israni est le maître franchisé indien de la boulangerie de luxe. Il prévoit d'ouvrir environ 15 à 20 boulangeries et restaurants sous la marque Ladurée dans différentes villes au cours des cinq prochaines années. Le groupe CS Israni a assuré que les clients bénéficieront du même menu et de la même expérience que dans les autres points de vente internationaux Ladurée. Les chefs viendront de Paris et assureront la même qualité de macarons. Ladurée compte environ 40 restaurants et salons de thé et 107 magasins dans 21 pays.

Autres nouvelles

Le président de l'organisme statutaire indien, le National Dairy Development Board (NDDB), M. Dilip Rath, a été élu au conseil d'administration de la Fédération internationale de laiterie (FIL). M. Rath est associé à la FIL depuis 10 ans en tant que secrétaire membre du Comité national indien et membre du Comité permanent sur la politique et l'économie laitières. Il a joué un rôle clé dans la signature de la Déclaration sur les produits laitiers entre la FIL et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 2016. Cette déclaration reconnaît la contribution du secteur laitier à la réalisation des principaux objectifs de développement durable.

L'État côtier du Kerala disposera bientôt d'un méga parc de fruits de mer au Centre de croissance industrielle de Cherthalam, afin de transformer et commercialiser les produits de mer, dont la production est en déclin à cause de la pandémie. Les exportations de produits de la mer ont diminué de 24 % entre avril et août et les recettes d'exportation ont baissé de 14 %. Le parc, qui se trouve sur un terrain de 27,5 hectares et qui est en voie d'achèvement, sera agrandi de 6,5 hectares supplémentaires au cours de la phase deux. Il devrait générer 3 000 emplois directs et indirects. Il aura des activités de transformation alimentaire et de production alimentaire à valeur ajoutée. Bien relié par route, rail, air et port maritime, ceci augmente son potentiel de commercialisation. Il est construit par la KSIDC (Kerala State Industrial Development Corporation) sous l'égide du ministère de l'industrie, pour un investissement de 1 280 millions INR (14,6 millions EUR).