Une rentrée sous le double signe d’une dégradation de la situation sanitaire et d’une amélioration des indicateurs conjoncturels

L'Autriche a été relativement épargnée par la première vague COVID-19 en mars-avril en ayant adopté très tôt des mesures sanitaires strictes et commencé à relâcher dès la mi-avril les restrictions. Néanmoins, le choc économique a été violent, le 2ème trimestre se soldant par un recul historique de l’activité de 14,2 % (-20 % pour le tourisme).

La tendance a commencé à s’inverser fin juin ; mi-septembre le baromètre conjoncturel de la banque centrale autrichienne indiquait un niveau inférieur à 2,6 % par rapport à la même période l’an dernier. Cette embellie repose sur la reprise dans certains secteurs économiques, notamment manufacturier et sur l’effet amortisseur des mesures de soutien à l’économie (50 Mrd EUR annoncés, dont la moitié pourrait être engagés/consommés en 2020). Sur cette base, les principaux instituts économiques anticipent une récession comprise entre 6 et 7 % pour 2020, suivie d’un rebond de 4 à 5 % l’an prochain, sous réserve de ne pas avoir un nouveau « lock-down » en Autriche et chez les principaux partenaires.

Des mesures ciblées sont progressivement réintroduites au niveau national ou régional pour enrayer l’épidémie alors que Vienne et plusieurs régions ont été classées zones à risque par certains pays (dont Allemagne, Suisse et Slovénie) : généralisation du port du masque dans les lieux clos depuis le 14 septembre, limitation des rassemblements à 10 personnes dans l’espace public depuis le 21 septembre, obligation d’enregistrement des clients dans la gastronomie à Vienne, fermeture des bars et restaurants à 22h00 dans plusieurs Länder, etc.

Dès lors, face aux incertitudes et à l’écoute des milieux économiques, le gouvernement n’entend pas désarmer les soutiens à l’économie. Il a d’ores et déjà prolongé le chômage partiel jusqu’au 30 mars 2021 et cherche à renforcer/reconduire les aides aux PME au-delà du 31 décembre notamment en direction des entreprises du secteur touristique et évènementiel.

Le projet de budget 2021 qui sera présenté mi-octobre donnera une indication sur les mesures de relance supplémentaires qui pourraient être articulées avec le plan de relance européen. D’ores et déjà, les finances publiques portent la marque de la crise, avec un déficit estimé à 10 % cette année et une dette qui progresse de 12 points (82 %).

***

 

Pour lire l'intégralité de notre lettre, merci de cliquer sur le fichier pdf ci-après.