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Réformes agricoles

Le ministre de l'Union pour les industries alimentaires, Harsimrat Kaur Badal, a démissionné du cabinet de l'Union pour protester contre les projets de loi agricole adoptés à la chambre basse du Parlement le 17 septembre pour remplacer les ordonnances promulguées le 5 juin 2020. Ces réformes agricoles liées à la libéralisation des marchés agricoles et à l'agriculture contractuelle et aux produits de base essentiels ont été annoncées par le gouvernement Modi en mai 2020. Elles ont d'abord reçu l'opposition du commerce en août dans les États du Maharashtra, du Pendjab, de l'Haryana et du Rajasthan. Cependant, au cours des deux dernières semaines, des agriculteurs du Pendjab, Etat dirigé par le Congress, se sont joints à la protestation. Shiromani Akali Dal (SAD), un parti politique du Pendjab, s'est également opposé aux réformes. Mme Badal, qui fait partie du SAD, a donc démissionné pour manifester sa solidarité avec les agriculteurs de l'État. L'un des projets de loi "Farmers' Produce Trade and Commerce (Promotion and Facilitation) Bill, 2020" permet aux agriculteurs de se libérer des contraintes du système de mandi et de vendre leurs produits à n'importe qui et n'importe où. Cependant, les agriculteurs craignent d'être à la merci des grandes entreprises qui décideront des prix,dés lors que les prix de soutien minimum (MSP) cesseront d'exister. Le gouvernement BJP a assuré que le MSP continuera à être appliqué.

 

Aide et politiques du gouvernement

Le gouvernement a mis en place un comité de haut niveau chargé de préparer une feuille de route pour la régularisation de la location de terres dans le secteur agricole. Cela permettrait de définir les droits des travailleurs agricoles sans terre qui ne bénéficient pas d'avantages sociaux tels que l'aide au revenu dans le cadre du programme du PM Kisan. Le comité sera dirigé par le secrétaire du département des ressources foncières du ministère du développement rural, et soumettra son rapport à un groupe de ministres (GoM) qui a été mis en place en novembre 2019 pour examiner le projet de loi cadre sur la location des terres agricoles. Le projet avait été préparé par Niti Aayog et le ministère du développement rural s'y est opposé, craignant qu'il n'entraîne une perte de revenus agricoles sous sa forme actuelle. Une décision finale sur la législation sera prise au plus haut niveau du gouvernement après que le comité aura préparé son rapport.

La pollution atmosphérique due à la combustion des résidus de la récolte du riz au Pendjab et à l'Haryana devrait diminuer cette année, car le gouvernement vise à fournir davantage de machines pour les champs à des tarifs réduits. Le brûlage des résidus de récolte a été une source majeure de pollution dans le nord de l'Inde et commencera à la fin septembre. Le brulis des résidus de paille en Haryana ont diminué de 60 % l'année dernière, et l'objectif est d'arrêter complètement cette pratique cette année. La mise à disposition d'un plus grand nombre de machines de location, les subventions pour les agriculteurs et des programmes de sensibilisation sont organisés à cette fin.

Le ministre des produits chimiques et des engrais, Sadananda Gowda, a déclaré lors d'un webinaire tenu récemment que l'Inde sera autosuffisante en matière de production d'engrais d'ici 2023, car de nouvelles unités de fabrication d'engrais seront mises en place avec un investissement de 4,6 milliards d’euros afin de réduire la dépendance à l'égard des importations. Le gouvernement encourage la production d'engrais organiques et de nano-engrais, car ils sont 25 à 30 % moins chers et donnent un rendement supérieur de 18 à 35 %.

 

Mousson, semis du kharif et situation acridienne

Jusqu'au 17 septembre, le pays a reçu 7 % de précipitations excédentaires. 52 % de la superficie totale a reçu des précipitations normales, 29 % des précipitations excédentaires et 5 % un important excédent. 14 % de la superficie totale a connu un déficit pluviométrique. Le stockage d'eau vive disponible dans 123 réservoirs du pays représente 102 % du stockage d'eau vive de la période correspondante de l'année dernière.

La superficie des cultures a atteint un nouveau record de 110,45 millions d'hectares, soit une augmentation de 5,7 % par rapport à l'année dernière, et devrait encore augmenter car la plantation de riz se poursuit. Les semis de légumineuses, de céréales secondaires, de millet et d'oléagineux sont presque terminés. Selon les responsables du ministère de l'agriculture, les semis semblent en bonne santé dans tout le pays, sauf dans quelques régions du Madhya Pradesh, du Maharashtra et du Gujarat où l'on signale des dégâts aux cultures dus à des pluies excessives et à des inondations.

Le rapport de la FAO sur la situation du criquet pèlerin, publié le 11 septembre 2020, indique que la situation s'est considérablement améliorée grâce aux opérations de prospection et de lutte intensives menées en Inde et au Pakistan. Néanmoins, la reproduction limitée se poursuit dans certaines régions du Pakistan.

 

Cultures

La culture de la pomme dans l'Himachal Pradesh pose de nouveaux problèmes au fil des ans en raison des changements croissants des conditions climatiques. Ces problèmes poussent les agriculteurs à se tourner vers d'autres fruits comme les prunes, les pêches et les grenades. La pomme Royal Delicious nécessite pour son développement entre 800 et 1 200 heures en températures négatives. Mais de fortes hausses de température au printemps et des augmentations modérées pendant les saisons d'été et d'hiver ont réduits les températures négatives. De plus, cette année, lpour la première fois depuis 50 ans, les vergers de pommes de l'Himachal Pradesh ont été touchés par la maladie de la tavelure causant des dommages aux produits.

La production de pommes dans l'Himachal Pradesh devrait être inférieure de 33 % à celle de l'année dernière, avec 2,5 boîtes de 25 kg chacune cette année, ce qui devrait permettre de maintenir les prix. Toutefois, la baisse de la demande et la mauvaise qualité de la récolte ont entraîné une chute des prix de près de 50 % au cours des deux dernières semaines. Selon les négociants, la demande est inférieure de 25 % à celle de l'année précédente en raison du confinement des week-ends dans diverses régions du pays et de l'absence de demande festive importante pour le mois suivant. La demande d'exportation du Bangladesh et du Népal n'est également que de 25 % de l'année précédente.

Environ 49,54 millions de tonnes de riz estimés disponibles pour l'approvisionnement au cours de la prochaine saison KMS 2020-21 (Kharif Crop), soit 19,07 % de plus que les 41,6 millions de tonnes estimées pour la saison KMS 2019-20 (Kharif Crop). Les principaux États en termes d'estimation des achats de riz sont le Punjab (11,3 millions de tonnes), le Chhattisgarh (6 millions de tonnes) et le Telangana (5 millions de tonnes), suivis de l'Haryana (4,4 millions de tonnes), de l'Andhra Pradesh (4 millions de tonnes), de l'Uttar Pradesh (3,7 millions de tonnes) et de l'Odisha (3,7 millions de tonnes).

 

Commerce         

L'Inde a interdit l'exportation de toutes les variétés d'oignons, à l'exception de ceux coupés, tranchés ou en poudre, en raison de la hausse des prix intérieurs et d'une pénurie saisonnière sur le marché. Les prix de gros ont doublé sur le marché de référence de Lasalgaon dans le Maharashtra pour atteindre 30 roupies par kg et les prix de détail sont passés à 50 roupies par kg dans certains endroits du pays. ; Les négociants ont déclaré que des activités spéculatives étaient menées par ceux qui exportent des oignons vers le Bangladesh, confronté à une pénurie aiguë de ce produit. Comme un camion met quatre jours pour se rendre de Nashik (une région clé pour la culture des oignons) à Kolkata, lorsque les prix augmentent alors que la cargaison est en route, cela aide l'exportateur à augmenter ses marges bénéficiaires.

L'année dernière, l'Inde avait interdit les exportations d'oignons en raison de l'augmentation des prix intérieurs et avait fixé le prix minimum à l'exportation (MEP) de l'oignon à 850 dollars la tonne pour freiner ses expéditions. Le MEP a été levé en mars de cette année et les exportations liberalisées. L'Inde a exporté des oignons pour une valeur de 198 millions de dollars durant la période avril-juin de l’exercice 2020/21 et pour une valeur de 440 millions de dollars en l’exercice 2019/20 vers des pays comme le Bangladesh, la Malaisie, les EAU et le Sri Lanka.

Après avoir chuté de 52 % au cours du premier trimestre de l'année fiscale 2020-21 en raison de la pandémie, les exportations de viande de buffle ont commencé à augmenter et devraient atteindre des niveaux pré-pandémie d'ici le trimestre d'octobre-décembre. Les exportations augmentent en raison d'une demande croissante du Vietnam, de la Malaisie, de l'Indonésie, de l'Égypte et de l'Arabie saoudite et seront encore augmentées par la réouverture des marchés des animaux en Uttar Pradesh d'ici la troisième semaine de septembre, ce qui améliorera l'approvisionnement et la transformation de la viande de buffle. Au mois d'août, les exportations de viande de buffle ont enregistré une augmentation de 15 % par rapport à l'année précédente. Le total des exportations de viande de l'Inde en 2019-20 a diminué de 9,93% pour atteindre 1,15 millions de tonnes. Elle est évaluée à 2,6 milliards d’euros.

Selon l'organisme commercial Solvent Extractors' Association of India (SEA), les importations indiennes d'huile de palme raffinée ont été nulles pour le deuxième mois consécutif en août de cette année, contre 257 000 tonnes importées au cours du même mois l'année dernière. L’importation de l'huile de palme raffinée (RBD Palmolein) a été restreinte en janvier 2020. Cette mesure a encouragé la transformation intérieure de l'huile de palme brute (CPO) avec une augmentation de 23% de ses importations, qui ont atteint 724 351 tonnes en août de cette année contre 587 329 tonnes enregistrées en août de l'année dernière. Une augmentation de la demande d'huiles comme les huiles de tournesol et de soja, due à une préférence accrue des ménages pour les huiles comestibles emballées, a également été constatée. L'importation globale au cours de l'année 2019-20 (novembre-octobre) pourrait connaître une baisse d'environ 10 % à 13,4-13,5 millions de tonne contre 14,9 millions de tonne enregistrées l'année dernière, principalement en raison de la réduction de la demande due à la pandémie du secteur de l'hôtellerie et de la restauration.

 

Sécurité alimentaire

La FSSAI a publié un projet de modification de Food Safety and Standards (Contaminants, Toxins and Residues) Amendment Regulations, 2020, relatif à la limite maximale de résidus (LMR) des pesticides et à la limite de tolérance des antibiotiques et des toxines. En vertu de ces règlements, la FSSAI a inclus le sujet de la contamination des cultures et des substances toxiques naturelles et a interdit les antibiotiques et les médicaments vétérinaires dans la production de viande, de lait, de volaille et de fruits de mer. Toute objection ou suggestion au projet peut être adressée à la FSSAI avant la troisième semaine d'octobre.

La FSSAI a accordé une aide provisoire aux opérateurs du secteur alimentaire (FBO) impliqués dans la production et la fabrication de miel en autorisant l'utilisation de la terre de diatomées comme auxiliaire de traitement pour la filtration du miel, qui avait été interdite par son arrêté de juillet. L'assouplissement a été accordé alors que la question est examinée par le comité d'experts de la FSSAI.

La FSSAI a également publié un projet de modification de Food Safety and Standards (Organic Foods) Amendment Regulations, 2020, relatifs aux aliments biologiques. Ces règlements concernent les agrégateurs qui collectent des aliments biologiques auprès de petits producteurs ou d'organisations de producteurs d'origine et les vendent directement au consommateur final, ainsi que l'étiquetage des produits en conversion.

Des projets de modification du Food Safety and Standards (Prohibition and Restriction on Sales) Regulations, 2011 prescrivant l'ajout de caramine indigo ou de bleu brillant jusqu'à 10 ppm dans la glace non comestible et de modification du Food Safety and Standards (Food Product Standards and Food Additives) Regulations, 2011 en ce qui concerne la sauce soja, les cerneaux de noix, l'huile de pépins de raisin, l'exemption de l'huile importée expulsée du raffinage, le poivre noir, la sauge séchée, les produits de soja fermenté, les produits d'avoine, etc. ont également été publiés. Toute objection ou suggestion au projet peut être adressée à la FSSAI avant le 3 novembre 2020.

 

Entreprises

La société Dabur India, leader dans le domaine des soins ayurvédiques et naturels, est entrée dans le segment des huiles comestibles avec le lancement de son huile de moutarde pressée à froid. Jusqu'à présent, le produit n'a été lancé que sur des plateformes de commerce électronique comme Amazon et MilkBasket. Son lancement s'inscrit dans la stratégie de la société visant à diversifier son portefeuille et à exploiter la base croissante de consommateurs soucieux de leur santé.