Edito

Les tendances initiales se confirment. L’Afrique centrale est une des régions du monde où la pandémie a le plus faible impact sur la santé des populations. Le problème n’a pas disparu : les mesures de confinement étant limitées, le nombre de cas continue d’augmenter régulièrement. La reprise de relations normales avec le reste du monde ne sera pas facile. Mais 5 décès par million d’habitant, la moyenne pour la région, c’est beaucoup moins qu’ailleurs. Et dans le même temps sur le terrain économique l’impact prend des chemins différents mais il est aussi brutal que pour le reste de la planète. Le FMI a revu ses prévisions à la baisse : le PIB de la CEMAC se contracterait de -3,7 % en 2020, contre -1,6 % estimés en avril, presque 7 points de croissance en dessous des prévisions pré-Covid. Lors de la crise précédente le PIB de la CEMAC était passé brièvement en territoire négatif (en 2016) mais la croissance était restée à un niveau acceptable au Cameroun et au Gabon, cette fois tous les pays entreraient en récession. Cela étant, ces prévisions sombres vont encore évoluer, une deuxième vague Covid est possible à l’automne, mais la période des incertitudes les plus fortes – et les plus inquiétantes – est probablement passée. Le prix du baril est repassé au-dessus de 40$ depuis le début du mois de juin, ce qui permet d’écarter les scénarios les plus pessimistes sur ce terrain. Les aides des bailleurs et le moratoire sur la dette du Club de Paris et des pays du G20 ont libéré des ressources budgétaires pour apporter les réponses sur le terrain sanitaire et atténuer l’impact sur le terrain économique et social. Ajoutées aux mesures qui ont été prises pour mieux assurer le rapatriement des recettes d’exportations, elles permettent d’éviter les tensions sur les réserves de la BEAC. Dès lors, logiquement, l’attention se reporte vers les sujets structurels : comment retrouver une croissance plus dynamique, comment tirer les enseignements de cette nouvelle crise. La réflexion progresse. Le ministre des Finances camerounais, M. Motazé, a donné des orientations pour 2021 qui pourraient servir de repère pour la région si elles sont mises en œuvre comme annoncées : ouverture du capital des entreprises publiques, incitation à la production locale, diversification du tissu économique… Enfin difficile, malheureusement, de ne pas relever le contraste entre CEMAC et RDC : d’un côté, la politique monétaire et les budgets ont été ajustés progressivement, les réponses dans le domaine économique et social tardent un peu, mais la direction est donnée et compréhensible. De l’autre, retour de l’inflation, financement de l’économie par la banque centrale, un plan de riposte dont on ne voit pas encore bien comment il sera financé : la communauté internationale reste très soucieuse d’accompagner l’évolution politique du pays, mais les échanges peinent à produire des résultats sur le terrain économique.

 

Sommaire

REGION

  • La crise sanitaire pèse sur les exportations françaises

CAMEROUN

  • Le Cameroun adopte une loi de finances rectificative pour prendre en compte l’impact du Covid-19 sur les finances publiques
  • Le Cameroun dévoile les résultats de son étude sur l’impact économique et social de la pandémie du Covid-19

CONGO

  • La stratégie gouvernementale se heurte à la problématique de l’accès aux financements

GABON

  • Le Gabon avait réagi rapidement, il pourrait être l’un des pays les moins pénalisés de la région

GUINÉE ÉQUATORIALE

  • En l’absence d’appuis extérieurs, la Guinée équatoriale peine à formuler une stratégie de riposte à la crise sanitaire

RDC

  • L’aide internationale se concentre sur la réponse sanitaire, en attendant la présentation du volet socio-économique de la stratégie gouvernementale

TCHAD

  • Le Président Déby annonce une réponse gouvernementale au Covid-19 d’envergure qui reste limitée par le manque de financements

FOCUS STATISTIQUE

  • Les échanges commerciaux entre la France et l’Afrique centrale