La DG Trésor aide les entreprises à se développer à l'international ! Le FASEP Innovation verte permet de démontrer l’efficience d'une technologie, dans un objectif de réplication à plus grand échelle. Retrouvez l'exemple du démonstrateur photovoltaïque de l’Université Kenyatta de Nairobi créé en partenariat avec l’entreprise Urbasolar, d’une puissance de 100 kWc et couvrant une surface de 550 m².

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L’énergie solaire photovoltaïque pour renforcer la part des énergies renouvelables au Kenya et créer des compétences nouvelles

 Le Kenya est un pays résolument tourné vers les énergies renouvelables qui représentent 76% de la consommation électrique en 2017. La géothermie et l’hydroélectricité représentent respectivement 43% et 33% de l’électricité consommée, le reste étant assuré par des centrales diesel couteuses (21%) et les importations des pays voisins. Les nouvelles énergies intermittentes (éolien, solaire) contribuent en 2017 pour moins d’1% au mix électrique de consommation mais font l’objet d’une politique volontariste du gouvernement. Leur part a augmenté significativement dès fin 2018 avec la mise en réseau du parc éolien du Lac Turkana (300 MW) et de la centrale solaire photovoltaïque de Garissa (55 MW).

L’université Kenyatta est l’une des plus importantes du pays. Elle compte aujourd'hui 50 000 étudiants, et occupe un site de 400 hectares proche de Nairobi, ainsi que plusieurs sites répartis sur le territoire. En 2010, l'université de Kenyatta s'est dotée d'un plan stratégique à dix ans reposant sur le développement de filières de formation et de recherche d'excellence, dans les énergies renouvelables notamment, et prévoyant la construction de nouvelles infrastructures (bâtiments, parcs industriels, centrale de génération électrique, hôpital universitaire de 500 lits en cours de construction).

C’est dans ce contexte qu’un projet financé par le FASEP a visé à soutenir les ambitions de l’université dans la mise en œuvre de cycles de formation technique dans le domaine de l’énergie solaire, notamment par la définition des programmes adaptés aux besoins de la filière génératrice d’emplois au Kenya et par la réalisation d’un démonstrateur qui sera utilisé dans le cadre de la formation tout en aidant l’université à faire face à l'augmentation de ses consommations et de sa facture énergétiques, en ayant recours à l'autoconsommation permise par le cadre réglementaire au Kenya.

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Un démonstrateur photovoltaïque de 100 kW réalisé par Urbasolar

Urbasolar est un groupe français spécialisé dans le développement, le financement, la construction et l'exploitation de générateurs solaires. Le groupe poursuit une stratégie d’intégration verticale qui l’a conduit à devenir l’actionnaire de la société Sillia Energie qui fabrique des modules photovoltaïques en France. Urbasolar est actif au Kenya depuis 2013 et a réalisé plusieurs installations de génération solaire, en partenariat avec African solar Design, opérateur de référence dans le pays et East Gate International. Urbasolar Kenya a été créé en 2017 en partenariat avec ce dernier.

Le démonstrateur photovoltaïque, d’une puissance de 100 kWc couvrant une surface de 550 m², est une centrale pilote du pôle d’excellence de Kenyatta University à Nairobi. Créé en partenariat avec l’université, ce pôle d'excellence sera dédié à la formation technique photovoltaïque de professionnels kenyans et est-africains pour le développement de la filière. La centrale pilote est une combinaison des offres d’entreprises françaises sur le campus de Kenyatta University. Réelle plateforme de démonstration de technologies innovantes, sa construction a déjà permis la formation de partenaires locaux et d’étudiants. Ce projet est l’aboutissement d’une coopération réussie entre Urbasolar et Kenyatta University, avec le soutien du service économique de l’ambassade de France et du ministère de l'Education français pour le transfert de savoir-faire ainsi que la formation des nouvelles générations d'étudiants aux problématiques de développement durable.

Le projet a été inauguré le 4 décembre 2017 par le Ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot et le Ministre kényan de l’Energie et du Pétrole Charles Keter. Il couvre depuis une partie de la consommation électrique du campus de l’Université. Le centre d’excellence et de formation professionnelle aux métiers du solaire photovoltaïque devait être préfiguré début 2020 mais son lancement a été retardé par la pandémie mondiale de covid-19.

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Inauguration par Nicolas Hulot et Charles Keter, le 4 décembre 2017

 Un effet-vitrine pour l’offre d’Ubrasolar en Afrique de l’Est

Au-delà des réalisations sur le site de l'université, l'objectif du projet est de faire la démonstration de la faisabilité de systèmes photovoltaïques en autoconsommation, pour des applications sur des sites privés (industries, exploitations agricoles, bâtiments logistiques, etc.) et de montrer le savoir-faire français et les innovations technologiques d’Urbasolar dans la région Afrique de l’Est.

La collaboration avec l’Université Kenyatta comporte d’ores et déjà d’autres étapes avec la mise en œuvre successivement d’une centrale de 10 MW et d’une deuxième centrale de 40 MW à terme pour alimenter l’ensemble du campus. La centrale de 10 MW serait raccordée au réseau national kenyan et injecterait l’ensemble de sa production. Kenya Power, le distributeur et opérateur national, rachèterait cette énergie à un tarif défini durant 20 ans dans le cadre d’un accord de rachat garanti dont la mise en œuvre est rendue possible par la loi kényane. A la fin de cette période, la centrale fonctionnerait sur un modèle de compensation des charges de fonctionnement par les gains générés par l’Université sur le coût de l’énergie électrique acquise auprès du distributeur public et la réduction massive du recours à la génération électrique diesel.

Les autorités kényanes ont toutefois très fortement ralenti l’approbation de nouveaux projets de génération électrique du fait de surcapacités liées à une demande augmentant moins rapidement que prévu, et face aux difficultés financières de Kenya Power. Le projet de centrale de 10 MW n’est donc pour le moment plus d’actualité.

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