L’économie croate, du fait de sa dépendance vis-à-vis du tourisme, sera l’une des économies les plus impactées de la région en 2020. Selon la Commission européenne, le pays pourrait enregistrer une récession de -10% du PIB sans nouveau confinement. Face à la crise, le gouvernement a vite réagi et un important paquet de mesures de soutien à l’économie a été adopté le 2 avril pour les trois mois de crise.

L’économie croate, du fait de sa dépendance vis-à-vis du tourisme, sera l’une des économies les plus impactées de la région en 2020. Selon la Commission européenne, le pays pourrait enregistrer une récession de -10% du PIB sans nouveau confinement.

Face à la crise, le gouvernement a vite réagi et un important paquet de mesures de soutien à l’économie a été adopté le 2 avril. Plutôt que d’opter pour le chômage partiel (comme la France), l’Etat croate a fait le choix, avec ce paquet de mesures, de prendre en charge le maintien de l’emploi grâce à une indemnité mensuelle d’Etat de 4000 HRK (530 EUR, 25% de plus que le revenu minimum). Cette forme de « chômage technique », qui a permis la stabilisation artificielle du taux de chômage pendant la crise, s’est accompagnée d’un vaste programme de reports et d’annulations de charges, et de crédits publics aux entreprises. Calibré pour les trois mois de crise (avril-juin 2020), ce paquet de mesures d’une valeur totale de 45 Mds de HRK (soit 11% du PIB) devrait être substitué, à partir du 1er juillet, par une mesure intermédiaire de prise en charge du temps partiel par l’Etat (indemnité mensuelle allant de 10 à 50% des 4 000 HRK, selon le degré de réduction du temps de travail). Cette nouvelle mesure, qui arrivera à échéance à la fin de l’année, permettra aux entreprises privées, les plus touchées, de reprendre graduellement leur niveau d’activité d’avant-crise tout en maintenant les emplois.

Ces aides devraient peser sur les finances publiques (déficit estimé à -7% et dette publique à 86% du PIB en 2020), bien qu’une partie significative soit prise en charge par les fonds européens (dons et prêts) : la Croatie pourrait bénéficier de 380 M EUR dans le cadre du programme SURE, et à terme, de 10 Mds EUR du fonds de relance Next Generation EU et de 10 autres Mds dans l’ambitieux cadre financier pluriannuel (CFP) proposé pour la période 2021-2027.

Prochaine étape importante :  élections législatives le 5 juillet 2020.