Région Amérique Andine : Les perspectives de croissance 2020

La crise sanitaire et économique a amené les institutions financières internationales et les autorités locales à réviser fortement à la baisse leurs prévisions de croissance pour cette année. Les pays de la région seraient dans l’ensemble touchés à un niveau moindre que le Cône sud, le Brésil ou le Mexique, mais plus que l’Amérique centrale. Ces prévisions demeurent cependant soumises à de très fortes incertitudes, tant au niveau macro que budgétaire.

En Bolivie, les autorités ne se risquent pas à de nouvelles prévisions officielles, dans le contexte pré-électoral.

En Colombie, le Comité consultatif pour la règle budgétaire fait désormais l’hypothèse d’une récession de 5,5% cette année, tandis que la Banque centrale affiche une fourchette de 2 à 7% de chute du PIB. Certains analystes privés continuent d’estimer possible une croissance légèrement positive.

En Equateur, les autorités économiques n’ont pas publié de prévisions officielles post-COVID (initialement arrêtées à 0,7%) mais avancent que la croissance sera désormais négative, avec chute du PIB de l’ordre de 2% pour chaque mois de confinement.

Le Guyana s’avère préservé des effets de la pandémie par son relatif isolement géographique et des chaînes de valeur mondiale, alors même que la mise en production de ses premiers puits pétroliers aboutira dès la fin de l’année à un changement de paradigme économique complet.

Au Pérou, les enquêtes menées par la BCRP indiquent que les acteurs économiques s’attendent à une récession comprise en 0,5 et 5%, avec un rebond attendu en 2021 entre +3% et +5%.

Le Suriname, isolé géographiquement et économiquement, voit sa croissance 2020 également affectée par les fortes incertitudes autour des élections de fin mai, maintenues malgré la pandémie.

Au Venezuela, les économistes de BBVA prévoient une récession de 21% en 2020, suite à la chute de la production (500.000 b/j en 2020 contre 1 Mb/j en 2019) et des cours pétroliers (9 USD le baril de référence en avril), des restrictions américaines (Rosneft Trading, Chevron) et des mesures adoptées pour endiguer le covid-19.