Point hebdomadaire sur les marchés financiers turcs (semaine du 23 au 27 mars 2020)

Source : Investing.com, Borsa Istanbul
Données relevées à 15h30

            Cette semaine encore, l’évolution des marchés financiers turcs est une nouvelle fois tributaire des effets anticipés du Covid-19 sur l’économie mondiale et de l’impact des mesures monétaires et budgétaires annoncées aux États-Unis et en Europe. Le mardi 24 mars, dans le prolongement des mouvements observés sur les places boursières européennes et américaines (+8,4% CAC 40, +11% DAX, +11,26% Dow Jones), l’indice BIST 100 bondissait de 6% par rapport au jour précédent, indiquant une réaction positive des marchés aux interventions massives de la Fed et de la Banque centrale européenne, lesquelles continuent de rassurer les marchés sur le fait qu’ils ne souffriront pas de problème de liquidités. Le jour suivant, le Sénat votait le plan de relance inédit de l’économie américaine d’un montant de 2 000 Mds USD, lequel a permis d’accorder aux marchés un bref moment de répit, tandis que la France (300 Mds EUR de garantie de prêts) et l’Allemagne (plan de 1 100 Mds EUR au total) travaillaient parallèlement à la mise en place de mesures budgétaires massives de soutien à l’économie réelle. Cela étant, la publication des indicateurs de confiance économique (indice de confiance du secteur réel en recul de 7,6% au mois de mars, indice général de confiance économique en baisse de 5,9%) ce vendredi 27 mars à 10h a entraîné un nouveau recul de la place boursière d’Istanbul. Dans l’heure qui suivait, l’indice BIST 100 abandonnait 2,5% par rapport à la clôture du jour précédent. La dégradation des indicateurs de confiance allait dans le sens d’une note de Moody’s publiée dans la semaine, laquelle indiquait que la Turquie serait l’économie la plus durement touchée des pays du G20 (une contraction de l’activité cumulée de 7% sur les deux prochains trimestres). Le marché action subit ainsi un mouvement « yoyo » qui devrait se poursuivre sur les prochaines semaines, tant la confiance des investisseurs varie à mesure que la visibilité économique se dégrade (annonce de confirmation de cas de Covid-19, nombre de victimes, extension du confinement par exemple) ou s’améliore (mesures monétaires et budgétaires expansionnistes luttant contre les risques de liquidités, de défauts, de propagation du virus notamment).

            Parallèlement, le marché de la dette turque s’est stabilisé en rythme hebdomadaire. Alors que les primes de risque avaient atteint leur niveau record la semaine dernière, les CDS à 5 ans ont diminué de 162 points de base, mais elles demeurent à un niveau élevé. Si les rendements obligataires de long-terme ont très légèrement diminué en glissement hebdomadaire (-8 points de base), ils se maintiennent à un taux proche de 13%, seuil qui n’avait plus été atteint depuis octobre 2019 (augmentation de 118 points de base depuis le début d’année). Il convient donc de garder un œil attentif au coût d’emprunt souverain, alors que l’État turc pourrait s’engager dans de nouvelles dépenses si la propagation du virus se transforme en crise sanitaire.