BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 24 février et 2 mars 2020

  drapeaux

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Le Premier miabenistre japonais a annoncé le 29 février le déblocage d’un second plan d’urgence.  Ce plan comprend des mesures fiscales pour 0,4 trillion de yens et des mesures financières pour 1,6 trillion de yens. Le plan sera financé en partie grâce au fonds de réserves budgétaires de l’exercice fiscal 2019/20 (estimées à environ 270 milliards de yens - 2,2 Mds€), le solde étant prélevé sur le budget 2020/2021. Cette annonce s’ajoute à un premier plan d’urgence adopté le 14 février dernier, d’une valeur de 15,3 milliards de yens (125 M€). L’objectif du gouvernement est à la fois de renforcer les capacités du pays à répondre à l’urgence sanitaire (tests plus performants, recherche de vaccins, augmentation de la capacité d’accueil des hôpitaux, couverture des coûts par l'assurance maladie publique) et doit également permettre de limiter l’impact économique du Covid-19. Le plan d’aide soutiendra les PME japonaises affectées par le ralentissement de l’activité touristique, par des difficultés d’approvisionnement et l’absence de certains salariés contraints de s’occuper de leurs enfants suite à la fermeture des établissements scolaires. Sur ce dernier point, le gouvernement avait déjà annoncé une aide aux entreprises destinée aux salariés absents entre le 27 février et le 31 mars. Ces absences, qui n’entrent pas dans le quota de congés payés, donnent droit à une subvention plafonnée à 8 330 yens (70€) par personne et par jour. Cette subvention sera financée via l'assurance chômage pour les travailleurs à temps complet et via le compte général du gouvernement pour les travailleurs à temps partiel (salariés non-inscrits à l'assurance-chômage). Kyodo News ; Mainichi

Les indices boursiers sont affectés par l'évolution de l’épidémie ; les investisseurs craignent une récession au Japon. Le Premier ministre Abe a déclaré que les autorités suivent de près l’évolution des marchés financiers et prendront les mesures appropriées, si nécessaire. Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kurodaboj a  ainsi annoncé le 2 mars que la banque centrale japonaise allait fournir "suffisamment de liquidités » et « s'assurer de la stabilité des marchés financiers par des opérations de marché appropriées et des achats d'actifs ». En détail, la Banque centrale japonaise a annoncé la fourniture de liquidités : 500 milliards de yens (4 Mds d’euros) via le rachat d’obligations souveraines japonaises sur deux semaines et 100 milliards de yens (844 millions d’euros) via le rachat de fonds indiciels cotés- ETF. Lors d’uneconférence téléphonique le 3 mars,  les ministres des finances et gouverneurs de banques centrale du G7 ont affirmé leur mobilisation conjointe pour faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus. Dans la foulée, la Réserve fédérale américaine a baissé ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage. Si ces annonces ont contribué à stabiliser dans un premier temps le Nikkei, l’apaisement n’a été que de courte durée.  Japan Times ; Mainichi ; Reuters

2. Relations commerciales et multilatérales

Sous les feux des critiques, Scharbonhinjiro Koizumi, ministre de l’Environnement, a annoncé une révision de la politique japonaise d'exportation du charbon vers les pays en développement. Approuvée par le Cabinet Office, cette révision de la politique d’exportation d’infrastructures, devrait imposer des restrictions plus importantes dans les mois à venir sur les exportations japonaises de centrales à charbon vers les pays en développement. Le gouvernement doit désormais élaborer ces propositions d'ici le mois de juin, afin qu’elles soient intégrées dans le prochain plan d'exportation d'infrastructures du pays. Koizumi a toutefois déclaré qu’il n’y aurait pas de revue du projet d’exportation de la centrale thermique au Vietnam connue sous le nom de Vung Ang 2, dans lequel la Banque japonaise pour la Coopération internationale (JBIC) et une grande société commerciale japonaise ont pris part. En effet, la JBIC prévoit de continuer à financer de tels projets à l’étranger, contrecarrant ainsi les efforts croissants de désinvestissement des bailleurs privés. « Si le Japon ne fournit pas cette aide financière, un autre pays le fera », a souligné le gouverneur de la JBIC, Tadashi Maeda, qui ne semble pas être influencé par la tendance des investisseurs privés au désinvestissement du charbon. « Notre devoir est de promouvoir des technologies plus avancées qui ont moins d’impact sur l’environnement », a-t-il déclaré. Les défenseurs de l’environnement ont fait valoir que cette annonce n’était pas suffisante. Selon Takayoshi Yokoyama (350.org Japan), ces nouvelles restrictions ne permettront pas de résoudre la dépendance du pays au charbon : « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous concentrer uniquement sur ce qui se passe à l’étranger et négliger la construction de nouvelles centrales au charbon au Japon ».

SourcesThe Japan Times, The Asahi Shimbun, Japan Today, 25 février ; Nikkei Asian Review, 28 février.

Les importations de viande bovine en provenance des Etats-Unis en hausse en janvier 2020. En janvier 2020, les importations de viande bovine originaire des Etats-Unis ont atteint 21 428 tonnes, soit 22% de plus qu’en janvier 2019. Cette augmentation est due non seulement à l’accord commercial Japon-Etats-Unis conclu fin 2019 qui accorde à la viande de bœuf américaine les mêmes tarifs que le TPP mais aussi à l’accroissement des ventes de viande de bœuf australien sur le marché chinois, délaissant le marché japonais.

Renforcement des sanctions sur l’importation illégale des produits carnés. Le ministère japonais chargé de l’agriculture (MAFF) a proposé à la Diète de renforcer les sanctions à l’encontre des personnes transportant illégalement des prdouanesjpoduits à base de viande : les peines d’amende encourues pourront s’élever à 3 millions de yens pour les particuliers et 50 millions de yens pour les entreprises, contre 1 million de yens depuis le printemps 2019. Le MAFF cherche à dissuader les voyageurs de rapporter dans leurs bagages sur le territoire japonais des produits contaminés par le virus de la peste porcine africaine, qui touche désormais la quasi-totalité des pays d’Asie et plusieurs pays d’Europe et d’Afrique. Par ailleurs, les agents de la quarantaine seront autorisés à contrôler les voyageurs sans leur consentement. A noter également que la loi a été modifiée pour permettre l’abattage préventif de porcs non contaminés dans un rayon de 500 mètres à 3 km autour d’un foyer déclaré, avec une entrée en vigueur le 5 février 2020.

3. Entreprises

Le CEO de Rakuten, Hiroshi Mikitanrakuteni, a annoncé le 3 mars le lancement d’une nouvelle offre mobile avec Internet et appels illimités, au prix de 24 €. Selon le Journal Nikkei Asian Review, plus de 3 millions de clients pourraient souscrire à cette nouvelle offre, dès son lancement prévu le 8 avril 2020. Rakuten conforterait ainsi sa position de concurrent aux trois principaux opérateurs japonais NTT Docomo, KDDI Corp. et SoftBank. Cette annonce a été bien accueillie par le gouvernement puisqu’elle permet de relancer la concurrence sur un marché jusqu’ici relativement fermé. Les offres similaires, proposées actuellement par les autres opérateurs, sont en effet bien plus chères (autour de 60 €). Néanmoins, le réseau de Rakuten se limite principalement aux grandes métropoles japonaises (Tokyo, Osaka et Nagoya). En dehors de ces zones, la consommation Internet sera donc plafonnée et la vitesse de transmission des données réduite. En outre, même au centre-ville de Tokyo, certains clients de Rakuten ne sont pas parvenus à se connecter au réseau de l’opérateur lors des premiers tests menés en octobre 2019. Nikkei

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

coréebudgetLe gouvernement coréen a présenté un budget révisé de 9,8 Mds USD (11,7 trillions KRW) pour lutter contre le COVID-19 et stimuler l’économie. L’Assemblée Nationale devrait voter ce budget d’ici le 17 mars. 7,1 Mds USD seront dédiés au soutien financier des PME et à l’amélioration des infrastructures de santé du pays. En particulier, 1,9 Md USD seront destinés à la construction de 120 chambres d'isolement à pression négative, à l’achat de 146 ambulances dédiées aux patients contagieux, à la construction de 2 hôpitaux spécialisés dans le traitement des maladies contagieuses ainsi qu'un centre de recherche sur les virus. 2,7 Mds USD seront également provisionnés pour couvrir la baisse des recettes fiscales liée à la baisse de l’activité et aux mesures de réduction d’impôt mises en place par le gouvernement pour aider les entreprises. Le Ministre de l’ économie a d’ores et déjà indiqué que 75% de ce budget sera utilisé très rapidement (2 mois maximum après son adoption). L’ensemble des dépenses engagées pour lutter contre le coronavirus (budget exceptionnel, réduction des taxes, etc..) représenterait un total de 26,5 Mds USD (31,6 trillions KRW) selon le gouvernement. Korea JoongAng Daily, Business Korea

Face à l’épidémie de COVID-19, l’économie coréenne devrait connaître un ralentissement marqué. La Banque de Corée a notamment revu ses prévisiocroissancecoréens de croissance à la baisse pour 2020 à 2,1% (contre 2,3% auparavant). De nombreuses autres institutions ont également abai
ssé leurs estimations de la croissance coréenne, souvent de façon moins optimiste comme l’OCDE (de 2,3% à 2%), JP Morgan (de 2,3% à 1,9%) et Standard & Poor’s de ( de 1,6% à 1,1%). Selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les exportations coréennes pourraient subir une baisse de 3,8 Mds USD, soit la 4ème baisse la plus importante après l’UE, les Etats-Unis et le Japon. Malgré ces chiffres et la baisse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine, la Banque de Corée a pour l’instant décidé de maintenir son taux à 1,25%. Yonhap, Pulse News, Pulse News 

2. Entreprises

L’Assemblée Nationale révise la loi sur les transports suite au conflit entre l’entreprise Tada et les syndicats de taxis. Lancé en octobre 2018, Tada a su se positionner comme le principal acteur du secteur tadaVTC, bien qu’officiellement illégal en Corée, en profitant d’une exception juridique autorisant la location de van de 11 à 15 places avec chauffeur, initialement pensée pour le tourisme. Poursuivis en justice par les syndicats de taxi, les dirigeants de Tada avaient été reconnus non coupables par le tribunal de Séoul le 19 février dernier, confirmant la légalité de fait du service proposé. N’étant pas parvenu à trouver de compromis entre les différents acteurs depuis plus d’un an, le gouvernement a donc présenté le 5 mars un projet de révision de la loi sur les transports, adopté le jour suivant. La législation interdit désormais la location de fourgonnettes de 11 à 15 places avec chauffeur à des fins autres que touristiques et impose que celles-ci soient louées uniquement depuis ou vers les aéroports ou les ports du pays pour une durée d’au moins six heures. Cette loi prendra effet 18 mois après sa promulgation prochaine par le Président Moon Jae-in, laissant un temps relativement court à l’entreprise pour trouver un nouveau modèle économique afin de ne pas laisser ses quelques 12 000 chauffeurs sans emploi. Pulse News, Yonhap, Korea Times

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