Le Japon a enregistré en 2019 un déficit commercial, pour la 2ème année consécutive. La Banque du Japon a relevé ses prévisions de croissance pour 2020 et 2021. Selon la Banque de Corée, la Corée aurait connu une croissance de 2,2 % sur un an au 4ème trimestre 2019, sa meilleure croissance trimestrielle sur l’année.

BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 13 et 20 janvier 2019

  Drapeaux

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Selon les douanes japonaises, le Japon acommerce enregistré pour la deuxième  année consécutive un déficit commercial en 2019. Sur un an, le déficit commercial, s’est creusé de 3,5 Mds€ pour s’établir à 1,64 trillions de Yens (environ 13Mds€). L’aggravation du déficit commercial s’explique principalement par le contexte international défavorable et le ralentissement de la croissance des échanges au niveau mondial. Sur l’année 2019, les exportations et les importations japonaises ont décliné respectivement de -5,6% et -5,0%. La baisse des exportations vers la Chine (-7,6%) et la Corée du Sud (-12,9%) ont particulièrement contribué à la mauvaise performance à l’export. En 2018, les exportations comptaient pour environ 18% du PIB japonais. Mainichi

 

BoJLa Banque du Japon (BoJ) a relevé ses prévisions de croissance pour 2020 et 2021 et opté pour le statu quo lors de sa réunion de politique monétaire le 21 janvier dernier. Les prévisions de croissance  s’établissent désormais à +0,8% contre 0,6% initialement pour l’exercice fiscal 2019/2020, (s’achevant le 31 mars 2020) et +0,9% contre +0,7% pour l’exercice fiscal 2020/2021. Ces révisions font suite à l’annonce en décembre dernier d’un plan de relance massif par le gouvernement avec près de 108 Mds€ d’investissements publics. L’impact global du plan est estimé +1,4 point de PIB sur les trois prochains exercices fiscaux. Les prévisions d’inflation ont été, elles, légèrement revues à la baisse : +0,6% versus +0,7%  en 2019/2020 et +1,4%  versus +1,5%  en 2021/2022. Le cap monétaire est resté inchangé, tout comme l’objectif de parvenir à un taux d’inflation durablement supérieur à 2% : réaffirmation des lignes directrices sur les taux d’intérêt long terme (objectif de taux à 10 ans autour de 0%), court terme (objectif de taux à -0,1%),  maintien du vaste programme d’achats d’actifs (Quantitative and  Qualitative monetary Easing) et du pilotage de la courbe des taux d’intérêt (Yield Curve Control). Asian Nikkei Review

 e Japon entend mieux protéger et promouvoir la génétiqueboeuf bovine japonaise de wagyu Le terme wagyu résulte de la juxtaposition de 2 mots : wa, « Japon » et gyū, « bœuf ». Ces races proviennent du Japon où elles se sont séparées en plusieurs lignées génétiques (rouges et noires) en raison du relief accidenté et d’une longue histoire de rivalités féodales. Elles furent, à l'origine, élevées pour leur puissance et leur force dans les travaux agricoles. Aujourd’hui, après des croisements intervenus avec les races d’origine britannique Devon et Shorthorn lors de l’ère Meiji (1868-1912), il existe 4 races de « 和牛» telles que Japanese Black (Kuroge wagyu), Japanese Brown (Akaushi), Japanese Shorthorn (Nihon Tankaku washu) et Japanese Polled (Mukaku washu). Les kuroge washu représentent 95 % du cheptel, dont le bœuf de Kobe, appellation réservée à la préfecture de Hyogo, dont la ville principale est Kobe. Le persillé de la viande dû à l’accumulation de graisse intramusculaire est une des raisons principales de la saveur particulière du wagyu.

Les exportations de viande de type wagyu ont débuté véritablement dans les années 1990, vers l'Asie du Sud-Est, mais s’arrêtèrent à cause de l'épidémie de fièvre aphteuse qui toucha le Japon en 2010, et de l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011. Suite à des exportations d’animaux et de matériel génétique dès les années 1970 vers les Etats-Unis et l’Australie, des éleveurs de ces deux pays, commencèrent dès cette époque à produire du wagyu, qui finit par accaparer la totalité du marché (principalement les grands restaurants d'Asie du Sud-Est : Singapour, Hong-Kong et Thaïlande).

Les wagyu du Japon rentrent donc aujourd’hui en concurrence avec les wagyu occidentaux, en dépit des accords commerciaux conclus (TPP, APE, etc) et de la volonté des autorités japonaises de limiter la diffusion du matériel génétique. Journal de l’agriculture ; Mainichi

 2. Entreprises

villeLors de la session parlementaire qui s’est ouverte le 13 janvier, le ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme japonais (MLIT) a soumis un projet de loi visant à réviser la législation existante sur les mesures pour la revitalisation urbaine, législation qui fixe également les directives liées à la politique de compact city (« ville compacte »). Ainsi, le MLIT prévoit d’appliquer des critères de délivrance de permis de construire plus stricts dans les zones jugées vulnérables aux catastrophes naturelles dans le but d’améliorer la sécurité urbaine et de protéger les populations des dommages causés par les catastrophes. En effet, le système actuel n’exclut pas les zones dites « jaunes » (risque d’inondation) du plan d’aménagement des compact cities, à condition que les mesures de prévention nécessaires aient été prises. D’après le MLIT, sur les 269 collectivités territoriales ayant adopté la politique de compact city, 248 avaient intégré des zones « jaunes » et/ou « rouges » dans leurs plans d’aménagement urbain. Lors du typhon Hagibis (n°19), une quarantaine de collectivités avait recensé des inondations dans des zones « jaunes » comprises dans le plan d’urbanisation. Compte tenu de cette situation, le MLIT entend inscrire les dispositifs de prévention des risques dans les zones « jaunes » dans la loi et exclure, « par principe », les zones « rouges » des plans. Jiji Press

 

Toshiba prévoit le lancement, aux Etats-Unis, cryptaged’un service payant de chiffrement par cryptographie quantique, dès septembre 2020. Ce service sera fourni en premier lieu à des clients des secteurs médical et financier. La cryptographie quantique, consistant à chiffrer, à l’aide de particules lumineuses, des données devenant illisibles à toute personne en dehors de celles à qui elles sont destinées, permettrait de rendre les communications presque invulnérables au piratage. La technologie développée par Toshiba se démarque par sa capacité à transmettre un volume important de données en un temps record. La société mise sur cet avantage technologique, sur l’investissement dans l’innovation et sur les préoccupations des entreprises américaines en termes de sécurité pour se placer en tête du marché mondial de la cryptographie quantique. Elle espère également redynamiser sa croissance après plusieurs années de difficultés financières et de restructuration, qui ont fait suite au scandale comptable de grande envergure révélé en 2015. Nikkei Asian Review ; Nikkei Asian Review

 

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

croissanceD’après les chiffres provisoires de la Bank of Korea (BoK), la Corée aurait connu une croissance de 2,2% au T4 en glissement annuel (g.a)(+1,2% en glissement trimestriel), sa meilleure performance trimestrielle de l’année, permettant à la Corée d’atteindre une croissance de 2% en 2019. L’amélioration au T4 tient notamment au moindre recul, sur un an, de l’investissement (-0,3% en g.a au T4 contre -3,5% sur l’année 2019) et à la reprise, après trois trimestres de recul, des exportations en volume (+3% au T4 ; +0,4% sur l’année 2019). En valeur, celles-ci sont cependant toujours baissières (-12,1% au T4, -10,3% sur l’année 2019). Le Revenu National Brut (RNB) réel - qui cherche à mesurer le pouvoir d’achat réel d’une économie, et tient compte, contrairement au PIB réel, de la détérioration des termes de l’échange (en particulier sur les semi-conducteurs) - , est en recul en 2019 (-0,4%), une première depuis 2009. Du côté des dépenses de consommation, la consommation publique a continué à progresser (+6,7% en g.a au T4, +6,5% sur l’année), tandis que la hausse de la consommation privée (+1,7% au T4 en g.a, +1,9% sur l’année) déçoit au regard des objectifs gouvernementaux. Un officiel de la BoK, cité par Reuters, a d’ailleurs estimé que les dépenses publiques (investissement et consommation) ont eu une contribution nette de 1,5 point à la croissance sur l’année, signe du faible dynamisme privé. Reuters ; BoK                                                                             

Le hedge fund coréen AlpenRoute, quihedge fund investit dans des sociétés pré-IPO et sur de la dette mezzanine (dette privée risquée), dit réfléchir à retarder une partie de ses paiements, pour un montant supérieur à 150 M USD (un cinquième de ses actifs sous gestion), en raison de trop importants retraits ces derniers mois (jusqu’à plus de 10 % du capital). Les dirigeants d’AlpenRoute ont tenu à différencier leur situation de celle de Lime Asset, le principal hedge fund coréen, mis en cause dans plusieurs scandales relatifs à sa gestion et qui vient d’annoncer le blocage de fonds supplémentaires avec désormais plus de 1,4 Md USD de fonds bloqués. De nouvelles accusations ont en outre été portées à l’encontre de Lime Asset (5 Mds d’actifs sous gestion), dont les gestionnaires auraient modifié les stratégies d’investissement de certains fonds sans informer leurs clients. Si AlpenRoute n’est pas accusé de fraudes, les difficultés de liquidité du hedge fund font écho aux craintes de « Run on the fund » (retraits massifs) qui avaient été formulées suite aux difficultés de Lime Asset. Le secteur des hedge funds coréen, relativement jeune, gère environ 30 Mds USD d’actifs. Pulse NewsKorea Herald

2. Entreprises

données personnellesL’Assemblée nationale amende la législation coréenne en matière de protection des données personnelles. Soumis au vote le 9 janvier dernier, ces amendements introduisent notamment le concept de « donnée pseudonymisée » (pseudonymized data), défini comme une donnée personnelle ayant fait l'objet d'une suppression partielle de ses informations, de sorte qu'elle ne permette plus d’identifier l’individu mais conserve suffisamment d'informations pour être utilisée par les algorithmes. Ces données pseudonymisées pourront désormais être utilisées sans le consentement des personnes dans certains domaines comme l’établissement de statistiques, la recherche scientifique ou lorsque cela est reconnu « d’intérêt public ». La réidentification intentionnelle de ces données pseudonymisées par une entreprise est interdite et pourra entraîner une amende allant jusqu’à 3% de ses revenus annuels. Avec cette révision, les autorités coréennes entendent soutenir le développement des champions technologiques nationaux de la fintech comme Kakao, NHN Payco et Toss, poser les bases légales nécessaires à l’émergence de l’industrie de la biotech et faciliter l'entrée en Corée d’acteurs internationaux spécialisés dans l’analyse de données. En ce sens, la Financial Services Commission (FSC) a par ailleurs annoncé l’ouverture en mars 2020 de la première plateforme d’échange permettant l’achat ou la vente de données financières. Yonhap, Korea JoongAng Daily, Korea Times, Yonhap

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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