Colombie : Premiers effets économiques de la grève nationale du 21 et du 27 novembre

Selon un premier bilan, les dégâts causés par des casseurs en marge de la grève nationale du 21 novembre et des journées suivantes représenteraient 40 Mds COP (10,6 M EUR) pour les seules infrastructures publiques de Bogota (dégradation de stations de bus Transmilenio notamment). Le bilan assurantiel suite à des dégradations de propriétés privées ou à des pillages de supermarchés demeure encore incertain, ainsi que le total au niveau du pays (en particulier avec la perte d’activité de nombreux commerces sur plusieurs jours, avec une première évaluation à 350 Mds COP soit 91 MEUR). Le peso colombien a pour sa part atteint un plus bas historique, à 3522 COP pour un USD (à l’image des pesos chilien et uruguayen). S’agissant de la réponse aux revendications des manifestations, une consultation nationale (sur le modèle de celle intervenue au printemps en France) a été lancée par la Présidence visant à associer les collectivités locales de tout bord ainsi que la société civile. Les contributions citoyennes sont attendues d’ici le 15 mars prochain, autour de six thèmes : croissance juste ; transparence et lutte contre la corruption ; éducation ; paix dans la légalité ; environnement ; renforcement des institutions. Le Président Duque a par ailleurs proposé plusieurs modifications à la Loi de croissance (remplaçant la Loi de financement votée fin 2018) en cours de discussion parlementaire : introduction de trois « journées sans TVA » (initiative déjà envisagée l’année dernière), réduction progressive des cotisations santé pour les retraités disposant d’une pension limitée à un salaire minimum (soit la moitié de la population), baisse de l’impôt sur le revenu s’agissant des premiers salaires touchés par les 18-28 ans...