Focus : flexibilisation des critères analytiques pour l’importation des vins jusqu’au 31 décembre 2019

Dans notre dernier numéro, nous indiquions les nouvelles règles applicables à l’importation des vins et dérivés au Brésil. Un « Despacho decisorio » du MAPA apporte, comme attendu, une flexibilité sur les paramètres analytiques. Cet acte non publié au Journal officiel mais opposable aux tiers, fixe 7 critères analytiques à mentionner sur les rapports d’analyse des vins présentés à l’importation au Brésil. Cette règle s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2019 (cf. fiche de synthèse).

L’acte ne précise pas quel document fait foi pour apprécier la date d’un lot. La question a été posée par message électronique au coordonnateur général des boissons du MAPA. La réponse est claire : la date d’un lot sera appréciée sur la base de la date de signature du certificat d’origine l’accompagnant. Bien évidemment des délais manifestement trop long entre la date de signature du certificat d’origine et la date de présentation à la frontière ne pourront pas être acceptés.

A partir du 1er janvier 2020, les vins importés devront être accompagnés d’un rapport d’analyse comportant l’ensemble des critères listés en annexe de l’IN 14/2018 modifiée, selon le type de produit (cf. fiche de synthèse). Ces règles posent toujours autant de difficultés. Plusieurs critères analytiques ne sont pas justifiés sur le plan technique. La possibilité même de réaliser une analyse de laboratoire n’existe pas à ce jour pour d’autres, ou les coûts peuvent être prohibitifs.

Une action de l’ambassade de France est en cours, en concertation avec la Commission européenne et les autres Etats exportateurs de vins au Brésil, pour tenter d’adapter ces futurs critères.

Par ailleurs, la flexibilisation octroyée par le MAPA jusqu’au 31 décembre ne s’applique qu’aux vins. Les dérivés du vin comme, par exemple le cognac, doivent dès à présent être importés avec une analyse de laboratoire comportant les critères listés en annexe de l’IN 14/2018 modifiée.

 

Politique agricole et commerciale

Résultats du recensement agricole : la main d’œuvre utilisée diminue de 8,8% en 11 ans et la mécanisation progresse de 50%

 

Le nombre de personnes travaillant dans les exploitations agricoles s’élève à 15,1 millions en 2017, soit une baisse de 8,8% par rapport au dernier recensement réalisé en 2006. Le pays est composé de 5,07 millions d’exploitations agricoles, soit une réduction de 2% par rapport à 2006. Près de 77% des exploitations agricoles sont de forme familiale. Elles occupent 23% de la surface agricole du pays, génèrent 23% de la valeur de la production totale et utilisent 67% de la main d’œuvre agricole totale.

Les premiers organismes de certification du label « viande bovine neutre en carbone » ont été habilités par l’EMBRAPA

Ce label brésilien développé par l’EMBRAPA en partenariat avec l’entreprise Marfrig est basé sur un cahier des charges à la production. Une des obligations est la présence d’arbres dans le système qui est basé soit une intégration élevage-production forestière, soit une intégration élevage-production forestière-cultures.

Ouverture du marché chinois aux melons brésiliens

Cela a été officialisé par la signature du protocole d’accord sanitaire durant la réunion bilatérale tenue entre les deux chefs d’Etats en marge du Sommet des BRICS à Brasilia.

Un intérêt pour un accord commercial à terme entre le Brésil et la Chine

En marge du sommet des BRICS, le ministre de l’économie brésilien a évoqué son souhait de préparer des discussions avec la Chine en vue de la signature d’un accord commercial bilatéral. La conclusion d’un tel accord ne serait possible qu’après un long travail de préparation et ne pourrait se faire sans l’aval des pays membres du Mercosul, à moins que le Brésil ne décide de quitter l’organisation.

Le Brésil révise en hausse ses prévisions de production agricole pour 2020

La production de céréales et oléagineux devrait croître de 1,8% et atteindre un nouveau record selon la Compagnie nationale d'approvisionnement (Conab).

Présentation des résultats du projet « ABC Cerrado »

Ce projet vise à développer une agriculture à bas carbone dans le biome Cerrado (deuxième plus grand du Brésil après l’Amazonie). La ministre chargée de l’agriculture a profité de cette tribune pour réaffirmer au travers de ce projet affiché comme exemplaire, l’engagement environnemental de l’agriculture brésilienne et sa volonté de faire du brésil la plus grande puissance agricole mondiale. A ce jour le rapport technique du projet permettant de porter un regard plus objectif sur ses résultats n’est pas encore disponible. Il a été indiqué que le projet avait permis de réhabiliter 93 000 ha dégradés.

Mission de l’EMBRAPA en France – Agropolis – Airbus – Station F

Le président de l’EMBRAPA s’est déplacé en France mi-novembre avec l’objectif de :

  • développer des coopérations avec de nouveaux partenaires, en particulier Montpelier Université d’Excellence ;
  • préparer un hackathon en 2020 avec Airbus, focalisé sur l’agriculture digitale ;
  • visiter la station F à Paris (regroupant des starts up Agro et fonds d’investissements) et développer des liens avec le projet brésilien « ideas for milk » dont une réunion se tenait à Sao Paulo le 22 novembre.

Politique de l’alimentation

Renforcement des équipes brésiliennes d’inspection sanitaire

 

Les équipes de vétérinaires inspecteurs du ministère de l’agriculture brésilien qui avaient fait l’objet d’un droit à recrutement de 300 nouveaux inspecteurs en 2018 pourraient être renforcées de 100 agents supplémentaires d’ici la fin de l’année grâce à la publication de la Portaria 605 du 19 novembre 2019.

Lancement d’une démarche participative pour construire le premier calendrier 2020-2021 de réglementation sur les thématiques sanitaires

La démarche ouverte à la société civile a été lancée par le MAPA courant novembre. Le résultat des travaux sera soumis à consultation publique avant publication.

Refus de réouverture du marché américain aux viandes bovines brésiliennes

Suite aux engagements pris lors de la visite de J. Bolsonaro aux Etats-Unis, une inspection du Food and safety inspection service (FSIF) a été réalisée en juin au Brésil. Les autorités américaines ont annoncé que le marché fermé suite aux scandales sanitaires brésiliens ne serait pas encore rouvert. La ministre a rencontré le 20 novembre le secrétaire américain à l’agriculture qui a promis d’analyser d’ici à quelques semaines les nouvelles données fournies par le Brésil en réponse au rapport américain.

Premiers résultats de contamination en HAP des poissons du Nord-Est brésilien suite à la nappe de pétrole

Le MAPA a indiqué que les premiers résultats de contamination en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) obtenus sur des échantillons de poissons prélevés dans des établissements agréés du Nord-Est ont donné des résultats satisfaisants ne laissant pas à ce stade présager de risques pour la santé humaine.

Suspension judiciaire d’une liste de 63 nouveaux pesticides approuvés par les autorités brésiliennes

Un juge fédéral de Fortaleza a suspendu l’enregistrement de 63 pesticides suite à une action en justice portée par le député Célio Studart au motif de leur dangerosité et de l’interdiction de certains d’entre eux dans d’autres pays.

Nouveaux standards brésiliens pour les laits frais et pasteurisés

Les instructions normatives IN 58 et 59 parues ce mois-ci fixent de nouveaux standards de qualité pour le lait frais et pasteurisé et de transport et stockage des laits crus.

Report de la date limite de la consultation sur l’étiquetage des aliments

L’ANVISA a reporté au 9 décembre la date limite de réponse à la consultation 142/2019 concernant l’étiquetage des aliments.

Politique environnementale

Le gouvernement brésilien souhaite annoncer la mise en place de “son fonds brésilien” pour l’Amazonie lors de la COP 25

 

A la suite de la mise à l’arrêt du fonds Amazonie financé en majorité par l’Etat norvégien et l’Allemagne, le ministre des affaires extérieures brésilien a adressé récemment une lettre à la banque interaméricaine de développement pour l’inviter à avancer sur la mise en place du fonds brésilien pour l’Amazonie. L’objectif annoncé est de créer un fonds qui mobiliserait des crédits publics et privés pour développer des recherches en Amazonie, en particulier sur la thématique de la bioéconomie. Le gouvernement cherche à annoncer la création de ce fonds lors de la COP25, au moins dans les grandes lignes.

35% de la déforestation récente en Amazonie est pratiquée dans des zones non cadastrés

Selon les données de l’IPAM (ONG de recherches sur l’Amazonie), la déforestation constatée entre août 2018 et juillet 2019 en Amazonie est localisée dans des zones non cadastrées. Ce chiffre monte à 44% en ajoutant les zones protégées. L’IPAM conclut que ce phénomène relève d’une démarche d’appropriation des terres.

Lancement de l’application WebAmbiente pour aider les producteurs à restaurer les forêts

L’application en téléchargement gratuit a été développée par l’EMBRAPA. Elle apporte des conseils aux producteurs ruraux pour restaurer les forêts natives par un choix adapté d’espèces.

Le gouvernement étudie la possibilité d’exporter du bois brut issu des forêts natives

L’exportation du Brésil de bois tropicaux originaires de forêts natives est aujourd’hui interdite mais il existe des fraudes connues du gouvernement brésilien. Ce dernier est en train d’étudier les possibilités d’autoriser ces exportations dans une cadre qui n’a pas été présenté à ce stade. Cela nécessitera un aval du Congrès.

Entreprises

Club Agro

La coopérative brésilienne CCAB a pratiquement triplé de taille depuis l’investissement du français InVivo en 2017

 

CCAB représente à ce jour 21 coopératives brésiliennes regroupant 55 000 producteurs.  La recette brute s’élève à environ 220 millions d’€ et le profit à 12 millions d’€, soit 46% de plus qu’en 2018.

Marfrig diminue de 62% ses émissions de CO2 avec le développement du transport multimodal

Troisième société brésilienne sur le marché de la viande bovine, Marfrig a développé une solution de transport multimodal avec Brado. Le résultat affiché est une baisse du coût de transport d’environ 500 000€ et une réduction des émissions de CO2 de 62% sur un an.

Minerva signe une joint-venture avec le chinois Joey pour 14 M€

Il s’agit de la première joint-venture sino-brésilienne dans le secteur de la viande (51% des parts détenues par Minerva). L’objectif de la structure sera d’importer et distribuer la viande bovine brésilienne en Chine. Actuellement, Minerva exporte 720 M€ par an de viande bovine en Chine.

BRF investit dans la production de poulet en Arabie Saoudite

Premier exportateur de viande de poulet du Brésil, BRF a annoncé un investissement de 110 M€ pour développer une production de viande de volaille sur le sol saoudien. Cela vise à répondre à la demande de Riyad qui se plaignait du manque d’investissements brésiliens dans le secteur du poulet.

Lancement de la fintech brésilienne AmaBank avec un objectif de protection de l’Amazonie

Le projet a été lancé par l’’entreprise brésilienne de conservation des forêts (EBCF). Il vise à acquérir des forêts, développer des pôles de préservation, développer l’agriculture biologique et vendre des crédits carbone.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Auteurs : Franck FOURES et Julien BARRE

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