Après trois semaines de contestation des résultats du scrutin du 20 octobre, Evo Morales a annoncé sa démission le 10 novembre, après la publication d’un rapport préliminaire de l’OEA faisant état d’irrégularités dans le processus électoral et recommandant l’organisation d’un nouveau scrutin, ainsi que la perte de contrôle sur la Police, la démission de nombreux membres du Gouvernement et de la haute administration, et enfin la prise de position dimanche du Chef d’Etat-major des armées qui a suggéré à Evo Morales de démissionner. A ce jour, les heurts qui ont suivi le scrutin controversé du 20 octobre ont fait une dizaine de morts et des centaines de blessés. Le 12 novembre, M. Morales a rejoint le Mexique qui lui avait offert l’asile politique. Une réunion de l’OEA mardi à Washington a mis en évidence la division des Etats de la région, certains évoquant un coup d’Etat contre M. Morales (ses alliés vénézuélien et nicaraguayen, mais aussi le Mexique et le Président élu d’Argentine) tandis qu’une grande partie des pays membres ont salué l’issue de la crise et la démission du Chef de l’Etat bolivien, dans le sillage notamment des Etats-Unis et du Brésil. Mercredi 13 à La Paz, la 2e Vice-Présidente du Sénat Jeanine Añez, membre de l’ex-opposition, s'est d'abord proclamée Présidente du Sénat (malgré l’absence de quorum et des parlementaires du MAS) puis Présidente par intérim de Bolivie. Elle a rapidement été reconnue par les Etats-Unis, tandis que M. Morales dénonçait quant à lui une présidence illégitime. Les violences de rue se poursuivent dans le pays notamment à La Paz, avec une réponse tardive des forces de l’ordre (appui de l’armée à la police).