( les articles originaux en anglais sont disponibles en pièce jointe)

Agriculture et industries agroalimentaires indiennes :

Oignon :

A la mi-septembre, le prix des oignons était élevé et atteignait 0.65euros/kg. Cette hausse des prix était notamment due aux inondations qui ont endommagés les récoltes.

Evolution du prix des oignons à la consommation Inde

Le gouvernement a interdit l'exportation et imposé une limite de stock aux grossistes et aux détaillants pour contenir la hausse des prix. Les coopératives indiennes se sont engagées à vendre les oignons au prix plancher. Début octobre les prix commençaient à baisser.

Tomate :

Le prix des tomates est monté jusqu'à 1.02 euros le kilo à New Delhi en raison d'une rupture d'approvisionnement causée par de fortes pluies dans les principaux États producteurs, dont le Karnataka.

Production animale - Œufs :

Le secteur avicole indien, estimé à environ 3.8 milliards d’euros et une production d'environ 84 milliards d’œufs, croît rapidement, l’Inde sera bientôt second producteur après la Chine. Un Indien consomme environ 70 œufs par an. Le Conseil indien de la recherche médicale (ICMR) recommande une consommation d’au moins 180 œufs par personne par an.

Stocks pour assurer la sécurité alimentaire nationale :

Les données de la Corporation alimentaire de l’Inde (FCI) indiquent que les stocks de riz et de blé s'élèvent à plus de 71 Mt. C'est presque trois fois le stock minimum nécessaire pour gérer les régimes d'aide sociale, générant des difficultés de stockage. La FCI a dépensé 464 millions d’euros pour l'entreposage des céréales en 2017-18, puis 560 millions d’euros en 2018-19. Le coût est estimé à 667 millions d’euros pour 2019-2020.

Ravageurs :

La culture de coton du Maharashtra (2d état producteur indien) fait face à des attaques d'aleurodes. Le réchauffement climatique et l’utilisation de pesticides pyréthrinoÏdes synthétiques pour lutter contre les vers roses de la capsule ont favorisé la population d’aleurodes. Le seuil économique (ET) pourrait être atteint, mettant la récolte en péril.

 

Politiques et initiatives gouvernementales :

 

Rapport sur les politiques et plan d'action pour une agriculture sûre et durable :

Le nouveau rapport « Politiques et plan d'action pour une agriculture sûre et durable », a été établi par un Comité d'experts sur les politiques agricoles et les plans d'action pour une agriculture sûre et durable, constitué sous la direction du conseiller scientifique principal du gouvernement indien. Il met en avant comment les nouvelles technologies et innovations peuvent accélérer la croissance agricole.

Pour cela, plusieurs propositions sont faites :

La loi sur les semences devrait être révisée rapidement afin de permettre aux agriculteurs un meilleur accès aux innovations variétales. Propriété intellectuelle, OGM, prix sont des sujets qui doivent être tranchés.

Recherche agricole : doubler les financements publics du conseil indien de la recherche agricole (ICAR) ; la création d’«agri-clinics » qui fournirait des conseils et des services d'experts aux agriculteurs

Aides/investissements : Accroître les investissements en capital dans l'agriculture ; l'accès au crédit pour les agriculteurs et les jeunes entrepreneurs à faible taux d'intérêt (4 %) ; la création d'institutions financières ; la mise à disposition d'entrepôts sous garantie, de machines agricoles en location ; les subventions en agriculture doivent être rationalisées en tant qu'incitations aux bonnes pratiques agronomiques; les agriculteurs devraient être payés au prix minimum de soutien (MSP) égal à 1,5 fois le coût de production et que le prix minimum de soutien étendu à toutes les productions.

Commerce agricole : renforcer la capacité des agriculteurs à vendre directement leur production sans passer par les intermédiaires. Les plateformes en ligne (e-nam) devraient prendre plus d’ampleur.

 

Coopération internationale :

Considérant qu’il y a des asymétries et des déséquilibres dans les accords de l'OMC concernant le coton, conduisant à une distorsion des marchés mondiaux, l’Inde cherche à renforcer sa position au niveau international. Elle a alors mis en œuvre un programme d'assistance technique (TAP) pour le coton dans six pays africains, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, le Malawi, le Nigeria et l'Ouganda, de 2012 à 2018. Au cours de la deuxième phase, pendant 5 ans, le programme sera étendu à cinq autres pays, à savoir le Mali, le Ghana, le Togo, la Zambie et la Tanzanie. L’objectif est la formation et le renforcement des capacités des agriculteurs, des scientifiques, des représentants du gouvernement et de l'industrie, ainsi que la création d'infrastructures liées au coton.

 

Soutien agricole :                          

Le gouvernement propose une augmentation de 5 à 7 % du prix minimum de soutien (MSP) pour les cultures d’hiver (Rabi). Il y aura notamment une augmentation de 5,3 % du MSP pour la moutarde, en passant de 538 à 544 euros par tonnes, une augmentation de 5,9 % du  MSP pour l'orge, et de 4.6% pour le blé avec 264 euros la tonne, contre 236 euros l'année dernière.  L’augmentation du prix minimum de soutien le plus élevé est pour les lentilles, de 7,26 %, soit 614 euros par tonnes. L’augmentation significative pour la moutarde a pour objectif d'encourager les agriculteurs à passer du blé aux graines oléagineuses.

Le gouvernement prévoit de créer un fonds de 844 millions d’euros pour soutenir 10 000 organisations de producteurs agricoles (FPOs) à travers le pays au cours des cinq prochaines années. Ces FPOs aideront les agriculteurs à améliorer leurs revenus grâce à un meilleur accès aux marchés et à un meilleur pouvoir de négociation collective.

 

Environnement :

La FSSAI examinera sa réglementation en matière d'emballage pour mettre en avant des matériaux plus respectueux de l'environnement et remplacer le plastique à usage unique. Cependant, pour le moment, le gouvernement a décidé de retarder l'interdiction du plastique à usage unique en raison de son impact sur l'économie et l'emploi en général.

 

Commerce international et investissement étranger

Investissement étranger :

Les Emirats Arabes Unis annoncent vouloir investir jusqu'à 5 milliards de dollars dans des méga parcs alimentaires, des centres logistiques et d'entreposage, des centres de fruits et légumes dans diverses villes indiennes ainsi que 2 milliards de dollars dans des contrats agricoles, l'approvisionnement en produits agricoles et des infrastructures connexes. Cela créerait 200 000 emplois dans toute l'Inde. Le Groupe Emaar, société immobilière basée à Dubaï, coordonne avec le gouvernement indien cet investissement.

 Commerce international :

Café :

Les exportations de café devraient chuter pour la deuxième année consécutive en raison de la baisse de la production. En 2018, les exportations de café de l'Inde se sont élevées à 350 000 tonnes, en baisse par rapport au record de 378 000 tonnes enregistré en 2017. Les expéditions au cours du quatrième trimestre de 2018 se sont élevées à seulement 63 217 tonnes. L’Inde craint de perdre ses marchés en Europe, au profit du Vietnam.

Légumineuses :

Après avoir limité les importations de pois les mois précédents, les fortes pluies ayant retardé la culture, afin de freiner la hausse des prix intérieurs, le gouvernement souhaite importer largement. Cependant les prix du marché international élevés ralentissent les importations : Sur le quota de 400 000 tonnes de pois d’Angole, 136 000 tonnes ont déjà été importées. Les importations de haricots mungo (verts ou noirs) ont atteint près de 60 000 tonnes sur un quota de 150 000 tonnes. Pas d’augmentation du quota de pois jaunes.

Pommes de terre :

Le comité Codex Alimentarius sur les fruits et légumes frais a approuvé les normes pour les pommes de terre de conservation. Le projet avait été préparé par un groupe de travail présidé par l’Inde.  L'Inde a produit environ 53 millions de tonnes de pommes de terre en 2018-2019. Le pays exporte environ 350 000 tonnes de pommes de terre par an, pour un revenu de 44.4 à 50.7 millions d’euros.

 

Entreprises :

Syngenta, ouvre un centre de recherche agricole à Bhimadolu dans l’Andhra Pradesh. Le centre sera spécialisé dans le traitement des semences et fournira des solutions sur mesure aux agriculteurs.

Cargill a réalisé un investissement d'environ 80 millions de dollars en Inde, dont 20 Moi dans l’alimentation animale et 10 Moi dans l’aliment pour poissons. Cargill souhaite investir 160 millions de dollars de plus au cours des trois prochaines années. Cargill a enregistré une croissance à deux chiffres dans tous ses secteurs d'activité en Inde, notamment les huiles alimentaires, aliments pour animaux, amidon et édulcorants. Actuellement l’Inde ne représente que 1% des investissements de la compagnie.