Sommaire : 1. Inde – Energie : Clôture de l'étude relative à l’intégration des énergies renouvelables et la réduction des pertes du réseau du Madhya Pradesh sur financement FASEP / 2. Inde – Ferroviaire : 2e édition du Forum Permanent Ferroviaire Franco-Indien / 3. Inde – Ferroviaire : Signature d'un accord AFD – SNCF – IRSDC pour la rénovation des gares / 4. Inde – Eau : « Quelle ville indienne sera asséchée en premier ? » / 5. Bangladesh – Energie : Point sur l’énergie solaire

1. Inde – Energie : Clôture de l'étude relative à l’intégration des énergies renouvelables et la réduction des pertes du réseau du Madhya Pradesh sur financement FASEP

Le 5 juillet 2019, à Bhopal (Madhya Pradesh), s’est tenue la réunion de clôture de l’étude menée par EDF International Networks (EDF IN) sur l’intégration des énergies renouvelables, la réduction des pertes électriques techniques et non-techniques, et l’optimisation de l’utilisation du système SCADA (système de contrôle et d'acquisition de données) sur le réseau du Madhya Pradesh, géré par la discom MPPMCL (Madhya Pradesh Power Management Company Limited, compagnie publique de distribution d’électricité). Cette étude, financée par la direction générale du Trésor du ministère français de l’Économie et des Finances via le fonds FASEP (Fonds d’appui au secteur privé), avait démarré en mars 2018.

EDF IN y a notamment présenté des recommandations détaillées pour réduire les pertes d’électricité sur le réseau de l’Etat, qui pèsent actuellement fortement sur la performance du réseau électrique et le budget de la compagnie de distribution, ainsi que plusieurs modules démonstrateurs de formation à la gestion du réseau destinés aux équipes de MPPMCL et réalisés avec une start-up française spécialisée dans l’affichage numérique, GraphicStream.

L’Ambassadeur de France en Inde, M. Alexandre Ziegler, ainsi que le Ministre de l’Energie du Madhya Pradesh, M. Priyvrat Singh, et la Directrice Générale d’EDF IN, Mme Maryline Bassette, étaient présents pour la conclusion de cette étude. Les discussions entre MPPMCL, EDF et l’Agence Française de Développement (AFD) se poursuivent pour évaluer la possibilité d’un accompagnement par la France du Madhya Pradesh dans ses projets de modernisation du réseau.

 FASEP EDF IN

 2. Inde – Ferroviaire : 2e édition du Forum Permanent Ferroviaire Franco-Indien

Le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire français et le Ministère indien des Chemins de Fer ont signé lors de la visite présidentielle en Inde de mars 2018 une lettre d’intention créant un Forum Permanent Ferroviaire. Cette nouvelle instance d’échanges et de coopération se réunit une fois par an.

Après une première édition organisée en avril 2018 à New Delhi, la deuxième édition s’est déroulée à Paris en juin 2019. La délégation indienne était composée du Chairman du Railways Board indien, M. VK Yadav, ainsi que du Secrétaire du Railway Board, M. SK Mishra. M. SK Lohia, directeur de l’agence en charge du réaménagement des gares (Indian Railways Stations Development Corporation, IRSDC) participait également à l’évènement. L’efficacité opérationnelle, la gestion et l’amélioration des infrastructures, et le réaménagement des gares figuraient à l’ordre du jour de cette session.

 3. Inde – Ferroviaire : Signature d'un accord AFD – SNCF – IRSDC pour la rénovation des gares

L’Agence Française de Développement (AFD) a signé le 10 juin 2019 à l’occasion du déplacement en Inde du Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangère – M. Jean-Baptiste Lemoyne – un accord tripartite avec SNCF Gares & Connexions et l’agence indienne en charge du développement des gares ferroviaires (Indian Railway Stations Development Corporation, IRSDC) pour une mission d’accompagnement pour la modernisation de 2 ou 3 gares.

Ce projet financé par l’AFD via le FEXTE (Fonds d'expertise technique et d'échanges d'expériences) est mis en œuvre par Gares & Connexions et comprend deux composantes : la formation et le renforcement des capacités, et l’accompagnement à la structuration de projets. Pune (Mahārāshtra) et Bangalore (Karnataka) ont été identifiés à ce stade pour bénéficier du dispositif. La réunion de lancement s’est tenue le 11 juillet 2019 à New Delhi.

Les Indian Railways se sont engagés dans un programme massif de rénovation et modernisation des gares de son réseau ferroviaire, avec un objectif porté à près de 600 gares d’ici 2022. La France, via ce financement accordé par l’AFD, accompagne les autorités indiennes dans la réalisation de ce projet ambitieux et partage l’expertise de la filière ferroviaire française en matière de modernisation et de gestion des gares.

 

 MoU FEXTE

4. Inde – Eau : « Quelle ville indienne sera asséchée en premier ? »

« Quelle ville indienne sera asséchée en premier ? » Cette question est posée en titre d’un article par le journal économique indien LiveMint au mois d’août 2019. La sécheresse qui a frappé la ville de Chennai (Tamil Nadu), et ses six millions d’habitants, en juin 2019, a été particulièrement médiatisée, avec des appels des entreprises à leurs employés les enjoignant à ne pas venir au bureau, faute de pouvoir disposer d’assez d’eau pour les accueillir. Le 19 juin 2019, les autorités de la ville ont déclaré l’état de « jour 0 », c’est-à-dire jour où l’ensemble des réserves d’eaux souterraines de la ville ont été épuisées. Si les autorités ont pointé du doigt la mousson tardive et les faibles moussons des deux années précédentes qui contribuent à créer une situation d’épuisement quasi-total des ressources en eau disponibles dans certains territoires, l’urbanisation non maîtrisée, l'absence d’anticipation et de volonté politique de traiter le problème avec des mesures de long terme, ainsi que la mauvaise gestion des ressources en eau sont aussi des facteurs qui ont largement contribué à mener à cette crise.

La situation de la gestion de la ressource en eau est globalement très préoccupante en Inde. Le pays a franchi en moyenne le seuil de stress hydrique et s’approche du seuil de rareté. Les prélèvements dans les nappes phréatiques se sont en outre accélérés ces dernières années et dépassent souvent le rythme de rechargement, dans un contexte de hausse générale de la consommation. En réponse à l’urgence de la situation et pour inverser la tendance, le gouvernement indien a créé, suite aux élections générales, un Ministère dédié à la gestion de l’eau (Ministry of Jal Shakti¸ littéralement du « pouvoir de l’eau »), qui rassemble les anciens Ministères de l’Eau potable et de l’Assainissement d’une part, et des Ressources en eau, des voies fluviales et du rajeunissement du Gange d’autre part. Ce ministère, doté d’un budget renforcé, doit permettre la mise en œuvre d’une gestion plus efficace de la ressource à court terme.

 5. Bangladesh – Energie : Point sur l’énergie solaire

évolution capacité production

Evolution de la capacité de production d’électricité solaire (connectée ou non au réseau) au Bangladesh. Source : SREDA

La capacité installée de production solaire photovoltaïque atteint 340 MW au Bangladesh début 2019. Ce secteur connait depuis 2011 une croissance soutenue, avec une moyenne de +32 % par an sur la période 2011-2018. Le gouvernement s’était fixé en 2008 l’objectif ambitieux d’atteindre 10 % d’électricité issue de sources renouvelables en 2020, soit 2000 MW d’après les projections. Cet objectif semble difficilement atteignable alors que les perspectives dans les domaines éolien (capacité installée actuelle de 3 MW), bioénergétique (capacité installée actuelle de 1 MW) ou de nouvelle énergie hydraulique sont très limitées au Bangladesh. Par conséquent, la croissance des énergies renouvelables reposera nécessairement sur le développement de l'énergie solaire.

La production d’énergie solaire photovoltaïque s’appuie principalement sur les nombreuses infrastructures domestiques non raccordées au réseau (Solar Home System – SHS) : près de 5,5 millions en 2019 pour une capacité totale de 233 MW, soit près des trois quarts de la capacité installée. A ce jour, seules deux centrales photovoltaïques sont en activité (20 MW + 3 MW) mais de nombreux projets sont en cours de mise en œuvre (pour un total d’environ 250 MW, d’après la Sustainable & Renewable Energy Development Authority – SREDA). Enfin, le solde est constitué de plusieurs sources résiduelles, connectées ou non au réseau (toiture solaire, mini-grid solaire, pompes solaires pour l’irrigation notamment).

Ce secteur doit cependant faire face à plusieurs défis, dont le plus important est la disponibilité des terrains, ressource rare au Bangladesh. De plus, de nombreux projets sont annulés (1 projet) ou en cours d’annulation (3 projets) à cause du non-respect du calendrier par les porteurs de projets.

Le prix d’achat de l’électricité photovoltaïque reste à un niveau élevé par rapport à ses voisins mais est en forte baisse ces dernières années. Entre février 2016 et janvier 2017, le Power Development Board a signé des contrats pour vingt ans pour 0,17 $/kWh. Le protocole d’entente signé en décembre 2018 entre Joules Company Ltd et le gouvernement prévoit un achat à 0,105 $/kWh. A titre de comparaison, les tarifs de rachat accordés en Inde pour les dernières centrales solaires sont environ trois fois plus faibles, de l’ordre de 0,04 $/kWh.

Le gouvernement bangladais prévoit donc d’importer de l’énergie solaire depuis l’Inde, afin de profiter du décalage horaire et de l’ensoleillement plus important. En avril 2018, le ministère bangladais de l’énergie annonçait vouloir acheter à son voisin au moins 2000 MW de puissance photovoltaïque pour faire face à la demande croissante d'électricité.