E-commerce – Un marché représentant 18 Mds Tk (200 M€) en 2018, en pleine expansion

D’après la E-commerce Association of Bangladesh (e-CAB), le marché du commerce électronique s’est élevé à 18 Mds Tk (200 M€) en 2018. La société financière IDLC Finance Ltd évaluait les échanges business-to-consumer à 9 Mds Tk en 2017 et 5 Mds Tk en 2016.

Ce montant reste faible au regard du chiffre d’affaires global du marché de détail, représentant moins de 1% des transactions et au regard des 17 Mds$ du marché indien. Les bangladais achètent encore peu sur leurs smartphones, d’après une étude régionale de GSMA Intelligence. Celle-ci indique que seulement 6% des utilisateurs commandent mensuellement sur internet ; contre 12% au Pakistan, 28% en Inde et 65% en Chine. Le e-commerce souffre aussi du mauvais état des infrastructures dans le pays : il faut 4 à 5 jours (voire plus) pour livrer un produit jusque dans les zones rurales alors qu’il ne faut que 2 jours en Inde.

Le secteur connaît néanmoins une croissance importante : e-CAB estime que le chiffre d’affaires potentiel pour 2021 pourrait atteindre 70 Mds Tk (749 M€). Cette croissance est portée par une pénétration rapide d’internet dans le pays et une population jeune. Le nombre d’abonnements est passé de 30 millions en 2012 à 90 millions en 2018, tandis que la proportion de personnes entre 15 et 39 ans, plus susceptibles d’acheter sur internet, atteint 44%.

Ce contexte favorable a conduit certains investisseurs à s’intéresser au Bangladesh. En 2018, les sites de vente Sindabad.com (business-to-business) et kiksha.com, filiale du conglomérat Ananta Group, ont levé 5 M$ auprès de Aavishkaar Frontier Fund, fond d’investissement asiatique. Le constructeur de smartphones chinois Xiaomi a également annoncé en 2018 sa volonté d’ouvrir une plateforme de e-commerce au Bangladesh. Le géant Alibaba a racheté Daraz, un marketplace ouvert en 2014, très présent au Bangladesh et dans d’autres pays d’Asie du Sud. MoMagic, compagnie indienne, a pour sa part lancé en 2016 Pickaboo et enfin, IFC a investi dans Chaldal, un supermarché en ligne.

Afin de limiter l’arrivée d’acteurs étrangers, le gouvernement a publié la National Digital Commerce Policy le 31 janvier 2019. Celle-ci propose de limiter à 49% la part du capital des entreprises du e-commerce détenu par des investisseurs étrangers.