Les échanges de la Jordanie avec l’extérieur ont été marqués en 2018 par une diminution du déficit commercial (-4,2%), imputable à une hausse des exportations (+3,6%) et une baisse des importations (-1,4%).

1. Après une forte poussée en 2017, le déficit commercial recule de 4,2% en 2018

Tirées par la hausse des exportations nationales (+3,6%) et des réexportations (+2,6%), les exportations totales clôturent l’année 2018 en progrès de +3,5% et atteignent un montant de 7,8 mds USD proche du niveau de 2015.

Dans le même temps, les importations accusent en léger recul (-1,4%, soit 280 M USD) pour finalement atteindre 20,2 mds USD. Les tendances s’inversent donc positivement par rapport à l’année 2017 et mécaniquement, le taux de couverture s’améliore, passant de 36,6% en 2017 à 38,5%.

En conséquence, le déficit commercial s’est réduit de 4,2% entre 2017 et 2018, passant de 13  à 12,4 Mds USD.


2. L’Arabie Saoudite renoue avec son statut de premier fournisseur et les Etats-Unis confirment leur rang de premier débouché

Après avoir été reléguée pendant deux années consécutives au rang de deuxième fournisseur du Royaume, derrière la Chine, l’Arabie Saoudite retrouve sa première place en atteignant 3,4 mds $ d’exportations  (+22,4%). A elle seule, cette progression explique  la hausse de 10,8% des importations en provenance des pays arabes.

Malgré une stabilisation de ses exportations vers le Royaume (+0,04), la Chine, désormais 2ème fournisseur de la Jordanie, voit sa part de marché diminuer tout comme les Etats-Unis (-11,8%) et l’Union Européenne (-4%) dont les exportations s’élèvent respectivement à 1,8 md $ et 4,4 mds $.

Parmi les pays de l’Union Européenne, la France se classe au 3ème rang, derrière l’Allemagne, l’Italie mais devant l’Angleterre, l’Espagne et les Pays-Bas.

En ce qui concerne les exportations de la Jordanie, les Etats-Unis reste le premier débouché absorbant 1,2 md $ des exportations jordaniennes avec une part de marché en progression (26,3% en 2018 contre 24,7% en 2017). Cette position dominante s’explique essentiellement par les ventes de produits textiles.

Les pays arabes, débouché important pour la Jordanie, continuent à marquer le pas (-2,3%) et parmi eux, l’Arabie Saoudite, deuxième client du Royaume, accuse une forte baisse de -12,1% dans la continuité de 2017.

A contrario, l’Inde, troisième débouché grâce à ses achats de potasse et de phosphate,  enregistre une hausse de 26,4%, talonnant dorénavant de près l’Arabie Saoudite.

Au niveau européen, les exportations jordaniennes ont atteint 200,4 MUSD en 2018 (+14,3%). Quasi inexistantes, les exportations vers la France ont été de 13,7 MUSD, ce qui place la France à la septième place au sein de l’Union Européenne.

 

 3. Au plan sectoriel, les produits manufacturés et les exportations de matières premières enregistrent des résultats satisfaisants mais la facture énergétique continue de s’alourdir

Le secteur de l’habillement, premier poste traditionnel des exportations nationales (26% des exportations totales), continue sur sa lancée en enregistrant une hausse de 11,6% pour s’établir à 1,7 md $. Les exportations de produits pharmaceutiques, deuxième poste à l’export, se stabilisent (-0,1%) après avoir accusé une baisse de -4,4% en 2017. La recomposition des secteurs à l’exportation se manifeste à la troisième place puisque les exportations de potasse brute (+16,1%) y dépassent celles des fruits et légumes (-18,1%) avec des montants qui s’élèvent respectivement à 542 MUSD et 423 MUSD.

Pour la deuxième année consécutive, la facture énergétique de la Jordanie s’alourdit avec une augmentation de 20% des importations de pétrole brut. La répartition sectorielle des postes traditionnels à l’importation ne varient ensuite que très peu avec toutefois des baisses significatives pour « les machines et pièces détachées » (-22%) et « les automobiles, motos et pièces détachées » (-24,1%) et l’apparition de « l’industrie plastique » à la sixième place (+3,7%) au détriment « des céréales ».