Actualités du transport aérien Inde 15 – 31 mai 2019

Impact des tensions indo pakistanaises sur le trafic aérien :

Les autorités pakistanaises ont fermé leur espace aérien le 27 février.

Le 30 mai, un NOTAM (Notice to Air Men) annonce que l’espace aérien pakistanais le long de la frontière orientale avec l’Inde reste fermé jusqu’au 15 juin 5h du matin. On notera qu’à la mi-avril, les autorités pakistanaises avaient ré ouvert l’une de leurs 11 routes aériennes pour les vols vers/en provenance de l’Ouest, mais que seuls Air India et Turkish Airlines l’ont empruntée.

Une seule exception a été accordée pour le survol de l’appareil de la ministre des affaires étrangères indienne Sushma Swaraj qui se rendait à une réunion à Bishkek le 21 mai.

Cette interdiction engendre un manque à gagner de millions de roupies par jour pour la compagnie Pakistan International Airlines qui a suspendu ses opérations sur Bangkok et Kuala Lumpur, et des coûts supplémentaires pour les compagnies qui opèrent entre l’Europe et l’Extrême Orient, avec une durée de vol supérieure. On notera qu’à la mi-avril, les autorités pakistanaises avaient ré ouvert l’une de leurs 11 routes aériennes pour les vols vers/en provenance de l’Ouest, mais que seuls Air India et Turkish Airlines l’ont empruntée.

Air India qui avait commencé un service entre Delhi et New York en décembre 2018 l’a suspendu après que l’espace aérien pakistanais a été fermé le 27 février.

 

Coopération franco-indienne dans le domaine de l’aviation civile

Les discussions entre Eurocontrol et AAI, facilitées par la DGAC continuent et devraient aboutir à la signature d’un MoU.

La DGAC souhaite encourager AAI dans son souhait de mettre en œuvre une vision pan indienne des services de la navigation aérienne.

L’Indian Aviation Academy, le centre de formation de la DGCA, d’AAI et du BCAS, a manifesté son intérêt pour une coopération avec l’Ecole Nationale d’Aviation Civile pour mettre en place à Delhi des formations dans le domaine du management aéroportuaire.

 

Evénement :

Aarohi Pandit, une jeune pilote indienne de 23 ans originaire de Mumbai vient de faire la première traversée solo de l’Océan Atlantique à bord d’un petit avion léger baptisé Mahi, un monomoteur Sinus 912 de 400 kg produit par Pipistrel en Slovénie et immatriculé par la DGCA; cette traversée fait partie du tour du monde d’une année qu’elle a entrepris avec son amie Keithair Misquitta. Les deux pilotes devraient revenir en Inde d’ici la fin juillet 2019 après avoir accompli 37 000 km.

Le Premier Ministre s’est vu confirmer sans ses fonctions pour 5 ans de plus le 23 mai.

Le 31 mai, le Premier Ministre a annoncé la composition de son gouvernement.

Il n’y a plus de Union Minister for Civil Aviation, mais un Minister of State (independent charge) for Civil Aviation, qui est aussi Minister of State of the Ministry of Housing and Urban Affairs et Ministry of State in the Ministry of Commerce and Industry en la personne de M. Hardeep Singh Puri.

CAPA estime que le gouvernement doit revoir sa politique publique en matière de transport aérien, notamment le plan UDAN, l’assistance en escale, le MRO, l’inclusion du kérosène dans la GST et les accords bilatéraux de services aériens. Toujours selon cette même source, il est urgent d’introduire des mesures ayant trait à la faillite des compagnies aériennes et de réformer la DGCA pour en faire une instance de régulation réellement indépendante et qui s’auto finance.

 

DGCA :

La DGCA a publié un appel à manifestation d’intérêt pour que des consortia d’experts expérimentent des opérations d’utilisation de drones au-delà d’une distance de visibilité (beyong visual line of sight) et proposent une validation de ce concept  pour des opérations de drones en toute sécurité.

Cet appel à manifestation d’intérêt inclut également l’UTM pour des drones, des services de cartographie 3D complémentaires, des données météorologiques, de surveillance et de télémétrie pour les aéronefs et les drones.

La DGCA entend proposer une version 2.0 de son actuel règlement drones une fois les résultats de ces études pris en compte, pour permettre le développement de l’usage des drones qui représente un potentiel économique et social indéniable pour l’Inde, l’un des 5 pays choisis par Uber Elevate, qui promeut les drones de transport de passagers, un concept cher au Ministère de l’Aviation civile indien qui a rencontré le PDG d’Uber Elevate, Dara Khosrowshahi.

 

AAI :

AAI s’apprête à publier un appel d’offres pour la fourniture de systèmes automatisés de navigation aérienne pour Mumbai, Hyderabad et Bangalore.

Compagnies aériennes :

La recomposition du paysage des compagnies aériennes indiennes se poursuit. Pour la première fois en 6 ans, le mois d’Avril a vu le taux de croissance fléchir à 11,29%.

Le coût des billets a fortement progressé (de 30 à 40% par rapport aux prix de septembre 2018), du fait de la capacité totale réduite de 14% depuis la suspension des opérations de Jet Airways.

Or, le marché indien étant très sensible aux prix, la croissance du nombre de passagers faiblit, ce qui, couplé à des coûts de fonctionnement élevés, ne plaide pas pour un climat favorable aux compagnies aériennes.

Le Ministry of Civil Aviation, pour endiguer la spectaculaire hausse de prix des billets liés à une capacité réduite, a réuni l’ensemble des compagnies indiennes pour redistribuer, de façon temporaire, les 750 créneaux domestiques de Jet Airways. Les droits sont normalement distribués en priorité à Air India, puis aux autres compagnies selon la proportion de vols domestiques assurés, privilégiant de ce fait IndiGo au détriment des autres compagnies indiennes qui se sont plaintes auprès du MoCA.

IndiGo affiche désormais 50% de parts de marché, suivie par Air India 14% et Spice Jet 13,1%.

Sur les 595 avions en Inde en mai 2019, IndiGo en opère 230, Air India 128 et SpiceJet 100. GoAir, 49, Air India Express 25, Vistara 22 et Air Asia India 21, tandis qu’Alliance Air, la filiale régionale d’Air India, possède 20 ATR.

Depuis un mois, une trentaine d’opérations aériennes des compagnies Air India, IndiGo et Spice Jet à destination d’Hyderabad ont été autorisées avec des réserves moindres de kérosène. On estime qu’IndiGo pourrait économiser ainsi 2 100 tonnes de kérosène et réduire ses émissions de carbone de 6 615 tonnes par an si l’initiative se poursuivait. Toutefois, des experts en sécurité aérienne rappellent  que seuls des pilotes expérimentés peuvent être autorisés à voler avec moins de kérosène, dans des conditions météorologiques favorables et à condition que l’aéroport de destination dispose de deux pistes indépendantes.

 

  • Air India :

Toujours en proie à de grosses difficultés financières (endettée à hauteur de 50 000 crore roupies), Air India voudrait céder le prestigieux bâtiment où elle a son siège social de Mumbai. Deux offres émanant d’acteurs publics ont été faites, mais les sommes proposées sont de 200 crore roupies inférieures à ce qu’Air India en demande.

Ashwani Lohani, le PDG d’Air India, a demandé à ses managers de faire en sorte que le nombre de plaintes pour harcèlement (sexuel et moral) baisse sérieusement. Il a notamment vertement censuré un pilote qui se moquait d’une collègue PNC chauve, alors que celle-ci a subi une chimiothérapie…

Les résultats des élections connus, le gouvernement a demandé au cabinet Ernst and Young de finaliser les comptes d’Air India avant la fin juin, de façon à pouvoir lancer un nouvel appel à manifestation d’intérêt pour la privatisation d’Air India et de trois de ses filiales très rapidement. Les opérations internationales d’Air India pourraient intéresser de potentiels investisseurs maintenant que Jet Airways a suspendu ses opérations. Le marché vers l’Europe (5 millions de passagers par an), autrefois dominé par Jet Airways, pourrait être repris par Air India, qui sur ce segment est loin devant IndiGo et Vistara, dont on sait qu’elles ont des ambitions sur l’Europe. Même si la compagnie Jet Airways reprenait ses activités, il lui faudrait au moins 3 ans pour rebâtir sa flotte.

L’appel à manifestation d’intérêts pourrait être publié dès le mois prochain, le gouvernement indien espérant retirer 1 milliard de USD de la vente.

 

  • Jet Airways :

Après la démission de son PDG, son Secrétaire Général, son Chef des Services Financiers, et de deux directeurs du Conseil d’Administration, le sort de Jet Airways n’est toujours pas scellé. Si l’appel d’offres lancé par la SBI n’a vu qu’une offre de la part de Etihad, comportant des conditions très restrictives (Etihad dit ne pas vouloir investir plus de 1 700 crore roupies, et ne pas voir ses parts de 24% augmenter),  la SBI est toujours à la recherche d’un nouvel investisseur.

Elle  s’est rapprochée de personnes physiques ou morales non sollicitées mais ayant néanmoins fait une offre, comme par exemple Jason Unsworth, un ancien agent de service aux passagers britannique, Sankaran Raghunathan, un professeur qui vit en Floride, Sanjay Viswanathan, l’ancien PDG d’une entreprise numérique de Bangalore reconverti dans la finance au Royaume-Uni et Ajay Harinath Singh, un membre d’une famille politique indienne influente d’Uttar Pradesh.

Le groupe Hinduja a également manifesté son intérêt et souhaite discuter avec la SBI. Hinduja, qui emploierait 150 000 personnes, selon le site web, a des intérêts très variés allant de l’automobile à la santé, en passant par le secteur énergétique et l’immobilier.

A la suite d’un appel des autorités d’immigration aux contrôleurs aériens, le Boeing 777 EK-507 d’Emirates, à bord duquel Naresh Goyal et sa femme Anita avaient pris place à destination de Dubaï le 25 mai, a fait demi-tour et M. et Mme Goyal ont été débarqués. Personne ne sait exactement ce qu’il s’est passé, puisque les passeports des époux avaient été tamponnés lors de leur passage devant les autorités d’immigration à l’aéroport de Mumbai.

Emirates n’a pas fait de commentaire, or celui où elle annonce « coopérer avec les autorités de l’ensemble des pays où elle opère ».

Depuis le départ intempestif de Vijay Mallaya, patron de feu Kingfischer airlines le 2 mars 2016, une circulaire du SFIO (Serious Frauds Investigation Office), sous l’autorité du MCA (Ministry of Corporate Affairs) de novembre 2018 donnerait désormais pouvoir aux banques publiques pour empêcher que des fraudeurs puissent quitter le pays et il semblerait que le SFIO et le ED aient ouvert une enquête sur Jet Airways…

  • Spice Jet :

Spice Jet est la seconde compagnie indienne à bas coût (après GoAir) à proposer un service Business Class dans ses Boeing 737 nouvellement acquis.

Spice Jet opère désormais 16 des Boeing 737 de la flotte de Jet Airways et a fait la demande de reprise de 34 appareils supplémentaires. Elle vient de recevoir son 100ème appareil.

Spice Jet annonce 20 routes domestiques supplémentaires, opère 569 vols par jour (53 domestiques et 9 internationaux) et sa flotte est de 100 appareils, essentiellement Boeing 737 (68) et Bombardier Q-400 (30) et de 2 B737 cargo.

 

  • IndiGo :

Rakesh Gangwal et Rahul Bhatia, détenant chacun environ 37% des parts dans la compagnie IndiGo, ont engagé des avocats pour régler les différends qui les opposent dans leur vision du devenir de la compagnie. Si Bhatia est reconnu pour son sens commercial et son excellente compréhension de l’environnement réglementaire indien, Gangwal est réputé pour l’efficacité des opérations aériennes.

Cette divergence de points de vue intervient au moment où la compagnie, qui détient désormais quasiment 50% des parts du marché domestique, doit faire des choix stratégiques pour son avenir. Un exemple pour illustrer le propos : Gangwal est résolument intéressé par des accords de partage de code avec des compagnies étrangères alors que Bhatia se dit prêt à investir dans des avions à large fuselage pour l’aventure internationale.

IndiGo, qui continue sa politique d’expansion agressive, détient près de 50% des parts de marché.

 

Elle a été récompensée 5 fois lors du Pinnacle Awards 2019 de BIAL (Bangalore International Airport Ltd) dans les catégories : Compagnie dont le réseau croît le plus rapidement, Compagnie domestique la plus appréciée de ses clients, Meilleure compagnie cargo domestique, Meilleure compagnie à bas coût, Compagnie à bas coût internationale la plus appréciée de ses clients.

 

  • Vistara :

Vistara, qui a obtenu de la DGCA l’autorisation de commencer des opérations aériennes à l’international et qui s’était donnée comme objectif de desservir Colombo en mai, cherche une nouvelle destination au Sri Lanka après l’attaque terroriste du 21 avril.

On notera que l’Inde a une politique « Open Skies » (pas de restriction sur les droits de trafic) avec le Sri Lanka.

Vistara avait proposé au MoCA l’an dernier de desservir également les Maldives depuis Delhi, et la Thaïlande depuis Delhi et Kolkata.

Vinod Kannan, du groupe Singapore Airlines, rejoint Vistara en juin comme Chef des activités commerciales.

 

  • Air Asia India :

Selon son Chef des opérations Sanjay Kumar, la compagnie entend s’associer avec plus de 200 compagnies dans les prochains mois, proposer un programme de fidélisation et un nouveau menu à bord pour améliorer l’expérience de ses passagers avant de se lancer à l’international d’ici la fin de l’année.

Air Asia India opère 164 vols quotidiens, sur 19 destinations et transporte plus de 25 000 passagers.

Elle vient d’acquérir son 21ème appareil et entend donc commencer ses opérations internationales (Asie du sud-est, dont Malaisie et Thaïlande, puis Sri Lanka, Bangladesh, Népal et enfin, Japon, Moyen-Orient et les républiques indépendantes) en septembre-octobre, dès qu’elle aura reçu les autorisations nécessaires de la DGCA.

Après avoir un temps imaginé louer les B737 cloués au sol de Jet Airways, finalement Air Asia India reste sur un type unique d’appareil, plus conforme au business model des compagnies à bas coûts.

Elle espère doubler sa flotte actuelle dans les 18 mois à venir.

La compagnie vient d’être condamnée à payer 1,5 lakh roupies à un passager qui voyageait entre Amritsar et Kuala Lumpur au motif qu’elle lui a servi un plateau repas non végétarien et harcelé sa famille.

  • Autres compagnies :

British Airways va introduire son tout nouvel A350 sur les routes indiennes, en desservant prochainement Bangalore, dans sa configuration « Club suite ».

La compagnie Buddha Air commence ses opérations entre Kolkata et Kathmandou avec un ATR 72 trois fois par semaine.

Les compagnies américaines ont reçu un avis de la FAA les intimant d’être extrêmement vigilantes lors du survol des eaux territoriales des pays du Golfe et du Golfe d’Oman du fait des fortes tensions entre Téhéran et Washington.

 

Hélicoptères :

Le gouvernement a décidé de rendre les documents de l’appel d’offres pour la privatisation de la compagnie nationale Pawan Hans pour les rendre plus attractifs dans la mesure où aucune offre sérieuse n’a été faite à la date du 6 mars, date limite de remise des offres.

Le gouvernement entendait récupérer de la privatisation de Pawan Hans 90 000 crore roupies pendant l’exercice budgétaire courant.

Aéroports :

AAI se propose d’installer des panneaux solaires près de la piste principale de l’aéroport de Chennai, dans le cadre de l’initiative « Go Green ».

A l’aéroport de Bagdogra, AAI veut mettre en place plus de comptoirs d’enregistrement et de tapis roulants pour les bagages pour essayer de gérer un nombre croissant de passagers, en l’absence de terrains pour construire un nouveau terminal.

GVK Airport Holdings a indiqué au Tribunal de New Delhi qu’elle souhaitait se porter acquéreur de la part de l’entreprise sud-africaine Bidwest dans MIAL, le consortium qui gère l’aéroport de Mumbai, ce qui porterait ses parts à 74% du capital.

KIA, l’aéroport de Bangalore, se prépare pour la mise en œuvre du kiosque Digi Yatra au 3ème trimestre 2019 : entrée dans le terminal, inspection filtrage et embarquement grâce à des e gates. La première phase ne concernera que les passagers domestiques, et ce sont les passagers de Vistara qui seront les premiers) bénéficier de ce système électronique.

La phase de test du TaxiBot (400 essais réussis en présence des autorités d’aviation civile, et des différentes compagnies aériennes en 8 mois) va désormais laisser la place à des activités à plus grande échelle, permettant de réduire environ 213 litres de kérosène par vol pour les compagnies qui utiliseront ce tracteur semi robotique piloté par le pilote de l’avion du point de stationnement au seuil de la piste, moteur d’avion éteint.  

L’appel d’offres pour le futur aéroport de Jewar, l’aéroport de délestage de Delhi, pourrait être publié dès le mois prochain.

Sécurité / Incidents:

Une partie du décor rupestre de l’aéroport de Lucknow s’est effondrée le 17 mai, ne faisant heureusement pas de victimes.

En l’espace de 36 heures, deux erreurs de pilotage à l’aéroport de Kolkata interpellent sur la sécurité :

Un Boeing 737-800 de Spice Jet qui venait juste d’atterrir a fait une sortie par la voie de circulation R au lieu de C ; deux jours après, Un Bombardier Dash 8 Q400 de Spice Jet qui s’apprétait à décoller pour Silchar s’est retrouve au-delà du seuil de la voie de circulation B au moment où un A319 d’Air India attendait au bord de la piste pour décoller également pour Silchar.

Des responsables de l’aéroport ont vivement suggéré plus d’interactions entre les pilotes et les contrôleurs…

Sureté/Douanes :

La direction générale de l’intelligence économique (DRI) d’Ahmedabad a mis à jour un racket de drones impliquant des trafiquants du Pakistan, de Chine, du Myanmar et d’Inde qui importaient des drones depuis la frontière du Nord Est. Ce trafic a commencé en 2017 et on estime que des milliers de drones sont arrivés en Inde par cette filière pour un montant supérieur à 10 crore roupies et représentant une évasion fiscale de 3 crore roupies.

A Bangalore, la DRI a également arrêté un passager indien de 55 ans en provenance de Bangkok avec des biscuits en or pour un montant de 75 lakhs roupies.

Les Etats-Unis ont ordonné la suspension des droits d’auto assistance en escale pour les transporteurs indiens aux US, en représailles contre le refus de réciprocité des Indiens vis-à-vis des transporteurs américains. Pour essayer de désenvenimer la situation, l’Inde a demandé aux USA de ne pas mettre en application cette ordonnance, affirmant qu’elle était prête à autoriser l’auto assistance en escale pour les transporteurs américains en Inde sous la supervision d’agences indiennes, pour autant que les frais de supervision soient réglés par les Etats-Unis. Wilbur Ross et Suresh Prabhu auraient abordé ce problème lors de leur entrevue.

L’aéroport de Kolkata a été en alerte maximale le 26 mai, après un appel téléphonique de menace à propos du vol I5-588 Bagdora - Kolkata reçu dans les bureaux de la compagnie Air Asia à Bangalore. L’avion a atterri en priorité à son arrivée et les 179 passagers et les 8 membres d’équipage ont débarqué sains et saufs.

La police de Mumbai a arrêté un gang de trois personnes dont un chauffeur de taxi pour le vol de 2 000 roupies sur un passager, cadre bancaire, qui rentrait chez lui à Andheri le 25 mai.

La douane a saisi 96,41 grammes d’or sur un passager d’un vol Air India Express Sharjah - Surat à l’aéroport de destination le 28 mai. C’est le deuxième incident en l’espace d’une semaine, un autre passager d’un autre vol Air India Express ayant été appréhendé avec 200 grammes d’or à Salabatpura.

Pendant le week-end du 25-26 mai, les douaniers ont saisi à l’aéroport de Chennai 50 de l’or de contrebande pour une valeur de 50 lakhs roupies.

Le vol de 50 kg de produits chimiques qui a eu lieu en mai 2017 à l’aéroport cargo de Chennai vient d’être élucidé ; il s’agissait de substances entrant dans la composition de l’ecstasy. Cinq suspects, qui travaillaient à l’époque comme manutentionnaires sur l’aéroport ont été appréhendés alors qu’ils cherchaient à s’approvisionner de nouveau auprès d’une entreprise de produits chimiques. Ils sont passés aux aveux pendant l’interrogatoire.

A l’aéroport de Delhi, un ressortissant vénézuélien a été arrêté le 27 mai avec 65 capsules de cocaïne dans l’estomac.

 

Chez les voisins :

Aviation civile – Le marché bangladais, qui a doublé en seulement sept ans, reste difficile pour les compagnies internationales et locales

La compagnie singapourienne Scoot a récemment annoncé opérer son dernier vol depuis Dhaka le 29 avril 2019. La desserte du Bangladesh est un marché difficile pour les compagnies aériennes étrangères et de nombreux acteurs, notamment de British Airways et KLM, ont renoncé à desservir l’aéroport de Dhaka. En 2018, Fly Dubai et Etihad Airways ont également pris la décision d’y cesser leurs activités. Les compagnies aériennes font face à de nombreux problèmes : un prix du kérosène important, des frais de prise en charge au sol exorbitant (3000$ par avion, au lieu d’environ 600$ à Bangkok) et une mauvaise organisation des services sur place (sécurité, manque de passerelle aéroportuaire, etc.).

Ces problèmes touchent aussi les compagnies locales : quatre sociétés se partagent le marché des vols intérieurs, desservant 8 aéroports locaux. Biman Airlines, la compagnie nationale opérant depuis 1972 a été rejointe dans les années 2010 par Regent Airways (2010), Novoair (2013) puis US-Bangla Airlines (2014).  Faisant face à des problèmes financiers depuis près de deux ans, Regent Airways a annoncé cette semaine la réduction de sa flotte de Boeing 737 de 6 appareils à 4. La compagnie doit notamment 1,9 Mds Tk (20 M€) aux autorités locales, pour des charges impayées. Les compagnies souffrent notamment d’un marché intérieur très concurrentiel qui tire les prix vers le bas et pousse les acteurs à s’internationaliser en desservant l’Asie du Sud et le Moyen-Orient. Dans ce contexte, US-Bangla Airlines a réceptionné fin mars 2019 un ATR 72-600 neuf afin d’agrandir sa flotte. La livraison de 3 ATR supplémentaires est également prévue.

Regent Airways est détenu à 100% par le conglomérat bangladais Habib Group (http://habibgroupbd.com/). Novoair est une filiale du groupe Tusuka, principalement implanté dans le secteur textile (https://www.tusuka.com/). Enfin, US-Bangla Airlines est une filiale de US-Bangla Group (https://us-bangla.com/) dont les activités se tournent principalement vers l’immobilier.

Malgré ces obstacles, le trafic international a doublé en 7 ans, passant de 5,56 M de passagers en 2010 à 11 M de passagers en 2017. Ce trafic est notamment absorbé par l’aéroport international Hazrat Shahjalal de Dhaka, qui a accueilli 7,5 M de passagers en 2017. Les experts s’attendent à ce qu’il accueille environ 12 millions de passagers d'ici 2022 et jusqu'à 22 millions d'ici 2035. L’aéroport a actuellement une capacité d’accueil annuelle de 8 millions de passagers et de 200 000 tonnes de marchandises. Un projet d’expansion en cours est prévu pour 2022 (ouverture d’un 3ème terminal dont le marché est en cours d’attribution) et portera la capacité à 20 millions de passagers et 500 000 tonnes.

 

Pakistan –Progression du trafic aérien de passagers

Si le marché aérien pakistanais demeure restreint, avec 22,6 M de passagers en 2017/18 pour une population totale estimée à 220 M d’habitants, le rythme de croissance annuel moyen des passagers internationaux et des vols intérieurs s’établit respectivement à 4,3 % et 1,9 % sur la période 2006/07 – 2017/18. Ce mode de transport est amené à croître fortement avec le développement de la classe moyenne et du tourisme, d’autant plus que les réseaux routiers et ferroviaires sont souvent vétustes et dangereux. Les vols internationaux ont ainsi concerné 15,2 M de passagers en 2017/18 (+7% en un an) et les vols intérieurs 7,3 M de personnes (+0,4 %). Quatre compagnies aériennes locales opéraient au Pakistan en 2017/18. La principale, en termes de trafic de passagers est la compagnie publique Pakistan International Airlines (61 % du transport de passagers intérieurs), suivie par Serene Air (18 %), Shaheen Air (13 %) et Airblue (8%). L’arrivée d’autres acteurs sur le marché intérieur est également attendue prochainement (Sial Air, Air Indus, etc.). Vingt-deux compagnies internationales assurent des vols à partir du Pakistan, dont dix compagnies du Golfe (10 M de pakistanais y sont expatriés) et deux chinoises. Si les compagnies européennes étaient absentes en 2017/18, British Airways a annoncé la reprise de ses vols vers Lahore à partir de juin 2019. Le Pakistan possède un réseau de 31 aéroports, dont 12 ont une vocation internationale. Les principaux en termes de flux de passagers sont les aéroports de Karachi (7,3 M), Islamabad (5,1 M), Lahore (5 M), Peshawar (1,6 M), Multan (1,3 M) et Sialkot (0,8 M). Ces six aéroports ont assuré 93,5 % du trafic de passagers et 99,7 % du fret aérien en 2017/2018. Dans le cadre du corridor sino-pakistanais, la construction d’un nouvel aéroport international à Gwadar pourrait débuter prochainement.