Transferts des migrants – Mise en place d’une incitation financière de 3% pour l’utilisation des canaux officiels

Face à l’érosion des transferts via les canaux officiels et au coût important des transferts, le gouvernement a annoncé qu’il devrait mettre en place une incitation monétaire de 3%. En d’autres termes, si un migrant transfère 100 Tk en utilisant un canal officiel, son bénéficiaire recevra 103 Tk. 30 Mds Tk (320 M€) devraient être alloués pour ce programme dans le prochain projet de budget 2019-2020 qui sera présenté en juin.

Les migrants doivent subir des coûts importants pour transférer leur argent jusqu’au Bangladesh. La cible c de l’Objectif de Développement Durable n°10 vise à faire baisser, d’ici à 2030, les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants  au-dessous de 3% et à éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 pour cent. Dans son rapport Monitoring and Evaluation Framework of SDGs de mars 2018, le Bangladesh indique que les coûts étaient en moyenne de 7,5% en 2015. Le pays espère les ramener à 5% en 2020 et à moins de 3% en 2030.

 Les transferts par des voies informelles telles que les "hundi" (transferts en espèces par via des intermédiaires) et les transferts en nature (envoi de biens de consommation) semblent représenter une part non négligeable des transferts totaux à destination du Bangladesh. Une étude de l’OIT, publiée en 2014 (http://ilo.org/dhaka/Whatwedo/Publications/WCMS_306403/lang--en/index.htm), estime qu'environ 60% des envois de fonds seulement sont effectués par les voies officielles. D’après une experte de l'agence de coopération internationale de la Confédération suisse DDC , qui a financé l’étude de l’OIT, ce chiffre a vraisemblablement diminué depuis 2014, notamment grâce aux services bancaires mobiles, qui rendent plus faciles les transferts non officiels. Afin de lutter contre ce phénomène, le gouvernement avait d’ores et déjà mis en place un certain nombre de mesures telles que la facilitation des procédures, l’accroissement du nombre de banques, l’utilisation d’incitations fiscales (exonération fiscale sur les transferts) ou des actions de sensibilisation (Prevention of Money Laundering Act, 2012).

 Cette mesure intervient dans un contexte d’érosion des transferts via les canaux officiels. D’après les données de la banque centrale bangladaise, les transferts monétaires stagnent en part relative depuis l’année fiscale 2012-2013 (FY2012), même si en flux, les valeurs augmentent depuis 2017.

Depuis FY2012, la croissance des transferts des migrants est moins forte que celle du PIB et entre FY2012 et FY2017, les transferts en pourcentage du PIB sont tombés de 10,6% du PIB à seulement 5,4%.