La cinquième session du COMEFA s’est tenue à Paris le 28 octobre dernier. Elle a été coprésidée par Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et leurs homologues algériens, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires Etrangères, et Youcef Yousfi, ministre de l’Industrie et des Mines.

A cette occasion, une déclaration d’intention a été signée entre les deux parties portant sur la création d’un fonds d’investissement algéro-français. Pour rappel, cette initiative a été proposée par le président français, Emmanuel Macron, lors de son déplacement dans la capitale algérienne le 6 décembre 2017. L’objectif du fonds est de dynamiser les investissements algériens en France ainsi que les investissements français en Algérie. Il serait financé à part égal entre la France et l’Algérie et aurait pour objectif de participer au financement de partenariats entre PME françaises et algériennes.

Au lendemain du COMEFA, un déjeuner a été organisé par le Président du conseil des chefs d’entreprises France-Algérie au sein du Medef international, Jean-Louis Chaussade, avec la présence du ministre Yousfi et de plus d’une trentaine d’entreprises françaises. Les échanges ont porté sur l’environnement des affaires algérien et les projets à venir.

D’après les Douanes françaises, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à 8,4 Mds EUR en 2017 (5 Mds EUR d’exportations françaises en Algérie et 3,4 Mds EUR d’importations françaises en provenance de l’Algérie), faisant de la France le 2ème partenaire commercial de l’Algérie derrière la Chine. Toutefois, selon les Douanes algériennes, la part de marché de la France a connu une érosion constante depuis le début du siècle, de 24% en 2000 à 9,4% en 2017. Les principaux concurrents ont vu leurs exportations vers l’Algérie augmenter plus rapidement, à l’image de la Chine qui a multiplié ses exportations vers l’Algérie par 38 entre 2000 et 2017, ou encore  de l’Italie et l’Espagne (par 6), tandis que celles de la France ont été multipliées par 2,5 sur la même période.  

La France a investi à hauteur de 170 MEUR nets en 2017, un niveau presque trois fois supérieur à celui de l’année précédente (61MEUR). Le stock d’IDE s’établissait ainsi à 2,5 Mds EUR fin 2017. Le secteur des services (majoritairement financiers) absorbe près de 50% du stock d’IDE français en Algérie, suivi du secteur automobile (12%) et des industries alimentaires (9%). Près de 7000 entreprises françaises traitent avec l’Algérie, dont plus de 400 sont présentes sur le territoire algérien. Plusieurs projets en cours pourraient contribuer au renforcement des échanges entre les deux pays et à l’augmentation des investissements étrangers en Algérie.

 

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