Agriculture

En 2017, le gouvernement a encouragé les importations de riz en baissant fortement les droits de douanes pour faire face à la pénurie causée par d’importantes inondations, qui ont gravement affecté les récoltes. Entre l’année fiscale juillet 2016-juin 2017 et l’année 2017-2018, les importations de riz ont bondi de 75 000T à 3 562 000T, bousculant l’équilibre du marché et conduisant à une chute du prix d’achat au producteur. En réaction, le gouvernement est revenu sur la baisse des tarifs douaniers et en a augmenté le taux de 2 à 28% dans le nouveau budget adopté en juin 2018 (25% de « Customs Duty » et 3% de « Regulatory Duty »). Malgré cette décision, les importations sont restées à un niveau soutenu : elles devraient atteindre 600 000T entre mai 2018 et avril 2019 (soit 8 fois plus qu’avant la baisse du taux), et 350 000T seraient en attente d’importation (la pénurie de devises ayant eu pour effet de retarder l’ouverture de lettres de crédit).

En parallèle, le Bangladesh a connu une très bonne récolte cette année, tirant les prix d’achat vers le bas. Actuellement, le prix de gros s’élève entre 11 et 12,5 Tk/kg alors que les agriculteurs estiment que les coûts de production se montent à près de 25 Tk/kg. Cette vente à perte a engendré un mécontentement important dans les zones rurales, où de nombreuses manifestations ont été observées ces dernières semaines. L’opposition demande au gouvernement d’acheter directement auprès des agriculteurs à un prix fixe de 26,25 Tk/kg.

Dans ce contexte, les autorités ont décidé d’augmenter le taux de « Regulatory Duty » de 3% à 25%, faisant passer les droits de douanes sur les importations de riz à 55%. Il pourrait également prendre de nouvelles mesures fiscales et monétaires afin d’encourager les exportations. En mai 2008, le Bangladesh avait pris la décision d’interdire les exportations pour certaines variétés ; elle a été étendue à l’ensemble des variétés un an après. Depuis, le pays exporte seulement 4 000 T de riz par an, dans le cadre d’accords entre gouvernements (Inde notamment).

Le riz est la culture dominante dans le pays, où le secteur de la culture maraîchère et horticole représente 7,5% du PIB. D’après le ministère de l’agriculture, les plantations de riz représentaient près de 75% de la surface agricole utilisée au Bangladesh (Yearbook of Agricultural Statistics, 2017).

Source : Grain and Feed Update, USDA, mars 2019.

MY : Mai à avril