Le gouvernement veut lancer la 5G dès l’année prochaine

Lors d’une conférence organisée par Huawei à Dacca, le ministre des télécommunications a annoncé son souhait de lancer la cinquième génération d’internet dès 2020. En juillet 2018, le Bangladesh avait été le premier pays d’Asie du sud (et le sixième dans le monde) à organiser un test de cette technologie, avec le soutien de Huawei et de l’opérateur téléphonique Robi. Certains experts relèvent que la régulation des télécommunications, très complexe, sera un frein au développement de la 5G. Le prix des bandes de fréquence est également un obstacle pour une technologie très gourmande en spectre.

Lancée en février 2018, la 4G a connu une expansion très rapide, l’une des plus rapides d’Asie d’après Grameenphone, le premier opérateur téléphonique du pays : en seulement 14 mois de mise en service, le nombre d’abonnés à la 4G de Grameenphone a d’ores et déjà atteint 10 millions d’usagers.

Néanmoins, du fait d’une qualité de service défaillante, les Bangladais consomment encore très peu de données mobiles, en moyenne 1,2 gigabytes par mois et par abonné, soit près de 10 fois moins que leurs voisins indiens. Selon la Bangladesh Telecommunication Regulatory Commission, la vitesse de la 4G dans le pays varie entre 3 et 7 Mbps (contre en moyenne près de 25 Mbps en France).

En février 2019, le Bangladesh compte 158,4 millions d’abonnés. Les trois principaux acteurs de la téléphonie sont Grameenphone, Robi et Banglalink.  Grameen Phone Ltd est une joint-venture entre Telenor (Norvège, 55,8% du capital), Grameen Telecom (Bangladesh, 34,2%) et l’Etat bangladais (10%). Il est de loin le premier opérateur mobile du pays avec 73,5 millions d’abonnements selon le BRTC. Robi Axiata Limited est le deuxième opérateur, avec 47,0 millions d’abonnés. Le groupe est détenu par Axiata Group Berhad (Malaisie, 68,7% du capital), Bharti Airtel (Inde, 25%) et NTT DoCoMo (Japon, 6,3%). Banglalink (l’ancien Sheba Telecom puis Orascom Telecom Bangladesh, revendu en 2013), filiale du néerlandais Global Telecom Holding S.A.E. via sa filiale maltaise Telecome Ventures Ltd, possède 34,0 M d’abonnés. GTH est majoritairement détenu par VEON (anciennement VimpelCom), où TELENOR détient 33% du capital. Enfin, Teletalk, détenu par l’Etat bangladais est un acteur mineur avec 3,9 millions de clients.

Avec 46% des abonnés et 53% des revenus, Grameenphone a été accusé en février dernier par les autorités locales d’être en abus de position dominante. Levées depuis, les sanctions consistaient notamment en une restriction de la publicité. Depuis début avril, un autre conflit oppose l’entreprise à l’Etat, concernant des impayés culminant à 125,8 Mds Tk (1,3 Mds €). Un contentieux identique, toujours en cours, concerne Robi, pour la somme de 8,67 Mds Tk (91 M €).

Bangladesh Telecommunication Regulatory Commission (BRTC)[i].