Le Bangladesh est dans les temps intermédiaires pour atteindre les Objectifs de Développement Durable en 2030

Sur la lancée de l’atteinte en 2015 des Millennium Development Goals (MDGs) et l’achèvement de la 1ère phase des Sustainable Development Goals (SDGs) le 30 juin 2018, le Bangladesh s’est engagé à atteindre à mi-parcours en 2020 un certain nombre d’objectifs.

 Les Nations Unies ont en 2015 fixé 17 objectifs, 169 cibles et 241 indicateurs sous la rubrique des Objectifs de Développement Durable (ODD) avec 2020 et 2025 comme étapes intermédiaires et 2030 comme échéance ultime.

 Le Ministère du Plan (General Economics Division ) a publié en mars 2019 un rapport d’étape, « 'SDG Bangladesh Progress Report 2018 [i]», qui évalue les progrès accomplis et le chemin à parcourir pour les 12 prochaines années, à travers les 108 indicateurs retenus pour le cadre de contrôle et d'évaluation (M&E Framework).

Le rapport met notamment l’accent sur les deux groupes d’action clé SDG-7 et SDG-9, qui semblent être aujourd’hui les plus critiques: le premier prévoit un accès pour tous à une énergie « abordable, fiable et soutenable », le second montre les limites du système éducatif actuel, et de la formation professionnelle, qui ne permet pas aux industriels de recruter la main d’œuvre dont il a besoin, dans le même temps où les industries et services émergents ne voient pas les formations nécessaires être mises en place dans le dispositif académique.

La pression démographique est telle que la Banque Mondiale évalue à 2,1 M la population nouvelle entrant chaque année sur le marché du travail, au moins jusqu’en 2023, alors que les statistiques font ressortir une création d’1,23 millions d’emplois en 2018, laissant ainsi plus de 800.000 sans emplois.

Le rapport estime que le taux moyen de croissance annuel devra se situer à 8% et plus dans les années à venir pour espérer absorber le surplus de main d’œuvre.

Sur les moyens financiers à mettre en oeuvre, le rapport souligne les défis à relever, qui sont connus: la faiblesse de la collecte fiscale, le Bangladesh affichant l’un des ratios les plus faibles de la sous-région avec un niveau stagnant depuis plusieurs années entre 10 et 11 points de PIB en dépit d’une croissance économique dynamique (supérieure à 6% sans discontinuer depuis 2010); le niveau encore limité des flux nets d’investissements directs étrangers (oscillant entre 2,1 et 2,3 Mds$ depuis 2015, loin des niveaux atteints par le Vietnam); les incertitudes sur les transferts des migrants, en nette reprise depuis 2018 après deux années de baisse; enfin, les difficultés de l’administration à décaisser les fonds alloués par les agences de développement.