Brèves de l'ASEAN semaine 13 (2019)

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Réalisé en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), les cafés français Malongo ont dévoilé à Vienne puis à Paris un nouveau café des Montagnes Shan, en Birmanie. Ce cru, issu de la production d’une coopérative de petits producteurs de l’Etat shan, a été présenté à l’Assemblée nationale à l’occasion d’une conférence sur la substitution de la culture du pavot par celle du café. Cette manifestation était placée sous le Haut Patronage de M. Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale.

• La première ligne de métro (MRT) de la capitale a été inaugurée le 24 mars en présence du président indonésien Joko Widodo et du gouverneur de Jakarta Anies Baswedan. Les opérations commerciales du MRT, projet de 16 km d’un coût de 1,1 Md USD,  débuteront le 1^er avril, soit près de 6 ans après le début de sa construction. Le prix, subventionné, sera progressif en fonction du trajet effectué par les passagers, allant de 4 000 à 14 000 IDR (de 28 à 98 centimes USD). Jakarta était jusqu’à présent la plus grande ville du monde sans métro. 
  
  
• La compagnie aérienne publique, Garuda, a annulé sa commande de 49 Boeing 737 MAX 8, d’un montant de 4,9 Mds USD. La compagnie justifie sa décision par le besoin de maintenir la confiance de ses passagers envers ses avions alors que les deux crashs de 737 Max 8 survenus ces derniers mois ont jeté le doute sur la fiabilité de ce modèle. Garuda avait commandé au total 50 Boeing 737 MAX 8, dont un a déjà été livré. La compagnie indonésienne Lion Air a, quant à elle, repoussé la livraison de quatre 737 MAX 8.
  
  
• Le ministère de la Planification a publié un rapport sur le développement bas carbone de l’Indonésie. Selon ce rapport, une politique favorisant une croissance bas carbone pourrait permettre d’atteindre 6% de croissance en moyenne jusqu’à 2045. A titre de comparaison, dans un scénario sans nouvelle mesure environnementale, la croissance du PIB serait inférieure à 5% par an dès 2020. Une transition vers une économie bas carbone pourrait aussi réduire l’extrême pauvreté dans le pays (de 9,8 % à 4,2 %) et créer plus de 15 millions d’emplois. Pour mémoire, l’Indonésie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 29 % d’ici 2030 par rapport à un scénario de base, et de 41 % en cas de soutien des bailleurs de fonds internationaux.

• La banque centrale malaisienne, Bank Negara, a annoncé deux mesures d’assouplissement du contrôle des changes pour permettre aux résidents une plus grande flexibilité dans leur gestion du risque de change. La première mesure vise à donner la possibilité aux résidents de se couvrir contre le risque de change sur une période de 12 mois (contre 6 mois auparavant). La Banque centrale pourra également donner l’autorisation de se couvrir au-delà de 12 mois sur demande. La seconde mesure concerne les PME importatrices nettes de biens et de services, qui seront autorisées à recevoir des paiements en devises étrangères pour leurs transactions domestiques de la part d’entreprises exportatrices nettes. Cette disposition sera effective le 2 mai prochain pour permettre aux banques de mettre en place le mécanisme adéquat.
  
  
• Airbus et Dassault Aviation développent leurs activités en Malaisie. Airbus a annoncé son intention d’accroître ses dépenses en Malaisie à 550 M USD d’ici 2023 (contre 400 M USD en 2018), notamment pour les chaînes de production et les activités de maintenance d’appareils. Cette volonté devrait se traduire par une progression du nombre d’emplois, de 850 aujourd’hui à 1 200 en 2023 chez Airbus, et de 4 000 à 5 200 pour l’ensemble de la filière aéronautique malaisienne. De son côté, Dassault Aviation va développer le centre de maintenance, réparation et révision (MRO) pour l’aviation d’affaires d’ExecuJet Aviation Group dans l’aéroport Sultan Abdul Aziz Shah, à Subang, suite à l’acquisition de la division MRO de l’entreprise en janvier dernier. Ce centre devrait permettre de prendre en charge de 45 à 50 appareils par mois, contre 34 aujourd’hui.
  
  
• La banque centrale malaisienne a indiqué que la croissance de l’économie devrait être comprise entre 4,3 % et 4,8 % en 2019, après 4,7 % en 2018. Elle serait principalement portée par la demande domestique privée, alors que la demande publique resterait faible. Le secteur externe (avec une hausse des exportations anticipée de 3,4 %, et des importations de 4,5 %) souffrirait des tensions commerciales et de la modération de la demande à l’échelle mondiale. L’excédent courant devrait, quant à lui, se situer entre 1,5 % et 2,5 % du PNB (après 2,4 % en 2018), et l’inflation, entre 0,7 et 1,7 % (après 1 % en 2018).

• 86 véhicules de manutention autonomes et électriques fabriqués par l’entreprise française Gaussin Manugistique ont été commandés par l’opérateur du port de Singapour, dans le cadre du projet d’extension Tuas Megaport. Ces véhicules seront livrés par l’entreprise singapourienne ST Engineering, qui avait acquis la licence exclusive de fabrication et de distribution pour le marché singapourien de ce modèle (AGV Performance) en octobre dernier. Cette licence de 20 ans prévoit des royalties revenant à Gaussin pour chaque véhicule vendu. Environ 2 000 véhicules de ce type seront nécessaires pour la première phase du projet Tuas Megaport, et des appels d’offres réguliers seront lancés sur une période de 10 ans.
  
  
• Deux consortia d’entreprises (dont un incluant Veolia) vont chacun développer un véhicule autonome de nettoyage de la voirie, en partenariat avec la National Environment Agency (NEA) et le Ministère des Transports singapourien. Le premier consortium est composé de la Nanyang Technological University (NTU), Enway, Veolia et Wong Fong Engineering Works, le second de ST Engineering et 800 Super Waste Management. Les deux entités devront développer et tester ces véhicules autonomes sur une durée de 18 mois (12 mois de développement et 6 mois de test, d’abord en environnement clos puis sur la voie publique). Selon les autorités singapouriennes, de tels véhicules permettront d’améliorer l’efficacité et la productivité du nettoyage et de réduire le trafic en programmant les activités de nettoyage en dehors des heures d’affluence.
  
  
• Singapour et les Etats-Unis ont signé un protocole de coopération pour le financement des infrastructures en Asie, à l’occasion de la visite officielle du ministre du Commerce et de l’Industrie singapourien, Chan Chun Sing, à Washington. L’accord prévoit que les agences Infrastructure Asia (singapourienne) et Oversas Private Investment Corporation (américaine) coopèrent pour promouvoir, auprès du secteur privé, l’investissement dans les infrastructures en Asie. Selon le Ministère du Commerce et de l’Industrie de Singapour, cet accord permettra aux compagnies américaines de profiter de l’expertise des entreprises singapouriennes pour investir dans la région.

• La filiale smartphone de VinGroup, VinSmart, s’implante en Espagne, première étape d’une expansion européenne. Quatre modèles de téléphones VinSmart sont disponibles dans 90 magasins MediaMarkt en Espagne depuis le 20 mars, soit trois mois après le premier lancement de téléphones VinSmart au Vietnam. L’entreprise prévoit également de fournir les marchés allemand, portugais et français. Le développement de VinSmart en Europe s’inscrit dans la stratégie de VinGroup de devenir une entreprise à rayonnement mondial. Pour mémoire, la filiale automobile de VinGroup, VinFast, a annoncé le lancement de son premier modèle sur le marché européen au 2^ème trimestre 2019.
  
  
• Le PDG de PetroVietnam Nguyen Vu Truong Son est au cœur d’une affaire de corruption pour un contrat d’exploitation de champ pétrolier passé avec le Venezuela en 2010. PetroVietnam, qui devait investir 1,2 Md USD sur ce projet, a en réalité dépensé 462 M USD supplémentaires, qui n’ont jamais été présentés au ministère des Finances vietnamien et auraient servi à sécuriser la licence d’investissement auprès du gouvernement vénézuélien. Nguyen Vu Truong Son a remis sa démission au Premier Ministre, lequel n’a pas encore statué. Le 21 mars, PetroVietnam s’est défendu en disant que ce bonus faisait partie des procédures habituelles lorsqu’un contrat était remporté.

• Les autorités ont lancé un ultimatum aux PME pour leur enregistrement au nouveau système de compte financier unique et le règlement des arriérés de paiements de taxes. Les PME pourront s’enregistrer jusqu’au 30 juin, et s’acquitter des taxes impayées depuis 2016 en bénéficiant d’une exemption d’amende et de poursuites. Après cette date, les autorités enquêteront sur les potentielles fraudes et sous-déclarations de revenus, principalement auprès des entreprises usant de l’argent liquide et des entreprises d’e-commerce. Pour mémoire, le système de compte financier unique impose depuis janvier aux PME de ne posséder qu’un seul compte financier, certaines entreprises utilisant plusieurs comptes pour sous-évaluer leurs revenus.
  
  
• Les entreprises thaïlandaises Kaset Thai International Sugar (KTIS) et Global Green Chemicals (GCC) sont à la recherche de partenaires pour la seconde phase de leur projet Nakorn Sawan Bio Complex. Cette phase, d’un montant estimé de 10 à 30 Mds THB (310 à 940 M USD), vise notamment à la production de bioplastiques, biochimiques et biopharmaceutiques. KTIS et GGC seraient en discussion avec les entreprises américaines Cargill et Nature-Works le groupe néerlandais Corbion.
  
  
• Selon une étude du Kasikorn Research Center, la Thaïlande pourrait devenir un acteur majeur des véhicules électriques. La production de batteries pour véhicules électriques devrait s’élever à 430 000 unités par an en 2023, soit 3% de la production mondiale, dont 260 000 pour le marché local, et 170 000 pour l’exportation.

• Le taux d’urbanisation s’est élevé à 51,2 % en 2015 contre 45,3 % en 2010, selon la dernière enquête menée par la Philippines Statistics Authority sur la base du recensement de la population en 2015. Près de 51,7 millions de personnes vivaient ainsi en zone urbaine, contre 49,3 millions en zone rurale. Le nombre de personnes résidant en zone rurale a enregistré une baisse de 0,5 % entre 2010 et 2015, tandis que celui en zone urbaine a augmenté de 4,1 %. Les régions les plus urbanisées sont celles de Calabarzon (taux d’urbanisation à 66,4 %), Davao (63,5 %) et Luçon centrale (61,6 %).

• La dette extérieure du Cambodge s’élevait à 7,0 Mds USD fin 2018, soit environ 30 % du PIB, selon le ministère de l’Economie et des Finances cambodgien. Elle a été émise à 99 % par le secteur public, et est détenue pour près de moitié par la Chine (3,4 Mds USD). Sur les 25 dernières années, le Royaume a par ailleurs engagé 11,3 Mds USD de prêts concessionnels, dont les principaux créanciers sont la Chine (4,6 Mds USD), les bailleurs multilatéraux (4 Mds USD), et la France (1,6 Md USD).
  
  
• L’Institut de formation du textile du Cambodge, créé en 2016 grâce à un financement de l’Agence française de développement, a formé 1 794 ouvriers en 2018. Il propose des programmes de formation visant à renforcer les compétences techniques et de gestion chez les professionnels cambodgiens du secteur. Le plus grand défi à l’heure actuelle consiste à augmenter le nombre d’élèves afin de répondre à la demande croissante des entreprises. L’Institut envisage également de mettre l’accent cette année sur la formation aux compétences soft skills pour des entreprises hors secteur textile, en particulier des restaurants et des hôtels.

• La ville de Vientiane a signé un mémorandum d’entente avec les entreprises coréennes Saman et KECC pour la mise en œuvre de la seconde phase du projet de gestion du fleuve Mékong, dont la construction devrait commencer en 2020. Le coût du projet, qui comprend notamment des digues de protection, un parc public de 4 ha et une route de 4,4 km, est estimé à 67,5 M USD, dont 57 M USD provenant d’un prêt coréen bonifié. Ce projet est l’un des 16 mégaprojets prioritaires retenus dans le 8^ème plan national de développement économique et social.
  
  
• Le Laos veut mettre en place un système de prévention et de contrôle des catastrophes naturelles. A la suite des multiples catastrophes naturelles survenues en 2018, le gouvernement prépare une loi sur la gestion des risques en cas de catastrophe et la mise en place d’un système de prévention et de contrôle des sinistres naturels. D’autres initiatives sont également envisagées, comme la modernisation de deux stations d'alerte sismique, la création de nouvelles stations dans les provinces du Nord et la mise en place d’un centre national de coordination des mesures d’urgence.

Rédigé par : Pôle macroéconomique SER de Singapour
Contributions : SE de Bangkok, SE d’Hanoï, SE de Jakarta, SE de Kuala Lumpur, SE de Manille, SE de Rangoun, SE de Phnom Penh et Antenne de Vientiane