Le déficit de production d’huile de palme continue de se creuser

L’huile de palme brute est un produit de seconde transformation important au Cameroun, en particulier pour les raffineries et les savonneries. La production nationale d’huile de palme brute atteint environ 270 000t par an, partagée entre les filiales du groupe Socfin (Socapalm, Safacam et SPFS), les sociétés publiques (CDC et Pamol) et les exploitations villageoises (environ 100 000t). L’intégralité de la production est écoulée nationalement par les sociétés de transformation, environ 70% du volume alimente les usines de raffinage alors que 30 % approvisionne les savonneries.

Depuis plusieurs années, la production nationale ne suffit pas à satisfaire la demande des sociétés de transformation (savonneries et raffineries). Cette différence tend même à s’accentuer en raison des investissements réalisés par les entreprises de transformation alors que la production est restée stable. Afin de réduire ce décalage, le gouvernement autorise chaque année un quota d’importation d’huile de palme brute (venant principalement d’Asie et du Gabon) à des tarifs douaniers préférentiels. En 2018, 100 000t ont ainsi été autorisés, contre 96 000t en 2017. Toutefois, ces importations ne suffisent pas à couvrir la totalité des capacités de transformation du pays qui sont estimées par l’ASROC (Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun) à 1 000 000t par an.  

Le déséquilibre de la filière devrait s'accentuer encore davantage dans les prochaines années en raison d'une contraction attendue de la production suite à l'arrêt complet des activités de la CDC et de Pamol en 2018, en lien avec les troubles dans les régions anglophones. Dans ce contexte, l'Etat pourrait être contraint de relever fortement son quota d'importation en 2019. Par ailleurs, cette situation pourrait encourager les transformateurs à remonter la filière et développer leurs propres exploitations de palmiers à huile.

 Source: sociétés du secteur