Amorcer. Et Après ? La conférence annuelle de l’Association marocaine des investisseurs en capital, à Casablanca le 30 janvier dernier, a été l’occasion de mettre en avant les progrès effectués par le Maroc. Ils ont été particulièrement significatifs en matière de financement de l’amorçage avec la création du Fonds Innov Invest. Pour autant, le Maroc reste en retard sur de nombreux segments. Si le taux de pénétration du capital–investissement sur le continent africain est de 0,16 % du PIB et 0,58 % en France, il n’est que de 0,04 % au Maroc. En 2017, l’AMIC indique que 18 Mds MAD ont été levés pour le capital–investissement et l’infrastructure. A titre de comparaison, la levée de fonds des acteurs français, en 2017, a atteint 16,5 Mds EUR.

La croissance du capital-investissement est le signal de la maturité d’une économie. En effet, au-delà du seul apport de fonds, le capital-investissement apporte une expertise et un accompagnement. Technique de financement de haut de bilan des entreprises, le capital-investissement se caractérise aussi par une offre diversifiée adaptée aux différentes étapes du développement de la PME – capital amorçage, capital-risque, capital développement et capital transmission.

La France est désireuse d’accompagner les PME de tout le continent africain avec l’annonce par le Président de la République, dans son discours de Ouagadougou du 28 novembre 2017, d’une initiative de plus d’1 Md EUR, notamment portée par Proparco, filiale de l’AFD dédiée aux entreprises, et le lancement de plusieurs fonds (FISEA2, Averroes Finance IV,…).

La problématique du financement des PME, et notamment du financement bancaire, constitue l’un des obstacles majeurs à la compétitivité de l’économie marocaine. Par culture, ces PME, souvent familiales, se tournent également peu vers les capitaux extérieurs et privilégient l’autofinancement – sans parler du crédit fournisseur. Espérons que le futur Small Business Act enflammera la mèche d’une croissance plus inclusive.