Quatre accords économiques ont été signés en présence des deux présidents le 28 janvier. Ce sont d’abord trois accords avec l’AFD qui ont été signés : deux conventions AFD pour un prêt d’aide budgétaire sectorielle de 60 M EUR pour la protection sociale, et pour un prêt de 50 M EUR en faveur de l’entreprenariat des femmes, et surtout le cadre opérationnel de l’AFD pour la période 2019-2023 devant mobiliser jusqu’à un milliard d’euros signé entre le directeur général de l’AFD Rémy Rioux et la ministre des investissements et de la coopération internationale. En outre une lettre d’intention a été signée par Vinci pour la construction de la phase 4C de la ligne 3 du métro du Caire.

La Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances Mme Agnès Pannier Runacher a participé aux Rencontres Economiques en présence de 9 ministres égyptiens : électricité et énergies renouvelables, approvisionnement et marché intérieur, santé et population, solidarité sociale, communications et technologies de l’information, industrie et commerce, transports, enseignement supérieur et recherche scientifique, et investissements et coopération internationale, ainsi que du président de la Zone économique du canal de Suez, du Directeur Général de la Capitale Administrative pour le Développement Urbain (ACUD), le ministère de la défense étant par ailleurs aussi représenté. Lors de cette manifestation ont été signés 33 accords économiques. Outre trois accords intergouvernementaux et une convention AFD, ces accords ont impliqué des entreprises de tous secteurs (santé, énergie, services financiers, numérique, environnement, agroalimentaire, télécommunication, transport, cosmétique, automobile) et de toutes tailles (groupes, PME, ETI): AXA, Cerway, Crédit Agricole, Ecoslops, EDF, Efinor, Edison, Engie, Famoco, Idemia, Coopérative Isigny Sainte-Mère, L’Oréal, MND, Orange, RATP Dev, Saint-Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Groupe SEB, Semmaris, SNCF, Téléperformance, Valéo.

Cette diversité des secteurs représentés et le nombre des accords conclus, avec une forte présence médiatique, avait pour objectif d’une part de démontrer que la diversité de la présence économique française en Egypte, et d’autre part de montrer le dynamisme de nos entreprises ainsi que leur intégration dans le tissu social local. Ces accords voulaient aussi marquer le point de départ de nouvelles potentialités d’affaires pour nos entreprises.

C’est le sens des quatre messages du discours d’ouverture prononcé par la secrétaire d’Etat :

  • combattre les idées reçues sur le niveau des investissements français en Egypte (un court film présentant 18 des principaux investissements d’entreprises françaises depuis 3 ans pour près de 2 mds EUR a été présenté à l’issue du discours) ;
  • montrer la diversité de la présence économique française ;
  • insister sur l’importance de l’innovation et de la recherche-développement dans l’activité des entreprises françaises en Egypte ;
  • promouvoir les politiques de RSE de nos entreprises et leur insertion dans l’environnement social égyptien.
    Les accords signés ont permis d’illustrer chacun de ces points.

Trois accords intergouvernementaux ont été signés par la secrétaire d’Etat à cette occasion :

  • Dans le domaine du transport ferroviaire : le financement par la France d’un audit de sécurité de deux lignes de chemin de fer réalisé par la SNCF, dont les résultats pourraient déboucher sur des projets de rénovation et d’amélioration de la sécurité des lignes concernées, dont les entreprises du secteur des transports, déjà présentes sur le métro, pourraient bénéficier. Une lettre d’intention parallèle a été signée par le président de la SNCF, M. Pépy.
  • Dans celui de la logistique : le financement par la France d’un programme de coopération de la société gestionnaire du MIN de Rungis, la Semmaris, pour développer en Égypte les marchés de gros. Une lettre d’intention parallèle a été signée par le président de la SEMMARIS, M. Layani, avec le vice-ministre de l’approvisionnement et du commerce intérieur.
  • Une déclaration d’intention de coopération dans le domaine des start-up signée avec le Ministère des Communications et des Technologies de l’Information.

Ces trois accords s’inscrivent dans la volonté de diversifier le soutien que la France peut apporter à l’Egypte dans le domaine économique tout en investissant des secteurs nouveaux à fort potentiels pour nos entreprises.

Dans ce même esprit, plusieurs accords impliquant des entreprises avec des partenaires égyptiens publics ou privés ont été signés, constituant autant d’amorçages de courants d’affaires potentiels, dans le cadre notamment du club ville durable, du groupe santé ou des missions sectorielles du MEDEF (numérique et santé en 2018). Ainsi, dans le secteur de la ville connectée on peut citer l’accord signé entre Schneider Electric et le promoteur immobilier Tatweer Misr pour le développement de compounds connectés. Dans celui de l’énergie, la lettre d’intention signée entre EDF et la société de projet de la Nouvelle capitale pour engager une négociation pour gérer et opérer le réseau de distribution électrique de la Nouvelle capitale ou l’accord signé entre le fonds Al Ahly Capital et EDF pour la création et le financement d’une société de services énergétiques en vue de réaliser et financer des projets d’efficacité énergétique. Le secteur de la santé, priorité de l’Egypte, a vu Sanofi conclure plusieurs protocoles d’accords : l’un ouvrant les discussions de coopération sur les vaccins (Sanofi-Pasteur), l’autre portant sur une coopération dans les domaines de l’oncologie et des soins d’urgence. L’économie digitale a vu IDEMIA (identité numérique) et Famoco (sécurisation des paiements) conclure plusieurs accords, suite directe de la mission MEDEF numérique. Dans l’habitat durable, Cerway a pu signer un accord avec l’assureur public Misr Insurance pour soutenir la coopération bilatérale dans le but de renforcer les considérations environnementales dans les projets de rénovation des bâtiments du centre-ville du Caire reconnus patrimoine historique. Enfin, le secteur de la protection de l’environnement a vu la PME Efinor entrer en négociation directe avec l’Autorité du canal de Suez pour la vente de bateaux dépollueurs.

De même, plusieurs investissements ont pu être annoncés à cette occasion : AXA a annoncé un investissement de l’équivalent de 50 M EUR dans le secteur de la santé. ENGIE a pu confirmer la mise en place de la seconde phase de son projet de parc éolien devant générer un investissement de 400 M EUR. La PME ECOSLOPS a pu formaliser avec la zone économique du Canal de Suez la première phase de son projet d’investissement de collecte et recyclage des résidus de carburants de navires pour un montant cible final de 50 M EUR, de même qu’Orange a pu lancer plusieurs opérations d’investissements (transfert d’un centre d’appel à Assiout, production d’électricité pour ses besoins propres) et que le groupe SEB a pu officialiser sa fusion avec son partenaire local devant générer 30 M EUR d’investissements pour augmenter ses capacités de production. Quelques jours auparavant, Lactalis avait conclu un investissement de 50 M EUR pour renforcer ses capacités de production en Egypte, et Bolloré Port était sur le point de conclure un accord pour opérer un terminal Roro à East Port Saïd.

Enfin l’ancrage dans le tissu social et le soutien à l’innovation a fait l’objet de deux séries d’accords. Les uns s’inscrivant dans la politique de RSE des entreprises avec le ministère de la solidarité sociale : Crédit Agricole et Orange (inclusion financière), Schneider Electric (production d’électricité pour des villages reculés), L’Oréal (formation et promotion du travail des femmes), tandis que d’autres avec le ministère des communications et des technologies de l’information et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique visaient au renforcement des capacités et des compétences et à la promotion de la recherche (Valéo, Téléperformance).

Le Président de la République s’est engagé à l’égard de son homologue à soutenir l’Egypte dans deux de ses priorités : les liaisons transrégionales et le secteur automobile. Ces deux points avaient déjà été évoqués lors de la visite la semaine précédente du ministre de l’économie et des finances.