Le tourisme représente aujourd’hui pour le gouvernement croate le principal pilier de l'optimisme économique. Mais malgré les chiffres positifs et une croissance constante du nombre d’arrivées et de nuitées, le potentiel en matière de revenus (dépenses des touristes) est encore faiblement exploité. Le secteur hôtelier, bien que rentable (principalement en raison de la hausse des prix et des investissements brownfield),  est très en retard par rapport à la concurrence.

 Avec un peu plus de 4,2 M d’habitants, la Croatie occupe une place significative dans le paysage touristique européen : 8ème  place en matière d’arrivées et 7ème en matière de nuitées de touristes étrangers. Plus de 92% des capacités (1,06 M de lits) se trouvent sur la côte et mis à part la capitale Zagreb, le reste du territoire et son potentiel reste inexploité. Le taux d’occupation est élevé avec 59,5%, le 4ème en Europe derrière Chypre, Malte et l’Espagne et bien en dessus de la moyenne européenne de 46% et des pays traditionnellement touristique comme l’Italie (46%) ou la France (48%)                                                                                     

Arrivées dans les principaux pays de l’UE en 2017 (Source : Eurostat)

 1

Espagne

            65 233 045

2

Italie

            60 523 190

3

France

            48 919 374

4

Allemagne

            37 307 331

5

Autriche

            25 906 005

6

Grèce

            17 929 023

7

Pays-Bas

            17 924 191

8

Croatie

            15 581 704

9

Portugal

            14 299 650

10

Tchéquie

            10 160 468

 

 Nuitées dans les principaux pays de l’UE en 2017 (.000)    (Source : Eurostat)

1

Espagne

305 907 462

2

Italie

210 658 786

3

France

133 499 991

4

Grèce

89 284 386

5

Autriche

86 044 321

6

Allemagne

83 111 219

7

Croatie

80 176 804

8

Portugal

48 884 842

9

Pays-Bas

44 169 041

10

Tchéquie

26 257 013

 Le tourisme est aujourd’hui le principal pilier de l'optimisme économique sur lequel s’appuie le gouvernement croate. Mais malgré les chiffres positifs et une croissance constante du nombre d’arrivées et de nuitées, le potentiel en matière de revenus (dépenses des touristes) est encore très faiblement exploité. Le secteur hôtelier, bien que rentable (principalement en raison de la hausse des prix et des investissements brownfield) est très en retard par rapport à la concurrence.

 

 Revenus du tourisme en M EUR 2017   (Source : WTO)

1

Espagne

            67 964

2

Italie

            44 233

3

France

            60 681

4

Allemagne

            39 823

5

Autriche

            20 400

6

Grèce

            16 528

7

Pays-Bas

            15 867

8

Croatie

            10 924

9

Portugal

            17 119

10

Tchéquie

            6 932

 

 Dépenses moyennes par nuitées en 2015 et 2016        (Source : Eurostat – données 2017 non disponibles)

Rg

 

2015

2016

1

Autriche

127,16

130,55

8

Allemagne

87,28

88,3

10

Italie

63,91

68,06

12

France

63,19

65,05

13

Pays-Bas

57,26

59,5

14

Espagne

53,77

57,95

19

Croatie

46,35

45,22

21

Portugal

39,05

36,9

26

Grèce

29,7

32,03

27

Tchéquie

31,54

31,9

 

 Malgré ces données encourageantes, la structure d’hébergement est l’une des moins compétitives en Europe. L'offre est largement orientée vers des structures relativement peu coûteuses (comme des maisons de vacances privées et des terrains de camping) et les dépenses touristiques moyennes sont en conséquence inférieures à la moyenne de l'UE. La Croatie ne dispose que de 11% des capacités en milieu hôtelier alors que ses principaux concurrents européens et méditerranéens, atteignent des capacités allant de 45 à 65% en hôtels : la pénétration des marques hôtelières internationales et le niveau d'internationalisation sont en effet encore très bas. De plus, le secteur hôtelier est fortement concentré : seulement 9% des plus grandes entreprises hôtelières génèrent 85% des revenus et 2% des plus grandes 60% des 2 Mds EUR générés par le secteur hôtelier à lui seul.

Une telle structure se répercute sur la performance globale du tourisme croate. Les recettes touristiques sont certes impactées par le nombre croissant d'arrivées et de nuitées mais les dépenses moyennes par touriste stagnent.

 Ces résultats à première vue encourageants suggèrent que le tourisme doit rester un secteur clé de l'économie croate. Cependant, ils soulignent également que le modèle actuel pourrait ne pas être durable à long terme. L'offre de nouveaux services touristiques pourrait atténuer les risques de stagnation et maximiser l'impact sur les autres secteurs de l'économie tout en optimisant les coûts liés à la congestion en période estivale et à l'environnement.

 

Les investissements à court terme : toujours focalisés sur les zones côtières

Le ministère du Tourisme a réalisé fin 2018 une enquête sur les investissements touristiques pour l'année 2019. Celle-ci couvre tous les comtés et les entreprises du secteur touristique. Selon les données obtenues pour 2019, 1,05 Md EUR  (+6% en g.a.) devraient être investis : 626 M EUR par le secteur privé et 425 M EUR par le secteur public ou les autorités locales. Les investissements les plus significatifs sont prévus  sur la côte, dans le comté de Primorsko-goranska (203 M EUR), dans la région Split-Dalmatie (197 M EUR) et en Istrie (175 M EUR). En outre, ont été annoncés de nombreux investissements (355 M EUR) dans la partie continentale de la Croatie. Le projet d’un centre de congrès est envisagé dans la ville de Zagreb  pour pouvoir accueillir de grands évènements comptant plus de 2000 participants.

Les plus grandes entreprises hôtelières croates privées ont annoncé d'importants investissements pour accroître leur capacité dans les hôtels, camping, marina et autres types d’hébergement, d’installations et d’attractions. Ainsi, en 2019, Valamar Riviera prévoit d’investir 83,2 M EUR dans différents projets. Les investissements se concentreront sur le segment du camping de haut de gamme en Istrie et sur l'île de Krk et sur le complexe Valamar Collection Marea Suites 5 *, qui élargira l'offre de séjours en famille à Poreč.

Le groupe Blue Laguna de Poreč envisage pour sa part d’investir 40,5 M EUR majoritairement dans l’aménagement du camping de  Savudrija qui comprend des installations de camping supplémentaires et la construction d'un nouveau bâtiment administratif à Poreč.

Quant à la présence française,  nous  signalons que le  Groupe Accor poursuit son développement en Europe du Sud-Est y compris en Croatie. Après la pénétration du marché bosnien via la signature de 4 contrats de franchise à Sarajevo avec des investisseurs provenant des pays du Golf en seulement 2 ans, le groupe vient de signer son premier contrat de franchise de gestion hôtelière en Croatie  avec un groupe privé croate à Zagreb. Le partenariat stratégique entre le Groupe Accor et  Ryxos Hotels signé en mars 2017 a permis au groupe Accor de se positionner sur le marché croate via l’hôtel Ryxos à Dubrovnik. 

 Le ministère de santé souhaite voir se développer dans le tourisme de bien-être et de santé, domaines dans lesquels la Croatie dispose d’une main d’œuvre qualifiée et cherche des partenaires de qualité.

Un autre segment pouvant attirer nos sociétés sont les technologies d’informations dans le tourisme. A signaler la tenue à Zagreb en mars 2019 de la 3ème  conférence 3T (Tourisme, Travel & Tech) sur le « Smart tourisme » organisée traditionnellement par le portail sur les nouvelles technologies Bug (www.bug.hr). La conférence vise à renforcer les deux secteurs les plus prospères de la Croatie, le tourisme, qui représente 20% du PIB, et les technologies de l'information, dont le développement contribue de plus en plus à la croissance économique, en particulier les exportations.

 

  

Les autorités croates sont conscientes des défis et des opportunités, mais la différenciation de l'offre traditionnelle s'est révélée difficile jusqu'à présent. Elle nécessite des efforts renouvelés et coordonnés de la part des décideurs politiques à tous les niveaux du gouvernement pour remédier aux lacunes existantes et soutenir le développement du secteur en termes de portée et de qualité de l'offre.