Gagner du temps. La première ligne à grande vitesse d’Afrique, inaugurée le 15 novembre dernier en présence du Président Emmanuel Macron et du Roi Mohammed VI, va permettre aux voyageurs entre Tanger et Casablanca de raccourcir considérablement leur temps de trajet, qui passe de 4h45 à 2h10. Al Boraq contribuera à l’aménagement du territoire, en rétrécissant les distances entre deux pôles économiques majeurs du Royaume. Mais ce ne sont pas les seuls voyageurs qui vont gagner du temps, c’est tout le développement économique du Maroc qui est impacté positivement par l’arrivée de la ligne à grande vitesse.

Grâce à la coopération technologique et aux partenariats noués avec les entreprises françaises dans la construction du projet ferroviaire, le Maroc a bénéficié d’un transfert inédit de savoir-faire. Ainsi, il a gagné du temps dans l’acquisition de nouvelles compétences, pour sa montée en gamme industrielle et son insertion dans les chaines de valeur mondiales. En travaillant conjointement avec l’expertise française pour adapter au marché marocain un fleuron technologique, le Maroc a franchi plus rapidement les étapes en termes de capacité à conduire des grands projets.

Notre coopération bilatérale n’a pas été uniquement une performance technologique, ce fut aussi une réussite humaine. La formation, à travers notamment la création de l’Institut de formation ferroviaire (IFF), est au cœur du projet qui unit désormais à jamais la grande famille ferroviaire franco-marocaine. L’investissement dans le capital immatériel est un gain considérable pour l’avenir du Royaume. 

Enfin, Al Boraq est une alternative aux modes de transports polluants. Une étude de l’UIC démontre qu’en France et en Chine, le transport en train à grande vitesse a une empreinte carbone 14 fois moindre que le transport routier. En matière de lutte contre les changements climatiques, en cette période de COP24, nous savons tous qu’il ne faut plus perdre de temps !

Marie-Cécile TARDIEU