Magufuli et le Premier ministre indien, Narendra ModiLes échanges de biens se sont contractés en 2016, atteignant 12,6 MdUSD avec un net fléchissement des importations conformément à l’orientation politique déterminée par la présidence de la République, déterminée à promouvoir la production manufacturière du pays. La Chine et l’Inde demeurent les deux principaux partenaires commerciaux de la Tanzanie alors que l’accord régional relatif à la Communauté d’Afrique de l’Est n’est pas suivi des effets escomptés.  

1/ En 2016, le commerce extérieur s’est légèrement amélioré en affichant un déficit commercial structurel de 3,2 MdUSD contre 8,51 MdUSD avant 2015.

En 2016 et pour la deuxième année consécutive, plus de 73% des échanges commerciaux se sont concentrés sur 10 pays, la Chine et l’Inde s’imposant comme les principaux fournisseurs de la Tanzanie, soit 39% des importations totales. Environ 44% des exportations sont à destination de la Suisse, l’Inde et l’Afrique du Sud.

Les exportations tanzaniennes (4,9 MdUSD) se composent pour l’essentiel de métaux précieux dont l’or et de matières premières agricoles (café, tabac, épices) représentant 41% des exportations. La Suisse est le premier client de ces minerais pour une valeur estimée à 752 MUSD (16,2% de l’or). Les légumes, avec 21%, représentent le deuxième poste d’exportation du pays, avec 1 MdUSD, à destination de l’Inde, du Vietnam et de la Chine.

Les importations, estimées à 8,2 MdUSD, se répartissent sur trois postes qui représentent 50% de la valeur des transactions : les machines et équipements électroniques (1,5 MdUSD), les produits pétroliers (1,4 MdUSD) et les produits chimiques (970 MUSD). Aux côtés de la Chine (20,8%) et de l’Inde (18,1%), les Emirats Arabes Unis (7,5%), l’Afrique du Sud et le Japon (importations de véhicules en particulier) sont considérés comme des partenaires sérieux.  

En 2018, le commerce de biens entre la France et la Tanzanie s’est élevé à 112 MUSD, en baisse de 19 % par rapport à la même période en 2016-2017, conséquence avant tout de la diminution des importations françaises (de 77 MUSD à 47 MUSD) mais le solde de la balance commerciale redevient excédentaire au bénéfice de la France. Pour l’heure, selon la Banque centrale, la France se présente comme le 18ème fournisseur de la Tanzanie et ses parts de marché sont estimées à 0,5%.

2/ Au niveau régional, les échanges avec la Communauté d’Afrique de l’Est restent en–deçà du potentiel identifié lors de la création de cette zone d’échanges privilégiés.

La création de la Communauté de l’Afrique de l’Est-CAE date de 1967, réunissant la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya autour d’un projet de zone de libre-échange. Dissoute en 1977, la CAE est rétablie en 2000, renforcée de nouveaux membres : le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud. Si la coopération économique est en progrès, il reste à régler certains cas de barrières non tarifaires perturbant toujours l’accès aux marchés des pays-membres et l’idée, évoquée initialement, d’une monnaie commune progresse peu. A noter que le siège de la CAE est implanté à Arusha, au Nord–Est de la Tanzanie.

3/ Sur le plan financier, la Tanzanie continue d’attirer les Investissements Directs Etrangers-IDE.

Le pays se présente comme l’une des destinations favorites des IDE en Afrique. En 2016, les flux d’IDE ont atteint 1,4 MdUSD, classant la Tanzanie parmi les dix plus gros bénéficiaires africains et le plus important bénéficiaire d’Afrique de l’Est. Le stock actuel est estimé à 20 MdUSD ; la richesse des ressources naturelles et la détermination des autorités à poursuivre les réformes structurelles continuent de séduire les investisseurs. Pour autant, de récentes inquiétudes ont été émises en raison de l’imprévisibilité du cadre législatif et de la dégradation de l’environnement des affaires.

Source : Banque Mondiale, BOT, WITS 2016