Six semaines après les élections législatives du 14 octobre et près d’un mois après le début des négociations de coalition, les membres de l’exécutif ont été assermentés par le Grand-Duc le mercredi 5 décembre 2018. A la tête de l’exécutif, Xavier Bettel entame un deuxième mandat. Il conserve ses principales attributions tout en étant également en charge du ministère de la Digitalisation. Pierre Gramegna reste ministre des Finances.

Le Gouvernement a affiché sa volonté de poursuivre le travail entamé depuis la précédente législature, notamment en matière de politiques économiques et financières.
  • Sur le plan budgétaire, le Gouvernement luxembourgeois s’engage à poursuivre sa trajectoire budgétaire afin de respecter l’objectif à moyen terme auquel le Luxembourg a souscrit dans le Pacte de stabilité et de croissance et de maintenir ainsi le niveau de la dette publique en deçà du seuil de 30% du PIB. 
  • En matière fiscale, le Gouvernement souhaite poursuivre une politique d’ajustement du système fiscal aux nouvelles réalités, d’une part, en compensant l’élargissement de la base imposable par une réduction des taux d’imposition, et d’autre part, en accroissant la fiscalité sur les produits polluants (carburant et mazout) dans le but d’atteindre les objectifs souscrits dans les Accords de Paris.
  • En matière énergétique, des démarches sont annoncées auprès des autorités françaises et belges pour plaider la fermeture immédiate des centrales nucléaires à risque, notamment celles de Cattenom et de Tihange. Pour la nouvelle coalition, les efforts en faveur d‘une sortie du nucléaire et pour une réforme fondamentale du fonctionnement du Traité Euratom seront soutenus, avec pour objectif de couper définitivement les subventions publiques pour le nucléaire.
  • Sur les sujets européens, le Luxembourg reste là aussi fidèle à ses engagements, en soutenant la réforme du Mécanisme européen de stabilité (MES), l’approfondissement de l’Union économique et monétaire (UEM) et en apportant son soutien à une fiscalité équitable du numérique au niveau européen dans l’attente d’une solution globale au niveau de l’OCDE. Le Gouvernement reste toutefois opposé à l’introduction d’une taxe sur les transactions financières (FTT) dans le cadre d’une coopération renforcée.
  • Sur le plan économique, le Luxembourg ambitionne de renforcer encore la position de la place financière du Luxembourg dans le monde, notamment  en soutenant les nouveaux créneaux porteurs (digitalisation, finance durable,…), en s’assurant d’être à l’avant-garde en matière de réglementation et de conformité et en encourageant l’éducation et la recherche liée au secteur financier dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la Fintech, la cybersécurité et la finance durable.
  • Enfin, l’objectif affiché du volet « économie et compétitivité » est de faire du Luxembourg une puissance technologique en misant sur les secteurs de pointe, en particulier le Big data, l’intelligence artificielle, l’innovation digitale et l’industrie aérospatiale. L’esprit des mesures annoncées est de créer un continuum réglementation-innovation-attractivité : une réglementation souple qui encourage l’innovation interne pour maximiser le potentiel d’attraction des ressources externes.

©SIP_ Emmanuel Claude

Les membres du nouveau Gouvernement se retrouvent autour du Grand-Duc pour la traditionnelle photo de famille.

©SIP_ Emmanuel Claude

La composition du nouveau Gouvernement