Le Cabinet Office vient d’approuver le projet de loi introduisant deux nouvelles catégories de visas pour les travailleurs étrangers. Le premier est un permis de travail, renouvelable jusqu’à 5 ans, qui sera ouvert aux travailleurs peu qualifiés pour 14 secteurs, sans accès au territoire japonais pour femmes et enfants. Ce nouveau permis semble conçu pour les « stagiaires techniques » (20% des travailleurs étrangers au Japon) qui pourront ainsi rester 10 ans au lieu de 5 ans auparavant.

 BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines du 29 octobre et du 5 novembre 2018

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Sommaire

 

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Le Cabinet Office vient d’approuver le projet de loi introduisant deux nouvelles catégories de visas pour les travailleurs étrangers. cdLe premier est un permis de travail, renouvelable jusqu’à 5 ans, qui sera ouvert aux travailleurs peu qualifiés pour 14 secteurs, sans accès au territoire japonais pour femmes et enfants. Ce nouveau permis semble conçu pour les « stagiaires techniques » (20% des travailleurs étrangers au Japon) qui pourront ainsi rester 10 ans au lieu de 5 ans auparavant. Le second est un permis de travail pour les travailleurs plus qualifiés, renouvelable indéfiniment à condition de disposer d’un contrat de travail au Japon dans 4 secteurs spécifiques (la construction, la construction nautique, les services automobiles et l’aviation). D’autres secteurs manquant de main d’œuvre pourraient être ajoutés à cette liste. Cette seconde catégorie de visa permettra enfin de faire entrer les dépendants sur le territoire. Le projet de loi est dorénavant en discussion à la Diète et risque d’être amendé à la marge. Il devrait être voté avant la fin de la session parlementaire extraordinaire (10 décembre) et permettre une entrée en vigueur dès avril 2019. Japan Times, The Yomiuri Shimbun

Le gouvernement japonais cherche à introduire plus de flexibilité dans l’application de la loi anti-monopole afin de faciliter la fusion des banques régionales et des compagnies de bus locales. Ces dernières font en effet face à un rétrécissement rapide de cdleur marché en raison de l’exode rural qui, associé au déclin démographique, se traduit par un dépeuplement plus rapide. Le gouvernement va autoriser la Japan Fair Trade Commission(JFTC) [commission en faveur des pratiques commerciales loyales] à examiner les demandes de fusion avec plus de souplesse pour les industries régionales. Un panel d’experts devrait proposer des mesures concrètes qui seront intégrées à la stratégie de croissance 2019 (publiée l’été prochain). Le conseil sur les investissements pour le futur, présidé par Shinzo Abe et réuni le 6 novembre, a relevé que 54 des 106 banques et institutions financières régionales était dans le rouge sur leur activité d’intermédiation en FY 2017. De la même manière, les 2/3 des 250 compagnies de bus régionales était déficitaire sur cette même année fiscale. Source : Mainichi

Le gouvernement japonais prend des initiatives en faveur de la réduction des déchets en plastique, avec la volonté de s’attaquer à la problématique de la pollution marine notamment. Le Ministère de l’environnement a ainsi établi une première proposition de stratégie axée sur le recyclage et la réduction de l’usage des produits à usage unique. La stratégie appelle à une réduction de 25 % de la consommation des produits jetables en plastique (comme les sacs en plastique et les pailles) d’ici 2030 tout en assurant que 60 % des emballages en plastique soient réutilisés ou recyclés et que l’usage des bioplastiques soit promu. C’est la première fois que le gouvernement fixe des objectifs chiffrés dans ce domaine. La stratégie finalisée devrait être publiée d’ici la fin de l’année. Source : Nikkei Asian Review,Asahi

 

2. Relations commerciales et multilatérales

Le CTPP (Partenariat Transpacifique Global et Progressiste) entrera en vigueur le 30 décembre 2018. Ce vaste accord de libre-cdéchange multilatéral réunissant 11 pays de part et d’autre du Pacifique à l’exception des Etats-Unis a été ratifié par l’Australie le 30 octobre 2018. Cette 6ème ratification était la condition requise pour permettre l’entrée en vigueur de cet accord dans les 60 jours. Les 6 pays qui pourront ainsi bénéficier des tarifs et mesures réglementaires préférentielles dès le 30 décembre sont l’Australie, le Mexique, le Japon, Singapour, la Nouvelle Zélande et le Canada. Selon les estimations du gouvernement, l’entrée en vigueur du CTPP devrait booster l’économie japonaise de près de 60Mds d’EUR. Source : Mainichi

 

3. Entreprises

La Cour Suprême coréenne confirme par une décision historique, la condamnation de l’entreprise japonaise Nippon Steel & Sumitomo Metal à verser des dédommagements individuels à quatre ressortissants coréens pour travail forcé. Le groupe cdmétallurgique a été condamné à verser 100 millions de won (soit 87 000 dollars US) à chacun des plaignants. 70 entreprises japonaises sont actuellement menacées par des poursuites de citoyens coréens ayant été soumis au travail obligatoire pour l’effort de guerre japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale. De nombreuses actions judiciaires sont en cours à différentes étapes, mais la décision de la Cour Suprême émise le 30 octobre 2018 est la première de son genre et constitue un jalon historique. Elle ne permet plus aucun appel supplémentaire de la part de l’entreprise accusée et porte la question au niveau gouvernemental et diplomatique sur un sujet politiquement sensible, risquant de remettre en question la relative détente atteinte ces derniers mois entre le Japon et la Corée. Source : Nikkei Asian ; Financial Times

 Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Remaniement complet des équipes économiques du gouvernement de Moon Jae-in. Le gouvernement coréen a décidé, le vendredi 9 novembre, de remplacer ses 2 principales figures économiques, le Ministre de l’économie et des finances Kim Dong-yeon et le chef de cabinet chargé de la stratégie politique, Jang Ha-sung. Sur fond de difficultés économiques, les divergencescd politiques entre les deux officiels sont devenues de plus en plus marquées, le premier souhaitant ralentir le rythme des réformes sociales défendues par le second. Kim Dong-yeon aurait exprimé plusieurs fois son désir de démissionner, ne se sentant plus en ligne avec les orientations gouvernementales. Son remplaçant, Hong Nam-ki, est un haut fonctionnaire expérimenté, qui fût porte-parole du Ministère de l’économie sous le gouvernement conservateur de Lee Myung-bak. Jang Ha-sung, conseiller très proche du président Moon Jae-in, était lui considéré comme le théoricien de la politique volontariste de demande mise en place par le gouvernement actuel : son renvoi, alors que celui-ci incarne le projet social du gouvernement, pourrait annoncer de possibles infléchissements à venir. Il est remplacé par Kim Soo-hyun, actuellement conseiller aux affaires sociales du Président. Source: Yonhap

2. Relations commerciales et multilatérales

La Corée envisage de rejoindre le Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership (CPTPP) – cf supra. Le ministre de la Stratégie et des Finances Kim Dong-yeon a annoncé le 12 mars que le gouvernement coréen déciderait de rejoindre ou non le CPTPP avant la fin du mois de juin 2018. Le gouvernement coréen souhaite évaluer l’impact potentiel du CPTPP sur l’économie coréenne avant de prendre une décision. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie a précisé que les conséquences négatives potentielles du CPTPP devraient toutefois être limitées, dans la mesure où la Corée dispose déjà d’un accord de libre-échange avec 9 des 11 membres de l’accord. Bien que la Corée n’ait pas fait partie des pays participant aux négociations initiales du TPP, le gouvernement de Park Geun-hye avait annoncé de façon tardive en 2015 sa volonté de rejoindre le TPP ; l’accession de la Corée à l’accord avait toutefois été reportée pour ne pas compliquer les négociations. Sources : Yonhap ; Yonhap

Le gouvernement coréen a décidé de réduire les taxes sur les hydrocarbures à compter du 1er novembre 2018. Le ministère de cdl’économie et des finances a décidé de réduire de 15 %, pour les six prochains mois, les taxes à la pompe. Cette mesure  devrait, selon les officiels, permettre de réduire le prix du litre d’essence d’un peu plus de 10 centimes, réduire les recettes fiscales de 1,8 Md USD et baisser le taux d’inflation de 0,2 point. L’objectif visé est de soutenir l’économie coréenne à court terme, en particulier les ménages les plus modestes et les petits commerces. Cette décision est populaire dans l’opinion, mais n’a pas fait l’unanimité au sein de la majorité : Yoo Seung-Hee, députée du parti Minjoo, a ainsi estimé que cette mesure ne permettrait pas de gains de pouvoir d’achat significatifs et ne ciblait pas suffisamment les ménages modestes. Sources: Korea Joongang Daily, The Korea Herald

 

3. Entreprises

 Le montant des commandes de l’industrie navale coréenne pourrait surpasser celui de la Chine et du Japon cette année. Selon le cabinet Clarksons Research, le volume cumulé des commandes de l’industrie navale coréenne a atteint 10,3 M TBC (Tonnes Brutes Compensées) de janvier à octobre, soit plus que la Chine (7,4 M TBC) et le Japon (2,7 M TBC) réunis. Pour la première foiscd en 7 ans, la Corée pourrait ainsi repasser en première place sur le marché mondial de la construction navale ; elle enregistre en octobre, 45% du total des commandes mondiales. Cette année, les 3 principaux constructeurs, Hyundai Heavy Industries, Samsung Heavy Industries, et Daewoo Shipbuilding - Marine Engineering (DSME) ont tous remporté de grands contrats. Pourtant le secteur reste encore fragile, notamment en raison de coûts structurels élevés et de l’augmentation du prix des matériaux. Samsung Heavy Industries a, par exemple, publié un résultat d’exploitation négatif de 89 M USD au 2ème trimestre et de 113 M USD au 3ème trimestre. Les 3 constructeurs travaillent ainsi à réduire leurs effectifs. Les 4,9 Mds USD de commandes signées cette année ne se reflèteront dans les comptes de l’entreprise que dans 1 ou 2 ans. Sources: Korea Joongang Daily, Korea Joongang Daily

  

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