Le Guatemala dispose d’un écosystème de startups dynamique porté par la plateforme d’innovation Campus TEC, laquelle est située dans la Zone 4 de la capitale au sein du « 4 Grados Norte », un quartier anciennement malfamé devenu en quelques années l’un des plus branché de la ville. À l’image de la fameuse Station F à Paris, ce campus ultra moderne, équipé de technologies de pointe, rassemble une multitude d’acteurs pour favoriser les partages d’expériences, les rencontres et les synergies : des entrepreneurs, des programmeurs, des investisseurs, des étudiants, des dizaines de grands groupes nationaux et internationaux du secteur technologique, deux universités, des banques, des commerces, des restaurants, des associations, des conseillers (juridiques, financiers, comptables…), un accélérateur d’entreprises et bien sûr des startups.

Composé également  d’espaces de coworking, de salles de repos, d’un atelier de prototypage de type Fablab/Makerspace, et proposant quotidiennement des formations, conférences et évènements sur l’innovation ou l’entreprenariat, le Campus TEC offre un environnement idéal pour concrétiser et accélérer tous projets de création d’entreprise.

Considéré comme le plus grand campus de startups en Amérique centrale, le Campus TEC ambitionne de devenir le principal hub technologique d’Amérique latine d’ici 2020, se désignant ainsi comme la Silicon Valley de la région. Créé en 2010 par Juan Mimi, fondateur de l’entreprise californienne à succès ZipRealty, le Campus TEC accueille aujourd’hui près de 150 jeunes pousses. Deux tours de 12 étages sont actuellement en construction, ce qui permettra de doubler dans les 18 prochains mois le nombre de startups au sein du campus et ainsi enrichir la vaste communauté qui le compose. Les dirigeants du Campus TEC cherchent aujourd’hui à étendre son influence en nouant des partenariats avec des acteurs à l’international (incubateurs, plateformes d’innovation, associations, opérateurs publics, grandes entreprises…) et en accueillant des startups étrangères.

Des entreprises à succès sont passées par ces locaux : Xoom (ex-BlueKite, spécialisée dans le transfert de fonds et vendue par le Guatémaltèque Kyle Pasarelli à Paypal pour près d’un milliard de dollars, dont elle est aujourd’hui une filiale), Tech4Mobile (appartenant à Vladimir González), Milkn’Cookies (appartenant à Juan Carlos Ruiz; plus de 50 employés), Molvu, Widefense, l’agence Royale Studios ou encore Multiverse. Depuis 2017, la startup TraeGuate, cofondée par le français Louis Prouvost, laquelle développe une application de covoiturage pour l’Amérique centrale, est passée par les locaux de Campus TEC. L'entreprise française Orange a notamment déjà eu recours au service d’une société guatémaltèque, présente dans le campus pour son portail internet mobile.

On peut également mentionner d’autres réussites du secteur de la Tech guatémaltèques, hors Campus TEC, telle que l’application internationale Duolingo, laquelle a été conçue par l’informaticien guatémaltèque Luis von Ahn. Ce dernier a également développé le système mondialement utilisé reCAPTCHA, racheté par Google en 2009 et qui permet de différencier de manière automatisée un utilisateur humain d'un ordinateur.  Récemment, la startup Kingo Energy (prix de l’innovation 2014 du MIT), qui a développé un service prépayé d’énergie solaire innovant pour satisfaire les besoins en électricité des populations en zones rurales, a récemment reçu le soutien public de Léonard Di Caprio et près de 1,7 MUSD de financements de la part de Proparco (filiale pour le secteur privé  de l’Agence Française de Développement - AFD). Juan Fermin Rodriguez, son fondateur, a par ailleurs été convié à l’édition 2017 du « Hacking de l’hôtel de ville » à Paris, aux côtés de plus de 1000 jeunes pousses du monde entier. On citera aussi le fameux « serial entrepreneur » guatémaltèque de 36 ans, Matías de Tezanos, fondateur, entre autres, de la holding PeopleFund qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 350 MUSD.

Le Guatemala s’affiche ainsi comme l’un des hubs technologiques les plus prometteurs d’Amérique Latine dont il conviendra de suivre attentivement son évolution. La croissance remarquable de son écosystème de startups local laisse présager une multiplication des collaborations futures au niveau international et français (French Tech).