Classe moyenne. Le 30 juillet 2008, lors du discours du Trône le Roi Mohammed VI souhaitait que « toutes les politiques publiques soient stratégiquement vouées à l’élargissement de la classe moyenne, pour qu’elle soit un socle de l’édifice social, la base de la stabilité et un puissant catalyseur de la production et la créativité ». Dix ans plus tard, elle reste en situation de vulnérabilité économique. Du fait des déficiences des services publics de la santé et de l’éducation, ces postes obèrent aujourd’hui le pouvoir d’achat effectif des ménages. Objet de toutes les attentions, la classe moyenne n’est pas simple à cerner économiquement. Construction statistique ou idéologique, l’analyse peut donner lieu à de nombreux biais. En retenant le critère international des personnes disposant d’un revenu de 10 USD/jour/personne, la, Banque mondiale estime qu’un quart de la population marocaine appartient à cette catégorie.


Mais une dimension nouvelle vient d’apparaître dans la réflexion au Maroc. Dans son discours à l’ouverture de la session parlementaire, le Roi Mohammed VI a appelé à porter l’attention sur la classe moyenne agricole. Il s’agit notamment de l’accompagnement des activités agricoles génératrices de revenus. Dans un pays où 40 % de l’emploi provient des zones rurales et 71 % du PIB se concentrent sur trois régions, c’est un réel défi de réussir à concilier modernisation d’une agriculture compétitive et le maintien d’une ruralité créatrice d’emplois. La France, qui avait tenté de faire reconnaitre à l’OMC la multifonctionnalité de l’agriculture, ne peut regarder qu’avec immense intérêt cette démarche qui passera notamment par la formation dans le monde rural. Dans ce contexte, notre coopération bilatérale est appelée à se renforcer avec l’arrivée au Service économique de M. Damien Trémeau, Conseiller agricole en charge de la formation-recherche-innovation.

Marie-Cécile TARDIEU