Transport, énergie, communication, les pays de la région doivent investir. Les projets ambitieux n’ont pas manqué au fil des années. Et pour autant le bilan qu’on peut faire aujourd’hui a quelque chose de décourageant. Les besoins essentiels ne sont pas satisfaits et les pays de la région sont restés à la queue des classements correspondants. Dans le même temps, à l’exception de la RDC, qui a certes d’autres problèmes, ils ont accumulé des niveaux d’endettement trop élevés. Il y a donc aujourd’hui un double enjeu : stabiliser la situation macroéconomique ; trouver les méthodes efficaces pour réaliser les investissements nécessaires.
Sur le premier point, le message qui vient des capitales des pays de la CEMAC est clair. Une partie du chemin a été faite, mais la charge de la dette augmente encore et les réserves de change ne sont pas au niveau minimal. Pour retrouver une situation financière soutenable les efforts doivent être poursuivis, collectifs et partagés. Les chefs d’État de la CEMAC l’ont dit à N’Djamena le 25 octobre et la BEAC a relevé son taux d’intérêt. La RDC a également pris des mesures d’ajustement. Le taux de change est stabilisé, au moins provisoirement, et l’inflation, toujours très élevée, a néanmoins baissé par rapport à l’année précédente.
La croissance (1,7 % attendus pour 2018 pour les pays de la CEMAC) est encore trop faible. Mais le rythme des grands projets n’est pas celui de la conjoncture. La corniche à Brazzaville, le port de Kribi, auront un impact durable. Les décisions concernant la centrale hydraulique de Nachtigal ont tardé, mais elles sont maintenant prises et la construction pourrait commencer rapidement. Ce sera – espérons-le en tout cas – une bonne illustration d’une coopération réussie entre tous les acteurs et du potentiel des partenariats public-privé.
En d’autres termes la priorité est encore à retrouver un sentier de croissance soutenable – le travail sur ce terrain n’est pas achevé. Mais on peut commencer à entrevoir les scénarios d’après-crise qui permettraient d’avancer sur les dossiers les plus structurants.