La troisième réunion du Dialogue 5+5, volet « finances et investissement », s’est tenue à Alger le 18 novembre dernier. Elle a réuni les ministres des Finances des cinq pays de la rive nord de  la  Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et de la rive sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). Elle a été coprésidée par le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya.

Les discussions se sont concentrées autour de quatre thèmes : 1) la coopération douanière ; 2) la mise en place de politiques fiscales non dommageables pour attirer les investissements étrangers ; 3) les aspects financiers et d’investissements du changement climatique et de la transition énergétique ; et 4) le développement des Fintechs.

A propos du renforcement de l’échange d’informations et de renseignements liés au contrôle du commerce extérieur, il a été réaffirmé la volonté de poursuivre les efforts engagés dans la coopération douanière suite au succès de l’opération Hannibal lancée en mai 2017 après la rencontre entre les directeurs généraux des Douanes. Concernant les politiques fiscales attractives pour l’investissement, il a été recommandé de 1) mettre en place des politiques fiscales incitatives basées sur la réduction des coûts d’investissement plutôt que des politiques axées sur les profits ; 2) clairement définir les critères d’éligibilité pour mieux cibler les investissements ; et 3) assurer un suivi des incitations fiscales en place. En ce sens, l’exécution du plan d’action de l’OCDE (Plan de lutte contre l’érosion des bases fiscales et le transfert des bénéfices, BEPS), est la bienvenue. Sur la transition énergétique, il a été souligné l’importance des investissements privés et publics dans la maintenance et l’arrangement des infrastructures et réseaux existants et dans le développement de nouveaux procédés et de nouvelles technologies. Il a été préconisé en ce sens de renforcer l’implication des ministères des Finances afin d’intégrer le volet changement climatique dans l’élaboration des politiques publiques. Sur les Fintechs, il a été encouragé le développement de ces technologies qui permettraient une meilleure traçabilité des opérations et une forte réduction des délais dans le cas de désintermédiation, tout en réduisant les coûts. Il a toutefois été souligné l’importance de la régulation sur ce sujet afin d’assurer la stabilité financière, à l’image de ce que fait le Comité de stabilité financière.

Sur l’impulsion du président français, E. Macron, un « sommet des deux rives » sera organisé en juin prochain à Marseille, en présence des chefs d’Etat et des acteurs de la société civile. Les thèmes abordés seront l’économie, l’environnement, l’énergie, la culture et la jeunesse.

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