La diaspora éthiopienne dans le monde est estimée entre 848 000 et 2,5-3 M de personnes (respectivement selon la Banque mondiale ou la National Bank of Ethiopia - NBE). Selon la Banque mondiale (847 700 personnes), elle est principalement présente en Amérique du Nord (273 500 Éthiopiens dont 244 900 aux États-Unis), au Moyen-Orient (258 500 Éthiopiens dont 148 800 en Arabie Saoudite et 85 700 en Israël), en Afrique (159 200 Éthiopiens) et en Europe (140 200 Éthiopiens). La France, avec 8 800 ressortissants éthiopiens, constitue la 17ème destination mondiale et la 6ème destination européenne.

Les transferts annuels de ces dix dernières années équivalent, en moyenne, à environ 9 % du PIB et 70 % du montant des exportations éthiopiennes de biens et services. En 2016/17, d’après le FMI et la NBE, les transferts (5,5 Mds USD) excèdent de loin les montants des exportations de biens (2,9 Mds USD), des IDE (4,2 Mds USD) et de l’aide publique au développement reçue par l’Ethiopie (4,1 Mds USD). Après avoir atteint un niveau record à 6,4 Mds USD au cours de l’année fiscale 2015/16, les transferts privés de la diaspora éthiopienne ont marqué un léger recul (-15 % en g.a.) en 2016/17 (5,5 Mds USD, soit 6,9 % du PIB). Ce ralentissement est principalement dû à la baisse des dons aux ONG et au mouvement de boycott des transferts suite aux troubles politiques de 2016-2017. En Éthiopie, les envois de fonds jouent un rôle essentiel pour soutenir la balance des paiements. Alors que l’économie manque de devises, le gouvernement a mis en place des outils afin de faciliter les transactions financières transnationales, dont l’ambitieux Diaspora Trust Fund lancé par le Premier ministre Abiy Ahmed en juillet 2018. Compte tenu du déséquilibre de la balance courante du pays et des énormes projets d’infrastructure en cours de construction dans le cadre du Growth and Transformation Plan II (GTP II) (2015/16-2019/20), les revenus de la diaspora sont d’autant plus nécessaires alors que le gouvernement cherche à transformer le « brain drain » en « brain gain ».