Le Forum des investissements de la Cairo Water Week s’est tenu le 17 octobre 2018. Lors de l’ouverture, le Ministre des Ressources en eau et de l’irrigation, Son Excellence Mohamed Abdel-Ati a énoncé ses trois priorités pour le secteur de l’eau : poursuivre le développement du dessalement, améliorer significativement la qualité de l’eau distribuée et traitée, et renforcer la sécurité hydrique en Egypte et dans la région dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale. L’ambassadeur de l’Union européenne Ivan Surkoš a pour sa part annoncé officiellement le programme « EU4Water in Egypt » (150 M€ sur 4 ans répartis entre assistance technique et financement de projets d’infrastructures sous forme de prêts syndiqués en partenariat avec les bailleurs européens et multilatéraux).

L’Union européenne a présenté son Plan d’investissements extérieurs , réparti sur trois piliers, dont celui du Fonds européen pour le développement durable (EFSD) et son offre de garanties ouverte au secteur privé . L’une des quatre « fenêtres » d’investissement du fonds s’intitule « Villes durables » et fait la part belle au secteur de l’eau. Ces garanties peuvent être mobilisées notamment par les municipalités et par les entreprises dans le cadre de PPP. Des exemples de projets prioritaires sont les investissements dans la réduction des pertes en eaux (non revenue waters) par la rénovation du réseau de distribution et dans les systèmes d’optimisation de la gestion de la ressource.

La session s’est poursuivie avec la présentation par M. James Corcoran , qui a rappelé que la réforme du secteur est particulièrement complexe avec neuf ministères et leurs agences respectives impliqués dans le processus. La Stratégie eau 2017-2030-2037 n’a finalement pas été présentée officiellement (mais ses grandes lignes ont été évoquées). Pour faire face à la situation de stress hydrique absolu que devrait connaître l’Egypte d’ici 2030, cette stratégie prévoit un minimum de 900 milliards EGP d’investissements dans le secteur. M. Corcoran a rappelé qu’il s’agit d’un minimum et qu’en réalité le double serait nécessaire. Le recours au secteur privé sous la forme de PPP est donc incontournable si l’Egypte veut se donner les moyens de faire face à la situation. Le ministre et ses équipes en sont pleinement conscients et réaffirment leur volonté de mettre en place de tels partenariats.

M. Corcoran a ensuite présenté rapidement le cadre légal des PPP en Egypte tel que défini par la loi 67/2010, rappelant que l’investissement doit être au moins équivalent à 100 M EGP et que les contrats peuvent durer entre 5 et 30 ans. M. Atter Hannoura, directeur du département des PPP au sein du ministère des Finances précise que dans les projets de dessalement en PPP, dans les zones densément peuplées des côtes de la mer Rouge et de la mer Méditerranée, l’eau potable produite sera achetée par l’Etat tandis que dans les zones plus isolées, le concessionnaire distribuera directement à l’usager.