Le séminaire Fourgeaud du 16 octobre 2018 a porté sur le thème "Quantification des réformes sur les marchés des biens et du travail".

Tout d’abord, Gilbert Cette (Banque de France et Université d’Aix Marseille) a présenté les résultats d’une étude réalisée avec Jacques Mairesse (Crest et Université de Maastricht) et Jimmy Lopez (Université de Bourgogne et Banque de France) intitulée "Création et partage des rentes : nouvelles mesures et effets sur la Productivité Globale des Facteurs".

Ensuite, Balázs Égert (OCDE) a exposé les principaux enseignements d’une étude réalisée avec Peter Gal (OCDE) intitulée "La quantification des réformes structurelles dans les pays de l’OCDE : un nouveau cadre analytique".

La discussion a été introduite par Harry Partouche (direction générale du Trésor).


1er exposé : présentation orale de Gilbert Cette
Création et partage des rentes : nouvelles mesures et effets sur la Productivité Globale des Facteurs : papier de Gilbert Cette, Jimmy Lopez et Jacques Mairesse.  


2nd exposé : présentation orale de Balázs Égert
La quantification des réformes structurelles dans les pays de l’OCDE : un nouveau cadre analytique : papier de Balázs Égert et Peter Gal.  
 

Discussion d’Harry Partouche.

 

 

Intervenants et organisatrice du séminaire Fourgeaud du 16 octobre 2018

Sur la photo : Gilbert Cette, Claire Loupias (organisatrice) et Harry Partouche.

 

Voici un bref résumé des études présentées :

« Création et partage des rentes : nouvelles mesures et effets sur la Productivité Globale des Facteurs », par Gilbert Cette, Jimmy Lopez et Jacques Mairesse 

Cette analyse propose de nouvelles mesures de la rente du producteur et de son partage entre entreprises et travailleurs, sur un panel de données pays-secteur. Alors que les mesures habituelles par le taux de marge supposent implicitement un marché du travail parfait, notre approche relâche cette hypothèse en tenant compte, par niveau d’éducation, de la part de la rente que les travailleurs peuvent s’approprier. Ces nouvelles mesures sont construites pour un panel de 14 pays, 19 secteurs sur la période 1985-2005. Nous étudions d’abord les relations entre la rente et les indicateurs OCDE sur les réglementations anticoncurrentielles des secteurs non-manufacturiers (NMR) et sur les régulations issues de la législation protectrice de l’emploi (EPL). D’après nos résultats d’estimations, une augmentation des NMR induirait un accroissement de la rente du producteur, ainsi que de la part de cette rente appropriée par les travailleurs. C’est particulièrement le cas pour les réglementations concernant les barrières à l’entrée. En revanche, une augmentation d’EPL n’aurait pas d’effet sur la rente appropriée par les travailleurs. En effet, elle accroîtrait le salaire horaire mais cet accroissement salarial serait compensé par une baisse du nombre d’heures travaillées par unité produite. Ainsi, EPL n’affecterait pas le partage de la rente. Ces effets d’EPL seraient d’autant plus forts que les travailleurs sont peu qualifiés. Nous étudions ensuite les effets de nos nouvelles mesures de la rente sur la productivité globale des facteurs. Les indicateurs OCDE servent alors d’instruments afin de tenir compte de l’endogénéité de ces mesures et de s’assurer que les résultats d’estimations indiquent bien les effets de la concurrence et de la négociation salariale sur la productivité. Nous observons alors qu’une baisse de la concurrence ou un renforcement du pouvoir de négociation des travailleurs auraient un impact négatif sur la productivité.

« La quantification des réformes structurelles dans les pays de l’OCDE : un nouveau cadre analytique », par Balázs Égert et Peter Gal

Ce document décrit et discute un nouveau cadre analytique pour quantifier l'impact des réformes structurelles sur le revenu par habitant dans les pays de l'OCDE. Il présente les effets macroéconomiques des réformes en agrégeant les effets sur le capital physique, l'emploi et la productivité via une fonction de production. Sur la base des réformes définies comme des changements observés dans les politiques, le document trouve de manière générale que la réglementation des marchés de produits a le plus grand impact cinq ans après les réformes. L'impact conjugué des réformes touchant l’ensemble des politiques du marché du travail est toutefois considérablement plus élevé que celui découlant de la réforme de la règlementation des marchés de produits. Le document montre également que les impacts des politiques peuvent différer selon les horizons. Les effets à long terme sur le PIB par habitant des politiques passant par une hausse du capital peuvent être considérablement plus importants que les impacts observés après 5 à 10 ans. En revanche, l'impact à long terme des réformes de politiques passant par le canal de l'emploi se concrétise à un horizon plus court.


Crédit photo : © Patrick Védrune, Secrétariat général des ministères économiques et financiers, droits réservés.