En 2017, nos échanges commerciaux avec la Bosnie-Herzégovine atteignaient un niveau record depuis 2007 et représentaient en valeur 218,44 M EUR  (+5% en g. a.) mais la France est déficitaire dans l’échange avec la Bosnie-Herzégovine depuis 2013 (à l’exception d’un léger excédent en notre faveur en 2014 de 690 K EUR). Le Grand Est, l’Ile de France et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont des trois régions françaises qui échangent le plus de marchandises avec la Bosnie-Herzégovine. En 2017, avec 2,1% des importations bosniennes, la France était le 8ème fournisseur européen du pays, après l’Allemagne, l’Italie, la Croatie, la Slovénie, l’Autriche, la Pologne, et la Hongrie et le 13ème fournisseur du pays dans le monde, après la Serbie, la Chine, la Russie, la Turquie et les Etats Unis.

Les échanges entre les deux pays sont, pour partie, constitués de biens exportés en Bosnie-Herzégovine pour y être perfectionnés, avant leur réimportation en France. Pour rappel, le traitement en perfectionnement passif (TPP) représente un tiers des exportations de la Bosnie-Herzégovine et concerne huit des dix groupes de produits importés par le pays. Les principaux  pays clients de la Bosnie-Herzégovine sont l’Italie (chaussures en cuir et textile principalement), la Suisse (produits chimiques et aluminium), la Slovénie (cuir, machines) et l’Allemagne (pièces automobile, textile, matières plastiques). La France est un client significatif  en sous-traitance.

 Le TPP France –Bosnie-Herzégovine concerne les secteurs industriels tels que:

-           Textile et cuir dont : cuir et articles chaussants pour la production de chaussures et  coton, fibre synthétique et laine pour la production de vêtements ; qui engendre à lui seul un volume d’échanges de presque 88,25 MEUR et un déficit commercial proche de 43,4 MEUR en données brutes.

 

-           Pièces/éléments métalliques dont pièces pour les machines/chaudières, les moteurs et machines génératrices, électriques  et fonte brute pour les produits de fonte;

-           Autres secteurs très divers (papier carton pour l’emballage, polymères de propylène ou d'autres oléfines, sous formes primaires pour l’emballage alimentaire  etc.).

 Les importations françaises en provenance de Bosnie-Herzégovine sont reparties à la hausse, de 7,6 %, en 2017, pour atteindre 124,18 M EUR, et croissent à un rythme plus élevé que nos exportations.

Nos importations ont  augmenté en 2017 s’élevant, selon les douanes françaises à 124,18 M EUR (+7,6% en GA). 53 % de nos achats à la Bosnie-Herzégovine sont issus des produits transformés de l’industrie textile (housse de siège automobile, vêtements de dessous, articles chaussants constituant traditionnellement le premier poste d’importation) ; des éléments de menuiserie, de charpente et des équipements mécaniques pour 20,5%, l’emballage en bois, papier et carton (10,23%).

Les exportations françaises à destination de la Bosnie-Herzégovine ont légèrement augmenté (+ 2%) en 2017, où elles ont atteint 94,25 MEUR.

Les ventes françaises comprennent par ailleurs des voitures, des machines, des produits pharmaceutiques et cosmétiques, qui compensent pour une part le déficit dans le textile. Les  opportunités d’augmentation de nos échanges existent dans les domaines agricoles,  agroalimentaires, électroniques et informatiques etc…

 Nos exportations ont augmenté légèrement en 2017 atteignant selon les douanes françaises 94,25 M EUR (+2% en GA). Les principaux postes d’exportations françaises sont les textiles, habillement, cuir et chaussures (23,8%) en hausse de +4,7 % en g.a., les produits pharmaceutiques (18,2%) en hausse de 12 % en g.a., les véhicules automobiles (9,5%) en hausse de 45,4 % en g.a , produits métallurgiques et métalliques (8,7%), en baisse de 1,1% en g.a et les machines industrielles et agricoles ( 8,5%) en baisse de 36,5% en g.a.. 

Commerce extérieur de la France avec la B-H

Source : Douanes françaises

 

Potentiel de développement de nos relations économiques

Pour l’avenir, les fonds IPA II/CIBO permettant à la Bosnie-Herzégovine de financer des projets structurants qui pourraient intéresser des sociétés françaises. A titre d’exemple, de 83,8 M EUR dans le programme IPA 2018, 62 M EUR sont  prévus pour la Compétitivité et innovation donc le développement économique. Cette dernière est composée de 30 MEUR de soutien à l'agriculture et au développement rural, à la sécurité alimentaire, aux normes vétérinaires et phytosanitaires, de 2 M EUR pour améliorer la compétitivité  du commerce extérieur du pays,  de 20 M EUR pour soutenir des réformes ciblées et la poursuite du développement des infrastructures dans le secteur de l'environnement et 10 M EUR pour le déminage.

Le potentiel de développement de nos relations commerciales existe également dans d’autres secteurs et devrait bénéficier du nouveau partenariat lié entre Business France et la Chambre de commerce franco-serbe. Dans l’agroalimentaire notamment, la France est très peu représentée, à l’exception de Lactalis qui produit  localement et dont la part de marché est significative (15%). A moyen terme, les perspectives de croissance de volume de nos échanges reposent également sur le développement de courant d’affaires des sociétés françaises implantées dans la région (Croatie et Serbie notamment). Le dispositif du soutien à l’export dans le pays a été renforcé en 2016, avec la signature d’une convention entre la Chambre de commerce franco-serbe et Business France, pour développer les relations commerciales bilatérales.

La position française en matière d’investissements directs est modeste et d’autant affaiblie par le désengagement de l’un des plus grands investisseurs français en BH (Interex, filiale du groupe français Intermarché) en 2013. Selon la  Banque Centrale de Bosnie-Herzégovine (CBBH),  le stock d’IDE français en Bosnie-Herzégovine était de 10,9 M EUR en 2016, soit 0,2 % du total des IDE dans le pays. Il  reste stable par rapport l’année 2015.Toujours d’après  la Banque centrale, la France se situe en 2016 au 23 rang des investisseurs étrangers en Bosnie-Herzégovine et au 14e rang des investisseurs européens en Bosnie-Herzégovine, loin derrière l’Autriche,  la Croatie, la Slovénie, les Pays Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Grande Bretagne, le Luxembourg, le Chypre,  mais pas loin de l’Espagne, la Pologne et la Hongrie… Les principaux investisseurs français sont le groupe laitier Lactalis via sa filiale croate Dukat et le groupe d’ingénierie pétrolière et gazière Technip qui détient une participation à hauteur de 33 % dans le capital de Petrolinvest.