Les transferts des différentes diasporas ont atteint un nouveau record en 2017. La Banque mondiale les estime à 613 Mds USD au niveau mondial, dont 466 Mds USD à destination des pays émergents. Au Pakistan, où la population expatriée est estimée à 8 – 10 M de personnes, les envois de fonds jouent un rôle essentiel de stabilisateur de la balance des paiements. En dépit de la tendance mondiale, les transferts à destination du Pakistan ont marqué un recul (-3,1 % en g.a, à 19,3 Mds USD, soit 6,4 % du PIB) l’an dernier pour la première fois depuis 2004, en raison principalement des politiques internes d’emploi mises en œuvre par l’Arabie saoudite, où sont expatriés 2,6 M de Pakistanais, afin de privilégier la main d’œuvre locale. Face à la rapide dégradation du déficit commercial, que les transferts d’expatriés compensaient traditionnellement mais qui ne le couvrent plus qu’à 65 %, et à la quasi absence de flux entrants d’investissements directs étrangers, la balance des paiements affiche cette année un déficit qui représente 5,5 % du PIB. Alors que l’économie manque de devises - les réserves de la Banque centrale correspondent désormais à moins de deux mois d’importations – le gouvernement a mis en place des outils afin de faciliter les transactions financières transnationales. Néanmoins, ces programmes ont dû mal à faire leurs preuves face aux envois de fonds informels traditionnels, les hawalas, qui représentent 60 % des transferts légaux.