Le déficit commercial de la Colombie a reculé en 2017, porté par un effet valeur sur ses exportations de matières premières, toujours très prédominantes dans le total de ses exportations. La France progresse d’un rang parmi les clients du pays, mais le solde commercial bilatéral affiché par les Douanes colombiennes (754 MUSD en faveur de la France) contraste fortement avec celui calculé par les Douanes françaises (5 MEUR en faveur de la France), du fait de différences de décomptes sur certains postes (importations aéronautiques colombiennes, exportations de matières premières vers l’Europe).

 

1. Un solde commercial toujours déficitaire, mais en amélioration

A 8,3 Mds USD (soit 2,7% du PIB), le déficit commercial de la Colombie a reculé de 37% par rapport à 2016. Si les principaux postes déficitaires ont enregistré un creusement de leur déficit (+4% pour les machines et chaudières, +9% pour les appareils et matériels électriques, +6% pour les produits chimiques…), cette dégradation a été largement compensée par la forte hausse des excédents traditionnels du pays : hydrocarbures (+44%, à 16,7 Mds USD), pierres et métaux précieux (+17%, à 1,9 Md USD), floriculture (+7%, à 1,4 Md USD).

Au total, le degré d’ouverture de l’économie colombienne (mesuré par la somme des échanges rapportée au PIB) progresse en 2017, passant de 25 à 27%.

 

2. Des exportations en hausse par effet valeur sur les matières premières, aboutissant à une concentration accrue des exportations

A 37,8 Mds USD, les exportations colombiennes ont progressé de 19% en 2017. L’ensemble des postes clés ont progressé : +32% (à 20,4 Mds USD) pour les hydrocarbures, +5% (à 2,6 Mds USD) pour le café, +13% (à 2 Mds USD) pour les pierres et métaux précieux, +7% (à 1,4 Md USD) pour la floriculture, +6% (à 1,4 Md USD) pour les matières plastiques et +4% (à 1,1 Md USD) pour les fruits. Conjointement, ces six catégories de produits ont renforcé leur prééminence dans les exportations colombiennes, passant de 73 à 76% du total. Ces progressions sont essentiellement dues à des effets valeur liés aux cours mondiaux, les volumes exportés sur les principaux postes n’ayant progressé que modestement (+12% pour les hydrocarbures, +8% pour les pierres et métaux précieux).

Parmi les principaux reculs d’exportations en 2017 figurent notamment les produits pharmaceutiques (-18%, à 352 MUSD), les produits du cacao (-18%, à 112 MUSD) et les produits de la mer (-25%, à 105 MUSD). 

 

3. Des importations concentrées sur les biens d'équipement

Les importations colombiennes ont pour leur part progressé de 3% en 2017, à 46,1 Mds USD. Les principaux postes d’importation ont connu des évolutions contrastées : +3% pour les machines et chaudières (à 5,5 Mds USD), +9% pour les appareils et matériels électriques (à 5 Mds USD), -3% pour les hydrocarbures (à 3,7 Mds USD), -4% pour les automobiles (à 3,6 Mds USD), +4% pour les produits pharmaceutiques (à 2,2 Mds USD), +1% pour les matières plastiques (à 2,1 Mds USD) et +6% pour les produits chimiques organiques (à 2 Mds USD). Au total, l’ensemble de ces sept postes a représenté 52% des importations colombiennes en 2017, contre 53% un an plus tôt.

Certains postes d’importation moins significatifs ont connu des variations d’ampleur en 2017 : +31% pour les produits de la fonte et de l’acier (à 810 MUSD), +147% pour le matériel ferroviaire (à 110 MUSD), -32% pour les pierres et métaux précieux (à 80 MUSD).

4. Les Etats-Unis demeurent de loin le premier partenaire commercial de la Colombie

Les Etats-Unis ont reçu 27,9% des exportations colombiennes en 2017 (contre 32,2% en 2016), et ont représenté 26,1% des importations colombiennes cette même année (contre 26,5% en 2016). Les autres clients majeurs de la Colombie sont notamment le Panama (7,2% des exportations du pays en 2017), la Chine (5,3%), les Pays-Bas (4,1%, chiffre masquant cependant des réexportations de charbon et d’hydrocarbures depuis les ports néerlandais vers d’autres pays européens), le Mexique (4,1%), l’Equateur (3,9%), la Turquie (3,7%, une part en hausse de 55% sur un an) et le Brésil (3,6%). Conjointement, ces huit pays ont représenté 59,8% des exportations colombiennes en 2017, contre 58,3% un an plus tôt. La France, avec une part de 0,5% des exportations colombiennes, était le 32e client du pays en 2017 (entre le Costa Rica et la Bolivie), contre une 31e position en 2016, selon les Douanes colombiennes.

S’agissant des fournisseurs du pays, la Chine figure en seconde position derrière les Etats-Unis (à 19% des importations colombiennes), devant le Mexique (7,5%), le Brésil (5%), l’Allemagne (4,1%), le Japon (2,7%), l’Inde (2,3%), l’Espagne (2,1%) et la France (2,1%). Neuvième fournisseur de la Colombie en 2017, la France progresse ainsi d’un rang en passant devant la Corée du Sud.

La Colombie a enregistré en 2017 ses principaux excédents commerciaux avec le Panama (2,7 Mds USD, en hausse de 34%), les Pays-Bas (1,3 Md USD, +40%, sous l’effet de la hausse des cours des matières premières transitant par ce pays vers l’ensemble de l’UE), la Turquie (1,1 Md USD, +147%) et l’Equateur (750 MUSD, +90%). Elle a en revanche enregistré ses plus importants déficits avec la Chine (-6,8 Mds USD, en réduction cependant de 10%), le Mexique (-1,9 Md USD, en réduction de 23%), les Etats-Unis   (-1,5 Md USD, en réduction de 12%) et l’Allemagne (-1,4 Md USD, en creusement de 14%).

Selon les Douanes colombiennes, le pays a enregistré en 2017 un déficit de 754 MUSD avec la France (son 7e plus important déficit bilatéral), en creusement de 11% sur un an. Ces données contrastent fortement avec celles des Douanes françaises, qui font ressortir un excédent en faveur de la France de seulement 5 MEUR en 2017, contre 251 MEUR un an plus tôt. Ces écarts, usuels dans leur existence mais d’une ampleur particulièrement marquée en 2017, ont été analysés par ce service à l’occasion d’une rencontre avec l’office des statistiques publiques colombien. Les principales sources d’écart identifiées sont notamment :

  • Les aéronefs, avec des livraisons d’Airbus identifiées comme provenant de France pour les Douanes colombiennes, mais d’Allemagne pour les Douanes françaises ;
  • Le charbon, les hydrocarbures et certains fruits transitant par les ports néerlandais ;
  • Les pierres et métaux précieux transitant par les ports belges./.