Actualités économiques Japon & Corée - Semaines des 28 mai et 4 juin 2018
Actualités économiques
JAPON COREE
Semaines des 28 mai et 4 juin 2018
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Relations commerciales et multilatérales
- Entreprises
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Relations commerciales et multilatérales
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
Le gouvernement japonais a publié le 5 juin son programme de réformes économiques et fiscales prioritaires pour l’exercice 2018 (« Basic Policies for Economic and Fiscal Management and Reform 2018 » mais uniquement en japonais pour le moment). L’objectif qui visait à atteindre un excédent de la balance primaire (balance budgétaire hors intérêts sur la dette) en 2020 est officiellement repoussé de 5 ans à l’année fiscale 2025. Le plan établi également un trois objectifs intermédiaires pour FY 2021 : (i) un déficit primaire à 1,5% du PIB (soit la moitié du déficit de FY 2017), (ii) un déficit budgétaire global inférieur à 3% du PIB et (iii) un niveau de dette publique à 180/185% du PIB (contre 240% actuellement). Sources : Nomura Research
Le gouvernement japonais a publié sa nouvelle stratégie de croissance 2018 intitulée « Vers une société 5.0 fondée sur l’utilisation des données » (1). Cette stratégie met l’accent sur le développement de nouvelles solutions de mobilités (véhicule autonome), de l’e-santé, de nouveaux systèmes énergétiques, de la FinTech, du e-government, de nouveaux systèmes de maintenance des infrastructures, de l’agritech et des smart cities. Elle vise également à l’amélioration de la productivité des PME et au renforcement des ressources humaines dans les secteurs prioritaires (IA, Robotique, sciences de la vie). Nouveauté de cette stratégie : le gouvernement prévoit la création d’un conseil réunissant des représentants gouvernementaux et industriels (notamment des employés proches de la production) pour élaborer la stratégie de croissance de 2019 et au-delà. Parmi les objectifs chiffrés : une part de 30% pour les véhicules autonomes (niveau 3) dans les ventes de nouveaux véhicules d’ici 2030 ou encore la création 20 licornes japonaises d’ici 2023 (start-up dont la capitalisation dépasserait 1 Mds USD). Le gouvernement souhaite, entre autres, agir par la réglementation (adoption d’une réglementation adaptée pour les véhicules autonomes, facilitations réglementaires pour les start-up). Sources : Council on Investment for the Future, Nikkei, Nikkei
(1) Traduction non officielle
Lancement d’une stratégie de réduction des déchets plastique d’ici la fin de l’année au Japon. En lien avec le mouvement international de promotion, non seulement du recyclage mais aussi d’une réduction de l’utilisation des sacs et emballages en plastique, le gouvernement japonais a décidé de travailler à la définition d’une stratégie pour réduire le volume massif de déchets plastique générés au Japon. Dès cet été, un conseil constitué de représentants des ministères et agences concernées – en particulier, MOE et METI –, du secteur industriel et d’autres experts sera formé afin de fixer cette stratégie avant la fin de l’année fiscale. Cette stratégie devrait appeler à une réduction des contenants et emballages plastique ; une collecte et une réutilisation efficiente des ressources plastique ; et une diffusion de l’utilisation de bioplastiques dérivés de matériaux végétaux et non du pétrole. L’introduction de telles réglementations pourrait soulever l’opposition de l’industrie et des consommateurs. Source : The Japan News
2. Relations commerciales et multilatérales
Le Premier ministre Shinzo Abe a annoncé, la création d’un nouveau permis de travail pour faciliter l’accès des travailleurs étrangers à cinq secteurs manquant cruellement de main d’œuvre : l’agriculture, la construction, la construction nautique, l’hôtellerie et les soins à la personne. Annoncé lors du conseil sur la politique économique et fiscale, conseil qui vise à établir les priorités de réformes pour l’année fiscale 2018, ce nouveau permis de travail pourrait être soumis à un vote à la Diète dès l’automne pour entrer en application en avril 2019. Le gouvernement voudrait ainsi attirer plus de 500 000 travailleurs étrangers d’ici 2025, ouvrant de plus les portes du pays à de l’immigration faiblement qualifiée. Pour prétendre à ce nouveau visa de travail, les candidats auront deux possibilités : (i) y postuler après avoir terminé leur programme de 5 années comme « stagiaires techniques », l’un des visas de travail les plus utilisés par les travailleurs étrangers sans statut de résident au Japon ou (ii) se soumettre à un test de langue japonaise (pouvoir tenir une conversation basique en japonais) et un test pratique pour s’assurer des compétences dans les cinq domaines visés. Source : Nikkei
3. Entreprises
Sharp pourrait racheter l’activité PC de Toshiba pour 4 Mds JPY (36 M USD) et revenir ainsi sur un marché que l’entreprise avait quitté 8 ans plus tôt. Sharp a engagé une nouvelle stratégie d’expansion à la suite de son rachat en 2016 par Hon Hai Precision (Foxconn) et souhaite bénéficier de l’expérience de l’entreprise taiwanaise dans la production de PC pour revenir sur le marché. Toshiba, qui a récemment confirmé la vente de son activité de puces mémoires, continue sa restructuration, en se délestant de ses activités non-rentables : les ventes de PC de Toshiba ont, en effet, diminué de 13% en 2017. Le PDG de Sharp, Tai Jeng-wu, a pour objectif de rentabiliser cet investissement en un ou deux ans. Le contrat actuellement en discussion prévoirait le rachat de 80% des parts de Toshiba Client Solutions, laissant les 20% restant à l’entreprise japonaise. Selon Tai, cette acquisition pourrait également permettre des synergies entre l’expérience des ingénieurs de Toshiba et celle de Sharp sur l’Internet des Objets et l’Intelligence Artificielle. Sources : Japan Times, Nikkei
Le Softbank Vision Fund va investir 2,25 Mds USD dans GM Cruise, succursale de General Motors spécialisée dans le véhicule autonome. Softbank Vision Fund détiendra ainsi 20% du capital de la société GM Cruise. Une fois l’opération effectuée, General Motors apportera pour sa part 1,1 Md USD à GM Cruise. A la suite de cette annonce, le prix de l’action de General Motors a augmenté de 10%. Sources : Nikkei
La plateforme de location touristique Airbnb a été contrainte de suspendre 80% de ses annonces au Japon, faute de conformité à une nouvelle loi sur le minpaku (littéralement « hébergement chez l’habitant »), qui entrera en vigueur le 15 juin 2018. Cette loi, le Private Lodging Business Act, vise à encadrer un secteur qui s’est développé jusqu’ici dans une zone juridiquement grise. Les hôtes devront, désormais, enregistrer leur logement auprès des autorités pour pouvoir continuer à le louer. Or, selon l’Agence du Tourisme du Japon, en mai, seuls 724 logements sur les quelques 60 000 inscrits sur le site Airbnb avaient été enregistrés et ce bien la procédure ait été ouverte en mars. Outre ces démarches administratives, la loi impose diverses restrictions dont une limite la durée cumulée de location à 180 nuitées par an et par logement. D’autre part, elle autorise les municipalités à interdire le minpaku dans certains quartiers résidentiels ou à limiter encore le nombre de jours de location. Malgré ces difficultés, cette loi entend avant tout donner un cadre légal clair au secteur du minpaku et ce dans la perspective des Jeux Olympiques de 2020 et l’accueil de près de 40 millions de touristes étrangers à cette occasion. Sources : Nikkei, Le Point
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
L’augmentation du salaire minimum continue de faire débat. Le think tank public Korea Development Institute (KDI) a publié une étude au début du mois de juin indiquant que le projet du gouvernement du Président Moon Jae-in d’augmenter de 50 % le montant du salaire minimum d’ici 2020 pourrait pénaliser l’emploi. Selon le rapport du KDI, la hausse du salaire minimum mise en œuvre par le gouvernement à partir du 1er janvier 2018 (+16,4 % à 7,1 USD/heure) n’aurait à ce stade pas eu d’impact significatif sur l’emploi. Le think tank estime toutefois qu’une nouvelle hausse du salaire minimum serait susceptible d’avoir des conséquences négatives pour l’économie coréenne et pour l’emploi. Selon le KDI, une hausse de 15 % du salaire minimum en 2019 et en 2020 se traduirait par la destruction de 96 000 emplois en 2019 et de 144 000 emplois en 2020. L’OCDE a formulé un diagnostic semblable à celui du KDI dans son rapport de perspectives économiques du mois de mai, mettant en garde le gouvernement coréen contre les effets négatifs d’une augmentation trop rapide du salaire minimum. Le salaire minimum représentait 50 % du salaire médian en Corée en 2016 ; l’augmentation de 50 % prévue par le gouvernement aurait pour conséquence de porter le salaire minimum à 68 % du salaire médian, un niveau supérieur à celui de la quasi-totalité des pays avancés. Sources : Joongang Daily ; Joongang Daily
2. Relations commerciales et multilatérales
Les fabricants de semi-conducteurs coréens font l’objet d’une enquête de la Chine pour entente sur les prix. Le bureau anti-monopole du ministère du Commerce chinois a ouvert le 4 juin une enquête sur Samsung Electronics, SK Hynix et l’entreprise américaine Micron, les 3 principaux fabricants de semi-conducteurs mondiaux, pour entente sur les prix des mémoires DRAM. Les trois entreprises représentent 90 % du marché mondial de puces mémoire (66 % pour Samsung Electronics et SK Hynix). Paik Un-gyu, le ministre coréen du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie (MOTIE) a réagi en demandant à la Chine de mener son enquête de façon « équitable » et « raisonnable », lors de sa visite à Pékin le 5 juin. Si les entreprises sont effectivement reconnues coupables d’entente sur les prix, elles pourraient chacune se voir imposer une amende comprise entre 400 M USD et 4,4 Mds USD. Selon un représentant de l’un des deux fabricants coréens, la hausse des prix des mémoires DRAM n’est pas le résultat d’une entente, mais serait simplement causée par une « demande explosive » pour ces produits en Chine. Sources : Yonhap ; Pulse ; Joongang Daily
3. Entreprises
Les véhicules électriques représentent pour la première fois plus de 20 % des ventes de véhicules propres lors des 4 premiers mois de l’année. Selon la Korea Automobile Manufacturers Association, durant cette période, plus de 5 500 véhicules électriques ont été vendus en Corée, comptant ainsi pour 22,7% des ventes de véhicules propres. A contrario, la part des véhicules hybrides combinant un moteur diesel ou essence avec un moteur électrique est passée de 81,7% en décembre 2017 à 76,2% en avril 2018. Cette tendance serait due au renforcement du portefeuille de véhicules entièrement électriques des constructeurs automobiles, à l’amélioration de l’autonomie de ces véhicules, ainsi qu’aux mesures du gouvernement pour développer les infrastructures de recharge sur le territoire coréen. Les autorités espèrent ainsi que le marché coréen entrera rapidement dans une phase de maturité. Source : Yonhap
Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.