La décision a été  entérinée par le gouvernement le mercredi 2 mai, face notamment à l’absence de preuves scientifiques concernant la dangerosité de ce pesticide. Le choix de limiter la levée de l’interdiction au thé et au caoutchouc s’explique par l’importance particulière de ces deux produits agricoles pour l’économie du pays. Le thé et les produits en caoutchouc constituent les deuxième et troisième postes d’exportation du pays, avec respectivement 1,53 Md USD et 0,83 Md USD de recettes en 2017. En outre, le Japon avait récemment fait peser la menace d’un embargo sur le thé sri lankais si le pays ne rétablissait pas l’utilisation du pesticide. Suite à cette décision, le ministre de l’agriculture a annoncé qu’une commission chargée de délivrer des licences d’importations du glyphosate sera nommée prochainement.

Pour rappel, l’interdiction du glyphosate à Sri Lanka avait été prononcée par le président Maithripala Sirisena en juin 2015, et avait suscité de vives critiques de la part des acteurs du secteur agricole. Selon ces derniers, l’interdiction aurait entrainé une diminution des récoltes de thé de 33 M kg par an en moyenne, et aurait occasionné un manque à gagner annuel estimé à 165 M USD pour l’industrie du thé.