Après quelques années de repli – marquées par la forte baisse du cours du baril de pétrole en 2014 – l’excédent commercial du Koweït est reparti à la hausse en 2017 (15 MdUSD). Les perspectives à moyen terme sont optimistes.

1/ Le Koweït est constamment en excédent commercial depuis les années 2000.

Le niveau des exportations est nettement soumis à la volatilité du cours du baril de pétrole. Si les exportations ont quadruplé entre 2000 et 2008 (80 MdUSD) puis atteint un pic en 2012 (110 MdUSD), elles ont ensuite subi deux fortes baisses en 2009 puis en 2014. Elles atteignent 48,7 MdUSD fin 2017, en hausse par rapport à 2016. Les importations ont été multipliées par deux depuis 2005, pour atteindre un niveau record de 33,7 MdUSD en 2017, reflétant les besoins croissants du pays dans un contexte de développement et de diversification de son économie.

Depuis les années 2000, le Koweït maintient son excédent commercial avec le reste du monde. Ce dernier a plus que doublé entre 2009 et 2012, pour atteindre son pic historique cette année-là (81,4 MdUSD). L’excédent koweïtien est largement tributaire du secteur des hydrocarbures, qui constitue en moyenne 90% du volume des exportations. Il a ainsi chuté en 2015 (21,9 MdUSD) suite à la forte baisse des cours mondiaux des hydrocarbures intervenue mi-2014.

 

                                                       Commerce extérieur Koweït

 

2/ Les excédents commerciaux koweïtiens progressent de nouveau en 2017.

L’année 2017 marque une hausse de l’excédent commercial de 39% en glissement annuel (ga), à 15 MdUSD, après quatre années de ralentissement. Il n’en demeure pas moins que son niveau a diminué de près de 82% par rapport à celui de 2012 (81,4 MdUSD). En 2016, l’excédent commercial (+10,8 MdUSD) avait atteint son plus bas niveau depuis 2003.

La remontée des exportations à 48,7 MdUSD (+16,5% en ga) est principalement due à la hausse du prix du baril de pétrole. Les hydrocarbures constituent l’essentiel des exportations du pays (90%), loin devant les produits chimiques et organiques. Plus de 70% des exportations sont dirigés vers l’Asie, qui compte les 5 premiers clients du Koweït (Corée du Sud, Chine, Japon, Inde et Singapour), devant les Etats-Unis (5,6%, contre 7,4% en 2016). Si la Corée du Sud reste le premier client du Koweït, la bascule avec la Chine pourrait s’opérer dès 2018. Les exportations vers l’Union Européenne sont relativement marginales, l’Italie étant le premier client européen de l’émirat et la France le troisième – 349 MUSD – et le 19ème client au total (+3 places en un an).

Les importations du Koweït ont atteint un niveau historique en 2017, à 33,7 MdUSD (+8,7% en ga). Les pays asiatiques sont les principaux fournisseurs de l’Emirat (35% de part du marché), loin devant l’Union Européenne (20%), le Moyen-Orient (15%) et les Etats-Unis (10%). Un renversement semble avoir été opéré au profit des pays émergents depuis quelques années, la Chine s’imposant constamment comme le premier fournisseur et l’Inde grignotant des places. La part de marché de la France se stabilise à 2% environ.

Les principaux postes d’importation du Koweït sont les équipements mécaniques (14,9%), les équipements électriques (12,7%) et les véhicules terrestres (11,3%), loin devant les ouvrages en fonte, fer, acier et les produits pharmaceutiques.

3/ Les perspectives pour le commerce extérieur koweïtien sont bonnes.

Le retour annoncé de la croissance économique en 2018, après une année 2017 difficile (-2,5%), ainsi que la forte hausse du prix du baril de pétrole constatée depuis février 2018 – le cours du pétrole Brent est passé de 65 USD à plus de 75 USD fin mai –  offrent des perspectives favorables au commerce extérieur koweïtien à moyen terme.

Bien que la part du secteur non hydrocarbure devienne de plus en plus importante dans le PIB et contribue positivement à la croissance (+3,3% en 2017), le secteur des hydrocarbures devrait continuer à porter les exportations koweïtiennes. Dans le contexte actuel de diversification économique au Koweït et dans le cadre de la « Vision 2035 » de l’Emir, on peut anticiper une modification en profondeur de la structure des échanges commerciaux avec une place plus importante pour les produits hors hydrocarbures.

Par ailleurs, la crise diplomatique opposant le Qatar à l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte n’a pas significativement modifié les relations commerciales avec le Koweït, qui devraient se poursuivre sur les mêmes tendances à court terme.

Enfin, l’Asie devrait maintenir et accentuer sa position de premier partenaire commercial de l’émirat, la Chine s’étant déjà positionnée pour être le partenaire privilégié du Koweït dans les grands projets d’investissement à venir, dans le nord du pays.