BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 1er et 8 mai 2018 

drapeau 

Sommaire

 

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entrperises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

kurodaLa Banque du Japon abandon son horizon d’atteinte de la cible d’inflation de 2%. Lors du dernier Comité de politique monétaire des 26 et 27 avril, le Gouverneur Kuroda a annoncé la suppression de la date d’atteinte de la cible d’inflation de 2% initialement prévue en avril 2015, puis décalée à 6 reprises jusqu’à l’année fiscale 2019. Ces reports successifs avaient nuit à la crédibilité de la BoJ, et le FMI avait suggéré un alignement sur la BCE (« at the earliest possible time »). C’est désormais chose faite. Source Nikkei

 

Le nombre d’enfants (moins de 14 ans) au Japon s’est réduit pour la 37ème année consécutive et a atteint 15,53 millions (- 170 000 par rapport à l’année précédente) soit le chiffre le plus bas depuis 1950 (date de début de la collecte de ces données). La proportion d’enfants dans la population globale représente ainsi 12,3% en 2017, taux le plus faible parmi 32 pays de plus de 40 millions d’habitant [ce taux est de 18,2% en France, 13,2% en Corée du Sud]. Source : Japan times

2. Relations commerciales et multilatérales

Le Ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI) Hiroshige SEKO a jugé « extrêmement regrettable » la décision prise par l’administration américaine le 1er mai dernier de ne pas exempter le Japon de la hausse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Alors que le Canada, le Mexique et l’Union Européenne ont obtenu une prolongation de leur exemption temporaire jusqu’au 1er juin, le Japon continue de se voir refuser une quelconque exemption. Le Premier Ministre Abe s’était pourtant rendu à Mar-a-Lago dans la résidence privée du Président Trump à la mi-avril pour évoquer ces sujets. Dans son communiqué, le Ministre Seko indique que le Japon continuera à demander fermement une exemption permanente, et commence à étudier de manière plus approfondie ses recours possibles dans le cadre des règles de l’OMC. Sources : Financial Times, The Mainichi

3. Entreprises

Le METI a annoncé la création d’un nouveau mécanisme de marché permettant aux opérateurs électriques de mettre en avant leur production d’électricité zéro émission : ce mois-ci sera lancé un « marché de la valeur non-fossile » sur le marché d’échange de l’électricité (JEPX). Un « certificat non-fossile » sera ainsi vendu pour l’électricité faisant l’objet de FiT tels que l’éolien et le solaire, permettant aux opérateurs acquérant ce certificat de démontrer la part des EnR dans leur mix énergétique. Le revenu généré par la vente de ces certificats sera utilisé en faveur du déploiement des EnR. Par ailleurs, le METI prévoit d’obliger les opérateurs d’électricité fournissant annuellement plus de 500 GWh à ce que 44% de leur électricité soit zérogreen certificate émission d’ici 2030. Parmi les 470 compagnies d’électricité, une cinquantaine couvre environ 90% de l’électricité fournie et fera l’objet de cette mesure. Si l’objectif n’est pas atteint, le METI émettra des recommandations ou des ordres d'amélioration. Plusieurs réunions d’experts seront organisées en 2018 afin de fixer les détails. Pour atteindre cet objectif de 44%, le redémarrage de centrales nucléaires sera crucial. Les compagnies ayant déjà redémarré des centrales pourront ainsi être avantagées – c’est le cas par exemple de Kyushu EPCO qui, à l’aide de ses centrales, génère déjà de l’électricité zéro émission à hauteur de 30%. Aussi, la réalisation de cet objectif pourrait être simplifiée pour les compagnies disposant de centrales hydrauliques de grande taille. Sources : Nikkei et NHK World

L’entreprise pharmaceutique irlandaise Shire a accepté d’être rachetée par le géant japonais Takeda pour un montant 62 Mds USD. L’accord intervient après de longues discussions et le rejet, par Shire, de plusieurs autres propositions de rachat japonaises. Si elle est approuvée par les actionnaires et les autorités de régulation, cette opération deviendrait la plus importante acquisition d’un groupe japonais à l’étranger, loin devant celle d’ARtakedaM par Softbank qui était de de 32 Mds USD. La proposition de Takeda implique pour les actionnaires de Shire de recevoir, pour chaque action Shire, 30,33 dollars en cash et, au choix, 0,839 nouvelles actions de Takeda ou 1,678 ADS (American depositary shares). Afin de financer ce rachat, Takeda pourrait emprunter près de 30,85 Mds USD. Pour rembourser cette dette, Christophe Weber, CEO de Takeda, prévoit des synergies de coûts d’environ 1,4 Mds USD par an. L’entreprise pourrait néanmoins devoir supprimer près de 52 000 emplois (6 à 7%). L’objectif de cette acquisition est d’apporter une valeur ajouté à Takeda, entreprise vieille de près de 237 ans, d’augmenter ses dépenses en R&D (de 300  Mds JPY à 500 Mds JPY) et d’étendre ses activités à l’international. La nouvelle entreprise, issue de cette fusion, pourrait devenir leader sur le marché des traitements ciblés en gastro-entérologie, en neurosciences, en oncologie, en maladies rares et en thérapies dérivées du plasma. Sources : Nikkei, Nikkei, LaTribune

Cinq ans seulement après l’acquisition de la société Sprint, Masayoshi Son, PDG de SoftBank, a annoncé être prêt à renoncer au contrôle de la société américaine de télécommunications et ce afin de permettre une fusion avec l’entreprise concurrente, T mobile. Cette fusion doit permettre à la 3ème et la 4ème plus grande entreprise de télécommunication sans fil des Etats-Unis de se positionner sur le marché de la 5G. Sprint et T-mobile prévoient ainsi d’investir, après la fusion, 40 Mds USD dans les infrastructures et réseaux 5G. Cette décision s’inscrit dans un changement de stratégie menée par Softbank, qui se tourne vers les nouvelles technologies et investit massivement dans les start-up et les énergies renouvelables. La fusion reste néanmoins conditionnée à l’accord des autorités réglementaires américaines.  Sources: Nikkei, Nikkei, Nikkei

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Les exportations coréennes enregistrent leur première baisse depuis un an et demi au mois d’avril. Les exportations coréennesX reculent de 1,5 % sur un an en avril 2018, mettant fin à 17 mois consécutifs de croissance. Les exportations s’élèvent à 50,1 Mds USD au mois d’avril. Le léger recul des exportations coréennes en avril est d’abord attribuable à la volatilité des exportations coréennes dans le secteur de la construction navale : le mois d’avril 2017 avait en effet été marqué par des exportations record dans ce secteur (5,5 Mds USD) en raison de la livraison de plusieurs plateformes pétrolières offshore. Les exportations coréennes dans le secteur de la construction navale ont par conséquent chuté de 75 % en avril 2018. Hors construction navale, les exportations coréennes progressent de 10,4 % sur un an en avril 2018. La majorité des autres secteurs d’exportation majeurs restent en effet dynamiques : + 37 % pour les semi-conducteurs, + 13,1 % pour les équipements industriels, + 11,7 % pour les produits pétrochimiques. Les exportations de véhicules automobiles continuent toutefois de baisser pour le 3ème mois consécutif, avec – 8,6 % en avril. Sources : Korea Herald ; Joongang Daily

2. Relations commerciales et multilatérales

Le rapprochement avec la Corée du Nord à la suite du sommet du 27 avril suscite l’intérêt des entreprises coréennes. Le réchauffement des relations diplomatiques entre la Corée du Sud et la Corée du Nord est susceptible de créer des opportunités économiques pour la Corée du Sud, si les sanctions contre le Nord sont assouplies. En plus d’une possible réouverture de la zone industrielle de Kaesong, qui a été fermée en février 2016 par l’ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye, une coopération économique accrue entre les deux Corées pourrait se traduire par d’importants projets d’infrastructure. Moon Jae-in aurait évoqué avec Kim Jong-un lors du sommet un projet intitulé « New Economic Map for the Korean Peninsula », qui vise à intégrer économiquement Corée du Sud et Corée du Nord suivant trois axes. Selon ce plan, la côte ouest de la péninsule coréenne serait mise à profit pour des projets d’infrastructures en lien avec le transport et la logistique, tandis que la côte est serait consacrée à des projets d’exploitation des ressources naturelles et énergétiques. La région de la zone démilitarisée (DMZ) concentrerait quant à elle des projets liés au tourisme et à l’environnement. Un projet de construction d’un chemin de fer reliant Séoul à Sinuiju au nord-ouest de la Corée du Nord a notamment été mis en avant par le gouvernement sud-coréen, ainsi que la construction de 4 centrales électriques en Corée du Nord par KEPCO.  Sources : Joongang Daily ; Joongang Daily ; Joongang Daily

3. Entreprises

Les entreprises coréennes et le gouvernement s’allient pour développer les infrastructures nécessaires aux véhicules à hydrogène. carAu mois d’avril, Hyundai Motor recevait une commande pour 733 nouveaux véhicules à hydrogène NEXO. Seules 11 stations à hydrogène sont toutefois aujourd’hui installées en Corée, majoritairement dans des centres de recherche ou à l’extérieur de Séoul. Pour remédier à ce manque, le MOTIE a signé le 2 mai un mémorandum d’entente avec Hyundai Motor, SK Gas, Hyosung Heavy Industries, Korea Gas Corporation ainsi qu’avec l’entreprise française Air Liquide et la société allemande Linde dans le but d’accroître le nombre de stations hydrogènes en Corée. La Corée imite ainsi le Japon, qui a mis en place la Japan H2 Mobility au mois de février, une joint-venture avec des acteurs privés et publics visant à développer le secteur de la voiture à hydrogène au Japon. L’Allemagne et les Etats-Unis, deux pays également plus avancés que la Corée en la matière, ont aussi formé des joint-ventures sur ce modèle. Jusqu’à présent, la majorité des entreprises coréennes étaient toutefois réticentes à l’idée d’investir dans l’hydrogène. De plus, de peur d’être accusé de favoriser les grandes entreprises, le gouvernement coréen hésitait également à subventionner la construction de stations hydrogène. Sources : Korea Joongang Daily

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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